21 JOURS de Mindsight #20 : Méditation de bienveillance

Depuis hier, je me sens comme « en résistance ». J’alterne entre des moments où je me sens « speed », où j’ai l’impression que tout m’agresse (alors je « résiste », au risque d’agresser les autres sans même m’en rendre compte sur le moment), soit au contraire où je m’effondre… et où alors après, je me sens complètement vannée, comme sonnée.
L’un entraînant l’autre comme dans une réaction en chaîne, sans doute, je vis des montagnes russes émotionnelles.

Entre les deux, travaillant sur moi, je réussis malgré tout régulièrement à me connecter à moi-même, à mon centre, et à l’amour en moi. Je m’accepte alors telle que je suis, avec mes failles, mes fragilités, mes blessures, mon hypersensibilité à fleur de peau, et sans doute un stress post-traumatique réactivé ces jours-ci par le contrecoup des attentats, et qui expliquerait ces états d’alternance.

M’observant sans concessions mais avec bienveillance, j’ai pris conscience que quand je me sens agressée et que je passe en mode défensif pour tenter de minimiser les sources de stress supplémentaires autour de moi, je peux moi aussi agresser mes interlocuteurs, sans même en avoir conscience… et participer ainsi à créer un monde de violence autour de moi – qui est ce que précisément je cherche à fuir.

images - copie

La colère que je ressens en moi est souvent projetée, provoquée par l’idée de ce que j’attends de l’autre ou de comment je voudrais qu’il soit ; sans le voir tel qu’il est vraiment. Si quelqu’un ne se comporte pas avec moi comme je le voudrais, je me sens agressée, non respectée… et si je le lui renvoie, je l’agresse à son tour : c’est un cercle vicieux dans lequel je ne peux recevoir à mon tour que de la violence – dont le malaise en moi est la cause première.

La pratique de la mindsight consiste à se voir soi-même (insight), voir en l’autre (empathie) et avoir une vision de notre interconnection et de notre interdépendance. Nous formons un tout avec les autres.
Si j’agresse l’autre, je m’agresse moi-même : si je suis en mode défensif, je renvoie à l’autre de la défiance, et pour peu qu’il soit lui-même peu emphatique, il le ressent comme de l’agression, et m’agresse à son tour – pour se « défendre », prétend-il.

Il ne s’agit certainement pas de tout accepter sans réagir. Mais de ne pas réagir tant qu’on ressent de la colère en nous. La colère est comme un bébé : quand elle se réveille, quand on la sent se réveiller en nous, il faut en prendre soin.
Il nous faut retrouver notre calme et notre sérénité AVANT de réagir : si l’on réagit sur le mode de la colère, elle a de fortes chances de nous déborder… et de nous revenir en boomerang.

images-1 - copie 2

La méditation de bienveillance (lovingkindness en anglais) permet de se connecter aux autres en tant qu’êtres humains, comme nous animés du désir de vivre heureux et d’être protégés de la souffrance.
Nous sommes tous vulnérables, tous faillibles, tous sur terre en même temps et soumis aux mêmes aléas : que nous soyons riche ou pauvre, jeune ou vieux, bien portant ou malade, notre vie peut s’arrêter d’une seconde à l’autre parce qu’un autre en aura décidé ainsi.

Si les attentats de cette semaine nous bouleversent tant, même quand on n’est pas touché « directement », même si l’on a essayé de s’en protéger du mieux que l’on a pu… c’est aussi parce qu’ils nous renvoient à ce que notre inconscient essaie de nier le reste du temps : l’immortalité en nous n’est qu’une illusion, en réalité nous sommes mortels, et la mort peut nous faucher, nous ou celles et ceux que l’on aime, à chaque coin de rue, à chaque instant.

Unknown

Dans la méditation de bienveillance, l’idée est de se connecter en pleine conscience à quelqu’un(e) que l’on aime et dont sait qu’il/elle nous aime, de se connecter à cet amour et cette bienveillance dont on se sent alors rempli(e) et entouré(e).
De lui souhaiter, comme on se souhaite à soi-même, d’être serein, en santé et en sécurité.

Puis de se connecter à une personne que l’on ne connaît pas vraiment (par exemple que l’on croise parfois dans la rue), et de lui souhaiter d’être serein, en santé et en sécurité.

Unknown

Puis de penser à une personne avec laquelle on a des rapports plus compliqués, plus douloureux. Et de lui souhaiter à son tour d’être serein(e), en santé et en sécurité.
Selon la personne que l’on choisit, ce n’est pas toujours simple : on voit alors parfois ressortir des rancunes, des colères, des sentiments de défiance… Ce sont autant de précieux indicateurs qui nous permettent de savoir précisément où l’on doit travailler sur nous-mêmes.

