21 JOURS de mindsight #2 : le cerveau dans la main

Vous savez ce que l’on dit ? Qu’on enseigne ce que l’on a soi-même besoin d’apprendre… Comme depuis quelques mois, je lis des livres sur le cerveau, j’ai pensé qu’il était temps de partager ce que j’en avais compris et retenu… histoire aussi de voir ce qui n’est peut-être pas encore assez clair pour moi et de continuer à travailler le sujet.

Commençons par le début : le modèle du cerveau dans la main, tel que le propose Dan Siegel :

Dan Siegel's handy brain anatomy model

Ouvrons notre main, paume face à nous. Replions notre pouce : il représente notre « cerveau d’en bas« , notre cerveau limbique, là où se trouvent l’amygdale et l’hippocampe, qui gèrent nos émotions, notamment la peur et la colère, et que nous partageons avec tous les mammifères.

Replions nos autres doigts par-dessus : ils représentent notre « cerveau d’en haut« , le néo-cortex, qui fait de nous des humains, différents des autres mammifères : celui qui fait que nous pouvons imaginer, projeter, modéliser, penser abstrait. Notre cerveau rationnel reçoit des informations de toutes les parties du cerveau, peut analyser les informations en provenance du cerveau reptilien (notre poignet) et de notre cerveau limbique, le cerveau des émotions.

Mais parfois, la communication entre eux est coupée : comme si nous dépliions nos doigts. Et comme dans Inside out, la peur et la colère sont aux commandes. On pense qu’on agit rationnellement, mais en réalité, on est mu par notre cerveau en mode « survie » : il a détecté un « danger » et y fait face, de manière instinctive.

On a alors trois options, que les Américains nomment les 3F : Flight / Fight / Freeze. Soit on fuit ; soit on ne peut pas fuir ou on pense qu’on a une chance de remporter la bataille, alors on attaque ; soit on ne peut ni l’un ni l’autre, et alors on fait le mort, on se replie sur soi. Il ne sert pas à grand-chose de chercher à raisonner avec nous, comme avec un enfant en crise : le cerveau rationnel n’est plus guère atteignable. C’est ce que Dan Siegel appelle emprunter la  « low road« .

Ici une petite animation en français illustrant ce modèle du cerveau dans la main, pour les enfants (et les grands enfants que nous sommes) :

Et pour celles et ceux d’entre vous qui parlez anglais, voici l’original : Dan Siegel lui-même.
http://www.youtube.com/watch?v=qFTljLo1bK8&sns=em

Dan Siegel utilise une autre image, que je trouve très parlante : celle d’une maison avec un étage. Au rez-de-chaussée, les fonctions vitales : la cuisine, la salle de bains, la salle à manger, la chambre à coucher.
À l’étage, les fonctions plus « nobles » de notre condition humaine : le bureau, le salon, la bibliothèque.
Entre les deux, un escalier, ou une échelle, qui leur permet de communiquer.

Quand le cerveau du bas détecte un danger, il prend les commandes… et bloque l’accès à l’étage, ou descend l’échelle ! Plus de communication entre le bas et le haut !
On croit qu’on est rationnel parce qu’on parle avec des mots… mais on ne l’est plus ! Il faut alors attendre que l’alerte soit levée pour pouvoir espérer recommuniquer de manière calme et cohérente, « intégrée ».

Quand on comprend comment fonctionne le cerveau, alors on peut apprendre, petit à petit, à se regarder fonctionner. Quand on est en colère, par exemple, on peut apprendre à se dédoubler : à la fois, bien sûr, on est en colère (la colère est une réaction de protection saine et positive à la base), mais en même temps, on peut se voir en colère, s’en rendre compte, mettre des mots sur cette colère. Et on peut apprendre à la canaliser, à l’exprimer avec des mots qui nous permettent de nous faire entendre, plutôt qu’avec des cris ou des actions que l’on regrettera à l’instant où on aura « repris nos esprits », et qui ont pour effet que l’autre en face aura tendance soit à fuir, soit à contre-attaquer, soit à attendre que ça passe, se fermant dans tous les cas à toute communication positive.

C’est cela, en partie, la « mindsight » : la capacité du cerveau à se voir fonctionner. Apprendre par exemple à repérer qu’on agit, pense ou parle sous le coup d’une émotion. À nommer cette émotion pour mieux l’apprivoiser, et non être dirigé par elle malgré nous, sans même en avoir conscience, selon l’expression de Dan Siegel : « Name it to tame it ».

Les émotions, naturelles et biologiques, sont là pour nous aider, nous protéger, ce sont des signaux d’alerte que nous envoie notre corps. Apprendre à les repérer est essentiel pour ne pas être agis par elles à notre insu, mais au contraire, en faire nos alliées.

Et les différentes pratiques de mindsight nous permettent notamment d' »intégrer » notre cerveau – par exemple apprendre à relier notre cerveau du haut à notre cerveau du bas quand la communication entre eux a été coupée.

