21 JOURS de Mindsight #4 : Journal de bord

Mardi matin, j’ai euh… crié sur mon fils de 10 ans. Si si. Juste avant de partir à l’école.

L’idée ici est de tenir comme un journal de mes 21 jours de mindsight, de voir si progressivement j’avance dans ma vie, si j’arrive à mieux « intégrer » les différentes parties de mon cerveau, à mieux m’observer, et à moins emprunter la « low road » ; pas de faire semblant, de prétendre que j’assure à tous moments, de vous donner des « leçons » : au contraire, de partager avec vous, en tant qu’être humain faillible, et perfectible

Donc voilà. Mardi, quand mon fils, à 8h20, a déboulé comme un bolide dans la cuisine en me reprochant de ne pas l’avoir prévenu qu’il était déjà si tard, et qu’il allait être en retard à l’école, et que c’était de ma faute, etc etc… et alors que de mon côté, j’étais en train d’envoyer un mail qui me stressait, que je ne suis pas « du matin » et qu’en plus, quand je n’ai pas assez dormi, tout me semble parfois déjà une agression, j’ai euh… explosé !
Je l’ai renvoyé dans ses cordes, lui faisant remarquer qu’il était assez grand pour apprendre à gérer son temps le matin, que je ne suis pas à son service, etc etc… Toutes choses que j’aurais pu dire avec le sourire et gentiment. Sauf que je les ai dites en criant. Aie. Pas fière.
Il est parti à l’école, et j’y ai longtemps repensé, d’autant plus que la veille au soir, j’avais écrit ici même à propos des choses qu’on dit ou fait quand on est en colère et qu’on regrette aussitôt… J’étais un bon terrain d’observation pour moi-même.

En réalité, cette fois-ci, j’étais physiquement tellement en colère, qu’il m’a manqué sur le moment ce recul malgré tout nécessaire pour « m’observer » : je n’avais aucune envie de m’observer. J’avais juste envie de crier ma colère. De lui dire que je n’acceptais pas ce mode de relations sous forme d’accusations et de reproches… en le lui reprochant !
Ben oui. On n’est pas toujours cohérent dans ces moments-là.

Donc voilà, c’est comme tout : il y a la théorie, et il y a la pratique !

L’idée ici, n’est pas d’être parfaite – L’Apprentissage de l’imperfection est depuis deux ans un de mes livres de chevet – mais d’avancer : chaque jour de mieux en mieux, et pas à pas. En observant (même après coup) et en cherchant à comprendre, afin de mieux faire la prochaine fois… – ou pas.

Le soir, je suis allée le chercher à l’école, l’ai embrassé et lui ai aussitôt dit : « Je suis désolée pour ce matin. Vraiment. » Ce à quoi il m’a répondu : « Moi aussi, je suis désolé, Maman. J’étais de mauvaise humeur et j’avais peur d’être en retard à l’école. » – « Je sais. Mais j’aurais dû être capable, moi, de te répondre calmement. Si j’ai explosé comme ça, ça n’a rien à voir avec toi, tout à voir avec moi, et mon histoire. Tu n’en es pas responsable. Je te présente mes excuses et te promets de travailler sur moi pour que ça n’arrive plus. »

Alors voilà, je travaille. Je cherche à comprendre. Je réfléchis. Je revis des scènes de mon passé, lointain ou moins lointain. Je crois que j’ai compris aujourd’hui à quel point, sans doute, mon fils me fait revivre des scènes de mon enfance, quand j’avais le même âge que lui aujourd’hui. Que je le vois comme en miroir. Que ces explosions soudaines qui parfois me submergent, ont de grandes chances d’être « héritées ».

Le titre original de cet article était « De l’attachement », parce que ce soir, j’avais envie de vous parler de cette théorie fondamentale de Bowlby que Dan Siegel nous permet de revisiter à la lumière des neurosciences. Sauf que dès les premières lignes, je suis partie sur tout autre chose. Alors pendant un temps, il s’est intitulé « mea culpa » : ça en dit long sur mon sentiment de culpabilité, et le travail qui me reste à faire.

J’ai finalement choisi comme titre celui que vous avez lu : « Journal de bord« . Car l’idée ici n’est pas de me jeter la pierre, mais bien de comprendre ce qui se joue en moi, afin de sortir des ornières et des schémas acquis dans lesquels mon cerveau s’embourbe quand il fonctionne en pilote automatique.

L’un des exercices phares de mindsight que conseille Dan Siegel est en effet d’écrire, de tenir un journal. C’est un peu ce que je fais ici, en le partageant avec vous.
En  espérant que ce travail de réflexion que je mène avec ces 21 jours de mindsight m’aidera à mieux articuler ma vie et mes émotions.
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Ce soir, avec ma fille, nous avons fait cette « Petite Grenouille », la méditation n°2 sur le CD enregistré par Sarah Giraudeau. Je vous l’offre, puisque c’est celle-ci que l’on trouve sur  Internet. Hâte de savoir si elle vous plaît, à vous aussi…

Au plaisir, et à demain.
Isabelle

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