Enfin, on se connecte à tous les êtres vivants que porte cette planète. Et on leur souhaite d’être en sécurité, en santé, et sereins.

images-2

Et on se sent soudain porté(e) par tout cet amour et cette bienveillance en nous.

Il se dit (et il est apparemment prouvé) que si l’on pratique régulièrement cette méditation de bienveillance, notre cœur va s’ouvrir, s’agrandir, s’apaiser.
Que la prochaine fois que l’on croisera une personne avec laquelle on a des relations compliquées, on devrait être moins sur la défensive, plus ouvert(e) au dialogue : on aura alors plus conscience que chacun(e) fait de son mieux, avec les moyens et l’histoire qui sont les siens, et cela devrait nous aider à échapper à la colère en nous.

C’est tout le bien que je me souhaite. Et que je vous souhaite.

Avec amour et bienveillance.

À demain,
Isabelle

151115-Coeurs

21 JOURS de Mindsight #14 : « ALLO, LA VIE ?! »

Drôle de journée… Où je pensais ne faire que me réjouir d’un bout à l’autre, préparant des bons gâteaux pour mes ami(e)s et mes enfants réunis ce soir à l’occasion de mon anniversaire…  La vie en a décidé autrement, une fois de plus.

images-3

Une partie de moi se réjouit et célèbre la vie… une partie de moi est triste, choquée, et inquiète. Eh bien voilà : précisément. Ce ne sont que des « parties » de moi.
Ma peur, ma tristesse, ma colère… ne sont pas « moi toute entière », ne me « définissent » pas.

Je peux accueillir en moi ces émotions, de peur, tristesse, colère, ces sensations physiques désagréables (car elles ne sont pas « négatives » : elles sont là pour m’alerter, prendre soin de moi), je peux leur laisser en moi la place dont elles ont besoin pour être entendues, reconnues… et en même temps, m’autoriser à vivre pleinement cette journée de célébration pour moi, avec mes ami(e)s et mes enfants !

Souvenez-vous ce qu’il se passe dans INSIDE OUT (Vice-Versa) quand la joie et la tristesse sont envoyées aux oubliettes et que la peur et la colère s’emparent des commandes du cerveau de la petite fille : ce n’est pas cela que l’on se souhaite, ne vivre plus que dans la peur et la colère. C’est précisément ce que les terroristes cherchent à provoquer en nous, ces émotions réactives non contrôlées, qui ne peuvent nous mener qu’à une escalade de parano et de violence de part et d’autre.

Nous avons le choix : nous pouvons décider de garder le contrôle de notre cerveau. Il y a pour ça des outils, que nous enseigne en particulier Daniel Siegel avec la Mindsight. 

Nous ne pouvons pas contrôler nos émotions, bien sûr : elles sont là pour nous aider à vivre, pour nous protéger, pour nous alerter d’un danger. Mais nous pouvons apprendre à les reconnaître en nous, à les accueillir et à vivre avec : nous pouvons les remercier d’être là pour nous – elles sont la preuve que nous sommes vivants ! – et apprendre ensuite à les exprimer autrement. Nous ne sommes pas « obligé.e.s » de céder à la peur et à la colère en nous. Nous pouvons choisir de regarder autrement, autre chose : la vie en nous, l’amour autour de nous.

images-4

Tout à l’heure, ma fille de 6 ans jouait avec un petit enregistreur dans le couloir, et je l’ai soudain entendue crier : « ALLO, LA VIE ?! » et son propre écho lui répondait : « ALLO, LA VIE ?! »

Quelle émotion, soudain, s’est emparée de moi… Une émotion d’amour et de bienveillance.

Amour, bienveillance et compassion, c’est ce que je vous souhaite.

Demain est un autre jour. À demain.
Avec tout mon amour.

Isabelle

21 JOURS de Mindsight #7 : Douceur et Bienveillance

Aujourd’hui, j’avais décidé de parler de l’attachement, cette théorie fondamentale de Bowlby pour comprendre nos relations aux autres, reprise par Dan Siegel dans ses livres sur le cerveau et la mindsight. Une fois de plus, la vie en a décidé autrement.

L’enjeu, jour après jour, est en effet de rester ouvert, curieux, dans l’acceptation de ce qui se présente, ici et maintenant, dans la pleine conscience du moment présent. Ce que Dan Siegel (qui adore les acronymes) a appelé COAL : Curiosity, Openness, Acceptance, Love.