Aujourd’hui, j’ai fait deux courtes séances de pleine conscience : l’une à l’aide d’une méditation enregistrée par mon amie Elisabeth Allier sur sa page Facebook Mieux-être au travail (« Respiration et visualisation en pleine conscience »), l’autre avec ma fille de 6 ans, la « grenouille » n°10 (« Le Secret de la chambre du cœur ») sur le CD enregistré par Sara Giraudeau pour le livre Calme comme une grenouille
N’hésitez pas à réagir sur l’espace des commentaires ci-dessous, et à partager vos propres expériences de méditation et / ou de mindsight.

Au plaisir de vous retrouver demain !
Isabelle

 

21 JOURS de mindsight #1 : Cerveau et Méditation

Il y a tout juste un an, je me lançais ce défi de 13 jours, devenus 21 jours de pensée positive – qui m’ont nourrie toute l’année. J’ai ensuite publié des articles, à raison d’un par mois environ, à l’occasion d’événements ou de lectures inspirants.

Depuis cet été, je n’avais rien écrit : certes, j’étais très occupée à finir mon film LUTINE, mais aussi, après la révélation de Inside Out (voir mon article « Nos émotions au cinéma« ),

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… je découvrais et dévorais de nouveaux livres sur le cerveau – notamment ceux de Daniel J. Siegel – et sans doute, j’avais besoin de digérer ces nouvelles idées avant de pouvoir envisager de les partager avec vous.

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La semaine dernière, alors que plusieurs jours, je me sentais tendue, énervée, pas en place, pas « alignée », je suis tombée (par hasard ?) sur un nouveau défi de Christine Lewicki : « 21 jours de méditation« . J’ai aussitôt décidé – comme une évidence – de lui emboîter le pas : c’était l’occasion de m’astreindre quotidiennement à cette pratique, afin que ça devienne une habitude et un plaisir, voire un besoin.

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Car si depuis un an, je suis convaincue des bienfaits de la méditation et de la pleine conscience, je ne suis pas parvenue (en dehors de la cloche de pleine conscience, que j’ai complètement intégrée à mon quotidien) à me tenir à une discipline qui me la ferait adopter comme un réflexe d’hygiène naturel tel que se brosser les dents : une « hygiène du cerveau« , pour se sentir en meilleure forme, plus « centré », plus soi-même.

Je me suis dit que Christine Lewicki avait raison : raconter et partager ses 21 jours d’apprentissage est une façon idéale d’ancrer cette pratique en soi, de s’observer, d’apprendre sur soi-même.

C’est alors que tout s’est mis en place, comme les pièces d’un puzzle : les 21 jours, la date anniversaire du 1er novembre, les livres sur le cerveau de Dan Siegel… et que s’est imposée à moi cette idée de « 21 jours de mindsight » : 21 jours pour ingérer, digérer, intégrer et surtout partager tout ce que j’ai appris, découvert, compris, sur le cerveau et l’intégration depuis quelques mois…

Et pour être sûre de me pas me défiler, j’ai fait comme le conseille Florence Servan-Schreiber dans ses 3 Kifs par jour : j’ai « lancé mon sac par-dessus le muret« , et annoncé ici-même et dans ma newsletter ce nouveau défi ! Et maintenant… yapluka !

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Pour vous mettre en appétit,
un mot sur ce que Daniel Siegel appelle « mindsight« , et que je n’ai pour l’instant pas réussi à traduire : c’est la capacité de l’esprit à se voir fonctionner.

Vous est-il arrivé, par exemple, alors que vous êtes en colère, de vous voir et entendre dire des choses que vous regrettez à la seconde même où vous les prononcez… et pourtant de continuer ? Comme si vous étiez double, à la fois cette personne en colère, et cette personne qui vous observe de l’extérieur ? Vous changez de pièce, vous vous dites « c’est stupide, il faut que j’arrête »… et pourtant vous y retournez, encore plus énervé(e) ? Si ça ne vous est jamais arrivé… vous avez bien de la chance !

La vision d’Inside Out et la lecture des livres de Dan Siegel ont été des révélateurs pour moi : comprendre les émotions, c’est une chose ; savoir s’en faire des alliées au lieu de les craindre, c’en est une autre. Et ce que nous apprend Dan Siegel avec le concept de mindsight, c’est qu’on peut renforcer son cerveau, apprendre à s’observer et à naviguer sur des eaux calmes plutôt qu’être le jouet de ses émotions – ou bien alors tant les réprimer au contraire qu’on se coupe de soi-même : et ceci, grâce à de nombreux outils parmi lesquels bien sûr la méditation de pleine conscience joue un rôle central.

Je ne sais pas encore ce que j’écrirai ici dans les 20 jours prochains. Je sais que je veux vous parler de ce que j’ai compris sur le fonctionnement du cerveau et des émotions, rendre compte de mes observations, et de comment je vis au quotidien la pratique de la méditation. J’avance… au jour le jour, et pas à pas.

N’hésitez pas à vous lancer avec moi dans ces 21 jours de méditation et de mindsight, et à réagir, si vous le souhaitez, dans les commentaires ci-dessous ou sur la page Facebook de Lutine & Cie.

Au plaisir de partager cette expérience avec vous.
Isabelle