21 JOURS de Mindsight #7 : Douceur et Bienveillance

Aujourd’hui, j’avais décidé de parler de l’attachement, cette théorie fondamentale de Bowlby pour comprendre nos relations aux autres, reprise par Dan Siegel dans ses livres sur le cerveau et la mindsight. Une fois de plus, la vie en a décidé autrement.

L’enjeu, jour après jour, est en effet de rester ouvert, curieux, dans l’acceptation de ce qui se présente, ici et maintenant, dans la pleine conscience du moment présent. Ce que Dan Siegel (qui adore les acronymes) a appelé COAL : Curiosity, Openness, Acceptance, Love.

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Après plusieurs heures au téléphone avec des ami(e)s, dans l’écoute et l’accueil de leurs émotions, et au moment de (enfin) me mettre à mon travail, j’ai éprouvé le besoin de me retrouver, de me recentrer, de revenir à moi. J’ai alors ouvert mon fichier « Méditations » et celle qui s’est imposée à moi s’est trouvée être : « Douceur et Bienveillance« ,  piochée sur la page Mieux-être au travail de mon amie Elisabeth

Je me souviens de la toute première fois où je l’ai écoutée, il y a pile un an : au moment où la voix d’Elisabeth nous suggère de penser à un souvenir, une image, une sensation, qui évoque en nous la douceur et la bienveillance, j’avais été bouleversée d’émotion en visualisant, soudain, à l’intérieur de moi, l’image de mon arrière-grand-père dans le fauteuil en cuir de son salon, avec sa jambe raide (il avait reçu un éclat d’obus dans le genou pendant la guerre de 14).
Il me tendait les bras, me faisait asseoir sur ses genoux, et me lisait des histoires. Les mêmes histoires dans les petits livres pour enfants qui appartenaient avant à mon père, et que je lis encore parfois à ma fille…

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Mon arrière-grand-père était le père de ma grand-mère paternelle, pour laquelle je suis un peu inquiète depuis quelques semaines. Je la sens « loin », elle ne semble plus tout à fait elle-même, agitée, tendue nerveuse, voire parfois presque agressive – elle qui est la douceur et l’écoute même en temps « normal ».

Dans les quelques jours qui ont précédé ma prise de décision de cette série d’articles sur la mindsight, je me sentais en empathie, émotionnelle mais aussi physique, avec elle, et moi aussi, comme si je voulais ressentir de l’intérieur ce qu’elle ressentait, pour comprendre de l’intérieur comment l’aider, j’étais agitée, tendue, et comme je l’écrivais hier : comme une boule de billard ballottée au gré des courants et des événements. J’étais « décentrée ».

À deux reprises, j’ai essayé de lui parler du cerveau, de la méditation, de la mindsight, car je sentais que ça pouvait l’aider à mieux comprendre ce qu’il se passait en elle. En vain. Elle n’était déjà plus en état de m’entendre ou de me comprendre. Trop agitée, déjà trop du côté du « chaos » de la rivière que décrit Dan Siegel, quand il dit que l’enjeu de notre vie est comme de naviguer sur la rivière du bien-être sans nous heurter sur les rives soit d’un côté de la rigidité (le cerveau gauche dominant, quand on cherche à tout contrôler par la rationalisation), soit de l’autre, du chaos (le cerveau droit, quand on est dominé par nos émotions).

Rivière du bien-être

Les conversations avec mes amis aujourd’hui, ont porté en partie sur ces symptômes d’agitation, qui peuvent indiquer un état d’hypomanie. Naturellement, en fond, derrière, je portais ma grand-mère en moi.

Alors quand j’ai fait cette méditation de « douceur et bienveillance » – comme par hasard, celle qui s’est imposée à moi, que j’ai choisie sans y penser – au moment où j’ai entendu la voix d’Elisabeth me demander de repenser à un souvenir, une image, qui évoquait la douceur et la bienveillance en moi… probablement de manière inconsciente, je me suis souvenue de mes sanglots soudains, l’année dernière, quand était venue à moi l’image de mon arrière-grand-père dans son fauteuil.

Sans doute alors en partie parce que je craignais d’être envahie par cette même émotion et ces mêmes sanglots soudains, l’image que j’ai fait venir à moi, pour contourner celle du fauteuil de mon arrière-grand-père, est celle… des framboises de son jardin, qu’on allait cueillir ensemble.
Ah, les framboises… À chaque fois que j’en mange, je ressens en moi ces moments de pur bonheur, de pure présence et de partage. Les framboises sont ma madeleine à moi.

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La stratégie de passer par les framboisiers du jardin n’a cependant pas suffit pour empêcher les larmes, qui sont arrivées à moi tout aussi sûrement qu’avec le fauteuil en cuir du salon…

Alors j’ai choisi de laisser venir à moi cette image de mon arrière-grand-père dans son fauteuil. Et j’ai choisi d’accueillir l’émotion en moi, et de me laisser envahir, tout doucement, par ces sensations de douceur et de bienveillance.

Pépé Abel

À chaque inspiration en moi, entraient en moi la douceur et la bienveillance. Et à chaque expiration, j’envoyais au monde, à mes ami(e)s, à ma famille, et même au-delà, cette douceur et cette bienveillance.

Maintenant, je sais que quelque part en moi, tout au fond de moi, existent cette douceur et cette bienveillance, que je peux partager avec celles et ceux que j’aime… et même au-delà.
Et peut-être que la prochaine fois que je mangerai des framboises, elles évoqueront cette douceur et cette bienveillance en moi ?

C’est ce que je souhaite à toutes et tous aujourd’hui : douceur et bienveillance.
Avec tout mon amour, et ma gratitude.

Isabelle

 

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