Unknown-2

Après plusieurs heures au téléphone avec des ami(e)s, dans l’écoute et l’accueil de leurs émotions, et au moment de (enfin) me mettre à mon travail, j’ai éprouvé le besoin de me retrouver, de me recentrer, de revenir à moi. J’ai alors ouvert mon fichier « Méditations » et celle qui s’est imposée à moi s’est trouvée être : « Douceur et Bienveillance« ,  piochée sur la page Mieux-être au travail de mon amie Elisabeth

Je me souviens de la toute première fois où je l’ai écoutée, il y a pile un an : au moment où la voix d’Elisabeth nous suggère de penser à un souvenir, une image, une sensation, qui évoque en nous la douceur et la bienveillance, j’avais été bouleversée d’émotion en visualisant, soudain, à l’intérieur de moi, l’image de mon arrière-grand-père dans le fauteuil en cuir de son salon, avec sa jambe raide (il avait reçu un éclat d’obus dans le genou pendant la guerre de 14).
Il me tendait les bras, me faisait asseoir sur ses genoux, et me lisait des histoires. Les mêmes histoires dans les petits livres pour enfants qui appartenaient avant à mon père, et que je lis encore parfois à ma fille…

FullSizeRender

Mon arrière-grand-père était le père de ma grand-mère paternelle, pour laquelle je suis un peu inquiète depuis quelques semaines. Je la sens « loin », elle ne semble plus tout à fait elle-même, agitée, tendue nerveuse, voire parfois presque agressive – elle qui est la douceur et l’écoute même en temps « normal ».

Dans les quelques jours qui ont précédé ma prise de décision de cette série d’articles sur la mindsight, je me sentais en empathie, émotionnelle mais aussi physique, avec elle, et moi aussi, comme si je voulais ressentir de l’intérieur ce qu’elle ressentait, pour comprendre de l’intérieur comment l’aider, j’étais agitée, tendue, et comme je l’écrivais hier : comme une boule de billard ballottée au gré des courants et des événements. J’étais « décentrée ».

À deux reprises, j’ai essayé de lui parler du cerveau, de la méditation, de la mindsight, car je sentais que ça pouvait l’aider à mieux comprendre ce qu’il se passait en elle. En vain. Elle n’était déjà plus en état de m’entendre ou de me comprendre. Trop agitée, déjà trop du côté du « chaos » de la rivière que décrit Dan Siegel, quand il dit que l’enjeu de notre vie est comme de naviguer sur la rivière du bien-être sans nous heurter sur les rives soit d’un côté de la rigidité (le cerveau gauche dominant, quand on cherche à tout contrôler par la rationalisation), soit de l’autre, du chaos (le cerveau droit, quand on est dominé par nos émotions).

Rivière du bien-être

Les conversations avec mes amis aujourd’hui, ont porté en partie sur ces symptômes d’agitation, qui peuvent indiquer un état d’hypomanie. Naturellement, en fond, derrière, je portais ma grand-mère en moi.

Alors quand j’ai fait cette méditation de « douceur et bienveillance » – comme par hasard, celle qui s’est imposée à moi, que j’ai choisie sans y penser – au moment où j’ai entendu la voix d’Elisabeth me demander de repenser à un souvenir, une image, qui évoquait la douceur et la bienveillance en moi… probablement de manière inconsciente, je me suis souvenue de mes sanglots soudains, l’année dernière, quand était venue à moi l’image de mon arrière-grand-père dans son fauteuil.

Sans doute alors en partie parce que je craignais d’être envahie par cette même émotion et ces mêmes sanglots soudains, l’image que j’ai fait venir à moi, pour contourner celle du fauteuil de mon arrière-grand-père, est celle… des framboises de son jardin, qu’on allait cueillir ensemble.
Ah, les framboises… À chaque fois que j’en mange, je ressens en moi ces moments de pur bonheur, de pure présence et de partage. Les framboises sont ma madeleine à moi.

Unknown-1

La stratégie de passer par les framboisiers du jardin n’a cependant pas suffit pour empêcher les larmes, qui sont arrivées à moi tout aussi sûrement qu’avec le fauteuil en cuir du salon…

Alors j’ai choisi de laisser venir à moi cette image de mon arrière-grand-père dans son fauteuil. Et j’ai choisi d’accueillir l’émotion en moi, et de me laisser envahir, tout doucement, par ces sensations de douceur et de bienveillance.

Pépé Abel

À chaque inspiration en moi, entraient en moi la douceur et la bienveillance. Et à chaque expiration, j’envoyais au monde, à mes ami(e)s, à ma famille, et même au-delà, cette douceur et cette bienveillance.

Maintenant, je sais que quelque part en moi, tout au fond de moi, existent cette douceur et cette bienveillance, que je peux partager avec celles et ceux que j’aime… et même au-delà.
Et peut-être que la prochaine fois que je mangerai des framboises, elles évoqueront cette douceur et cette bienveillance en moi ?

C’est ce que je souhaite à toutes et tous aujourd’hui : douceur et bienveillance.
Avec tout mon amour, et ma gratitude.

