Ça y est, ce matin mes enfants sont partis chez leur père pour la 1ère fois : mise en place de la garde alternée.
En remontant de l’école, j’avais du mal à retenir mes larmes tout en me disant : « Non non, ne pas pleurer : je dois penser positif ».
Oui mais voilà : penser positif, ce n’est pas non plus réprimer ou refouler ses émotions. C’est surtout ne pas se laisser entraîner dans le tourbillon et la spirale descendante des émotions et des pensées négatives qui s’auto-nourrissent les unes les autres : quand on se sent triste, notre poitrine se resserre, on respire moins largement, et on a tendance à nourrir des pensées tristes, voire déprimantes ou pessimistes.
Je me suis par exemple surprise à me demander ce qu’il se passerait si un de mes enfants, comme le frère d’un petit copain de ma fille, devait être hospitalisé pendant plusieurs jours : ce pourrait être ça aussi, la garde alternée – que je n’ai pas accès à sa chambre d’hôpital.
Et là, soudain, j’ai pris conscience de la spirale, et j’ai dit « STOOOOP !« . J’ai le droit d’être triste, c’est légitime, même, que je sois triste : la situation évidemment réactive la douleur de cette décision de justice que je trouve tellement in-juste… et au-delà, toute l’histoire qui y a mené.
Mais pleurer n’est pas la même chose que céder aux petites voix négatives et porteuses d’angoisses de ce qui n’existe même pas ! Pleurer, reconnaître mon chagrin, ma douleur du moment, c’est accepter mes émotions telles qu’elles sont, les accueillir sans jugement, dans leur réalité et leur légitimité.
Comme je dis souvent à mes enfants : toute émotion est légitime, tout comportement ne l’est pas.
Il ne s’agit pas de se « forcer » à penser positif, mais de prendre conscience des petites voix intérieures qui cherchent à nous entraîner sur la pente du négatif, et à ce moment-là, de « switcher » !
Alors j’ai pleuré quelques minutes, pour accueillir cette émotion de tristesse en moi… et puis j’ai pensé : j’ai une semaine devant moi pour travailler, monter mon film, écrire, dormir le matin, aller au cinéma le soir… Et les enfants, eux, seront de toute façon la plupart de leur temps à l’école et… ÇA IRA !
Le travail sur les émotions, c’est tous les jours, à tous les instants. Un des livres qui, pour moi, a été une révélation est L’Intelligence émotionnelle de Daniel Goleman : une révolution copernicienne.
Et plus près de nous, le travail de Catherine Aimelet-Périssol, qui dirige l’institut de logique émotionnelle et a notamment écrit Comment apprivoiser son crocodile, m’aide énormément au quotidien : elle organise des ateliers que je recommande chaudement à toutes celles et tous ceux qui sont sur Paris. (*)
Je suis aussi très intéressée par le travail développé par l’association TIPI (Technique d’Identification sensorielle des Peurs inconscientes), le principe étant que quand on ressent une forte émotion négative, on reporte son attention sur son ressenti physique : où et comment se manifeste la sensation désagréable ? Comment évolue-t-elle ? Jusqu’à ce qu’elle disparaisse d’elle-même…
C’est ce que j’ai fait ce matin… et j’ai retrouvé une respiration plus sereine et séché mes larmes.
Un 7ème jour de pensée positive au cours duquel j’ai re-regardé pour la 1ère fois en entier le montage de mon film Lutine, que je n’avais pas revu depuis le 20 juin… quelques jours après la 1ère audience. J’étais comme « bloquée », en mode « je retiens ma respiration ».
Aujourd’hui, je retrouve mon souffle et ma direction.
Et vous, acceptez-vous vos émotions ? L’espace de commentaires ci-dessous vous est réservé : je vous y attends !
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Je vous embrasse.
Je vous aime.
Isabelle
(*) Vous ai-je déjà dit que je ne crois pas au hasard ? Je découvre à l’instant que Catherine Aimelet-Périssol organise précisément CE SOIR vendredi 7 novembre à 19h30 un atelier « Se connaître avec la Logique émotionnelle » (entrée libre, au métro Notre-Dame des Champs), ainsi qu’un 2ème, le 20 novembre : Construire son couple avec la Logique émotionnelle. Pour sûr, j’y serai !
Coucou Isabelle,
Pour moi, accepter mes émotions est passé par la méditation. C’est ce qui m’aide à me recentrer sur « me, myself and I ».
Bises
Véronique
Ah Véronique, la méditation… j’y arrive, j’y arrive ! Il y a encore en moi un petit quelque chose qui résiste : je suis convaincue intellectuellement, mais j’ai du mal à « prendre le temps »…;-) Ces 13 jours m’y conduiront naturellement, je l’espère ! 😉
J’ai longtemps traité et guidé mes émotions, négatives pour la plupart, par l’humour, la pitrerie, la clownerie (parfois plus ou moins méchamment aux dépens des autres, hum hum…). Mais depuis quelques années, ça ne marche plus, c’est même l’inverse : faire le singe me laisse un goût de cendre dans la bouche. C’est d’autant plus dur que les gens qui me connaissent s’attendent souvent à une bêtise quelconque – mais que ça reste entre nous 😉
Post rideat un animal triste, si tu me permets 🙂
biz
Oui, quand j’étais petite, je peux bien te le dire maintenant : tu me faisais un peu peur…! Je me demandais en effet quelle bêtise tu allais bien pouvoir inventer, et j’étais souvent blessée par tes moqueries… car moi-même j’étais hypersensible (mais je ne le savais pas) et on ne m’avait pas expliqué ce que j’apprends aujourd’hui à mes enfants : quand quelqu’un dit une méchanceté ou se moque… c’est de LUI dont il parle ! 😉
Je comprends – et je ressens souvent en toi – cette tristesse… Le livre dont je parle dans mon post #8 est pour toi, j’en suis sûre ! Peut-être peut-il te permettre de te réconcilier avec toi-même comme moi, il m’a permis de me réconcilier avec moi-même ? Je te le souhaite ! 😉
« quand quelqu’un dit une méchanceté ou se moque… c’est de LUI dont il parle »
–> et quand je fais de l’autodérision, serait-ce des autres dont je me moque 🙂 ?
Quel bouquin de ton post 8, car tu en cites plusieurs?
Pour en revenir aux émotions négatives et positives, la chimie commence à résoudre mes problèmes. Valpromide, ça diminue les piques d’exubérance et d’apathie. Dépamide, le régulateur d’humeur dispensateur de bonheur! Faut être con d’arriver à mon âge et de commencer à prendre ce genre de médoc 🙁
T’as pas trouvé que j’étais plus calme ? Nah ? Pourtant ça marche bien dans mon cas ;)… Tout compte fait ta méthode de 13 jours doit être mieux :p
J’ai envisagé le Tai-Chi mais malheureusement il n’y avait plus de place 🙁
@ Jacques : le bouquin dont je te parlais, c’est « JE PENSE TROP », de Christel Petitcollin : qui liste en gros les caractéristiques des gens à dominante « cerveau droit » : hyper sensibles, hyper-esthésiques, les émotions à fleur de peau et intenses, de fortes valeurs morales et de grands principes éthiques, dans la compassion et l’empathie (ce qui en fait des victimes idéales pour les sans-scrupules et manipulateurs, grrr….), créatifs et intuitifs, etc. Tout toi, je te dis ! 😉