21 JOURS de Mindsight #10 : Défi de la piscine

Aujourd’hui, j’étais très fière de moi : j’avais tenu mon engagement envers moi-même (et envers mon aimé) d’aller à la piscine. Car bien sûr, pour être bien dans sa tête, il est important d’être bien dans son corps… et vice-versa ! La méditation, la mindsight, c’est bien… en plus de l’exercice physique.

Auto-mantra : Si la mindsight est l’hygiène du cerveau, l’exercice physique est l’hygiène du corps, fondamental pour que l’énergie circule et alimenter ses neurones. Pour être mieux à même d’observer ses sensations et ses émotions, il est essentiel non seulement de bien se connaître, mais aussi de bien connaître son corps et de faire ami-ami avec lui – ce qui est loin d’avoir été mon cas pendant près de 40 ans !
Bref, c’est comme tout : il n’est jamais trop tard pour mieux faire, mieux vaut tard que jamais, chaque jour de mieux en mieux, et pas à pas !

À la piscine Montparnasse à 12h30, heure de pointe de tous les gens qui prennent là leur pause-déjeuner, mon hypersensibilité a cependant été mise à rude épreuve. Pour commencer, petite contrariété : pas d’eau chaude sous la douche. Grrrr… Aucune envie de me rincer à l’eau froide, moi ! Si j’avais été seule, sans doute que cela aurait suffit pour me faire rebrousser chemin… Ensuite : un monde dingue dans la piscine, les uns presque collés aux autres !
Après une petite phase d’observation (choisir une lignée où les gens vont à la bonne vitesse), on commence à nager. Sauf qu’une dame, plus replète et plus âgée, s’escrime à nager avec une planche devant elle : on fait du sur-place derrière elle. On change de lignée.

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Là, l’expérience fut rude et courte ! En effet, à même pas la moitié de ma longueur, je me sens bousculée par derrière, puis sur le côté. C’est inquiétant, dérangeant : c’est un type qui a décidé de me doubler, en crawl. Après m’avoir bousculée – sans s’excuser -, il se rabat devant moi en m’éclaboussant ! Mon sang ne fait qu’un tour, je me redresse en protestant vivement : « NON, NON et NON ! Je ne suis pas d’accord ! » – Expression légitime de ma colère.
Je reprends ma nage, bien décidée à apostropher le type de visu au bout de ma longueur. C’est à ce moment-là que – incroyable ! – un autre type tout aussi sans gêne me bouscule à nouveau par derrière, puis sur le côté en me doublant, pour enfin m’asperger de ses battements de jambes.

Arrivant au bout de ma longueur, je me précipite dans les bras de mon aimé, folle de rage et d’indignation : « Non mais, pour qui ils se prennent, ces types ?! Sous prétexte qu’ils sont plus forts et plus rapides, ils se croient tout permis ? Ils me bousculent et ne prennent même pas la peine de s’excuser ? Mais dans quel monde on vit ! » Je suis furieuse et indignée.
Mon aimé me fait alors remarquer qu’en l’occurrence, c’est sur lui que je crie, que lui n’y est pour rien, et il me propose de retourner là où la dame allait trop lentement, mais où personne ne me bousculait…

Je prends alors conscience de l’état dans lequel je suis. Dans lequel je me suis mise. Ma colère, légitime la première fois, s’est muée en rage. Où je voudrais prendre tout le monde à témoin de l’injustice dont j’ai été victime. De ce monde de dingues où « l’homme est un loup pour l’homme ». Certes. Mais en attendant, c’est à moi que je fais du mal en entretenant cette rage, et à mon aimé, lui si doux, tendre et patient.

Cœur et Cerveau

Je « prends conscience » de l’état dans lequel je suis : autrement dit, mon cerveau du haut prend soudain conscience de l’état dans lequel mon cerveau du bas m’a mise… Et mon cerveau gauche, réveillé par mon aimé, met soudain des mots sur les émotions du cerveau droit, sans doute héritées et venues de très loin (ah, cette violence physique des hommes, cette domination patriarcale par rapport à laquelle la révolte est inscrite dans ma mémoire cellulaire et neuronale…).

Cette communication entre les différentes parties de notre cerveau, entre notre cerveau du haut et notre cerveau du bas, entre notre cerveau gauche et notre cerveau droit, c’est ÇA (entre autres) que Daniel Siegel appelle intégration !

Au moment où je prends conscience de l’état dans lequel je suis, il faut bien cependant que l’adrénaline accumulée d’un coup dans mon corps et dans mon sang, s’évacue, d’une façon ou d’une autre… Alors je fonds en larmes.
Je rumine encore un peu quelques instants… le temps que ces hormones de colère à l’intérieur de moi s’évacuent avec les larmes… et puis, ayant repris mes esprits, je reprends mes longueurs de piscine.

Waouh ! J’ai encore appris sur moi aujourd’hui. Merci la vie ! Merci, mon aimé ! Merci Daniel Siegel !

Au plaisir, et hâte de lire vos commentaires !
Isabelle

2 réflexions sur « 21 JOURS de Mindsight #10 : Défi de la piscine »

  1. Ah, cette expérience-là, je connais bien, trop bien même : agacement, colère et rage. Effectivement, on se fait beaucoup de mal (perso, ça monte, je rumine, me crispe et comme je suis quand même foncièrement contre le massacre d’êtres humains, je suis la seule à souffrir de l’événement).
    Chez moi, c’est le sentiment « d’injustice, d’irrespect » qui déclenche tout, ce sentiment d’être agressée et de subir sans qu’il y ait vraiment possibilité de « réparation ».
    Et les événements contrariants s’accumulent et c’est comme cela que je visualise mon être intérieur : un mille-feuille de contrariétés, frustrations et ruminations.
    C’est clair, je vais en crever, mais j’ai beau « y travailler » (yoga, méditation – j’en suis à mes débuts -, pensée positive), pour l’instant la colère est plus forte ! Elle gagne à 90% !!!

  2. Ah, la colère ! Tout un programme ! Et j’en connais un rayon… Voilà des mois, pour ne pas dire des années, que je travaille sur « ma » colère, afin de ne pas en transmettre les manifestations extérieures et débordantes à mes enfants… C’est une chose de leur dire : « Toute émotion est légitime, tout comportement ne l’est pas », c’est autre chose de le mettre en pratique soi-même. Car on le sait, les enfants apprennent essentiellement par imitation : ils font ce qu’on fait, pas ce qu’on leur dit de faire. Bienvenue à ta colère et à tes émotions, Anne ! Le premier pas est d’en prendre conscience, de s’observer et de décider qu’on a envie d’apprendre à faire autrement… Après… c’est un long chemin, un long voyage, et il ne fait que commencer ! 😉 Ravie que tu m’accompagnes sur ce chemin de découverte personnelle… Je crois beaucoup aux partages et aux témoignages. Une fois qu’on comprend que les autres non plus ne sont pas les êtres parfaits qu’ils voudraient nous faire croire qu’ils sont… ça nous aide à avancer ! 😉

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