Isabelle

 

13 JOURS… #5 : L’Amour 2.0 et la Résonance positive

« Comment ça, jour 5 ?!« , vous dites-vous, alors même qu’hier je vous annonçais que lundi soir, j’étais « tombée » et qu’il me semblait donc, en toute honnêteté, devoir repartir au jour #1 de mes 13 jours d’affilée de pensée positive ?

Eh bien, il se trouve que ce matin, j’ai reçu un cadeau : et quel beau cadeau ! Car il me vient de Lise Theiler Rubinstein, la pionnière du Goal Mapping en français, et donc la représentante officielle de Brian Mayne, dont la lecture du livre la semaine dernière m’a inspiré ce challenge. Voilà ce que Lise m’a écrit en commentaire de mon article #4 :

« Chère Isabelle,
Je me suis engagée à faire équipe avec toi dans cette aventure au coeur de soi. J’y suis, j’y reste !
Ton dernier post est un merveilleux témoignage de ce qu’entend Brian Mayne. Lorsqu’il invite à 13 jours de pensée positive (cf son livre Goal Mapping), il entend cela comme un objectif, un cap à garder en vue SURTOUT quand la mer se fait grosse et peut à tout moment faire chavirer notre embarcation. Si la mer a été grosse pour toi le 3e ou 4e jour, tu as pourtant su garder le cap. Comme tu le dis, tu es « tombée » le 3e jour pour te relever ensuite et marcher à nouveau vers ton objectif. Donc, pour moi, aujourd’hui est ton 5e jour et non ton 2e jour de pensée positive… »

Chouette, alors !!! Merci, Lise ! Je reçois ton cadeau à sa juste valeur, et assume donc ici pleinement d’être aujourd’hui dans mon 5ème jour de pensée positive. Et je m’engage envers moi-même à « déborder » d’au moins 3 jours supplémentaires au-delà des 13 jours ! 😉

Depuis quelques jours, j’ai souvent en tête le « keyword to happiness » dont parle Marcia Reynolds dans Wander Women : mot-clé qui ouvre la porte du bonheur ? Mot-clé du bonheur ? Mot porte-bonheur ? Vous savez, ce mot-clé auquel penser quand on se sent fragilisé ou sur le terrain glissant d’une pensée négative ? (cf mon post #3 )

Je vous disais que le mien était CONFIANCE. Ma fille de 5 ans a choisi « PRINCESSE ». Et mon amie Nadia m’a écrit que le sien était AMOUR.

Ça tombe bien : je voulais justement vous parler d’amour ! Mais d’une nouvelle définition de l’amour. D’une définition révolutionnaire de l’amour. Telle que nous la propose Barbara L. Fredrickson dans son livre Love 2.0.

Unknown-3

L’amour selon Barbara L. Fredrickson est de la « résonance positive » (positivity resonance ») :
– il s’agit d’une émotion positive partagée entre deux personnes (ou plus) ;
– qui provoque une synchronisation biochimique et de comportements entre les personnes concernées
– qui se veulent et se font du bien mutuellement.

Waouh ! Pour elle, l’amour est donc par essence fugitif (comme l’est une émotion), non exclusif (puisqu’on peut en partager avec toute personne, pas seulement nos proches), et conditionnel (puisque l’une des conditions est de se vouloir du bien mutuellement).

Et on peut apprendre à en créer et en vivre à volonté ! Et plus on en crée et plus on en vit… plus on en crée et plus on en vit !

Révolutionnaire, non ?

Et Barbara L. Fredrickson de nous encourager à pratiquer la méditation de bienveillance (en anglais : « LKM » pour Loving-Kindness Meditation) : ça sera mon prochain challenge !

Et vous, pratiquez-vous déjà la méditation ? Avez-vous choisi votre mot porte-bonheur ?

L’espace des commentaires ci-dessous est pour vous : je vous y attends !

Et pour vous abonner à ma newsletter, c’est ici !

À demain, avec amour et bienveillance,

Isabelle

 

PS. J’ai reçu pendant que j’écrivais ce post un texto d’une violence inouïe de la part du père de mes enfants. Comme j’ai décidé de PENSER POSITIF… j’ai choisi de me connecter au mot porte-bonheur de Nadia : AMOUR ! Qui là, s’avère plus opérationnel que « confiance ». Je me connecte à l’amour universel, à la SOURCE (cf The Tools, le livre) et à mon higher Self, selon Susan Jeffers. Et je résiste ! AMOUR est donc bien le mot du jour ! Merci, Nadia !

PPS. Vous trouverez aussi un chapitre entier consacré à ces « micro-moments d’amour » selon Barbara L. Fredrickson dans le livre de Florence Servan-Schreiber : Power Patate.