Je parle depuis le début des « rives rassurantes et sécurisantes » de la Monogamie (#2) : mais elles ne le sont qu’en apparence. Je ne parle bien sûr pas ici de celles et ceux qui vivent en conscience en Monogamie, renouvellent leurs vœux tous les jours et en sont l’un.e et l’autre très heureux : car il y en a, bien sûr, et tant mieux. Mais beaucoup d’autres, très nombreuxes, qui vivent en Monogamie, vivent en réalité en Hypocrisie : ils mentent et portent un masque, ils dissimulent et font semblant.
Les chiffres, aussi bien des divorces et des séparations (indiquant des monogamies sérielles… mais alors on n’est déjà plus dans le mythe de la Monogamie pour toute la vie auquel ielles ont renoncé) que des adultères, en disent long sur cet idéal qui semble inatteignable, tout juste bon à culpabiliser (Les autres y arrivent, pourquoi pas moi ? )
Les gens qui vivent en Monogamie hypocrite vivent en effet avant tout dans le royaume de la Peur : puisqu' »on » nous a fait croire (la société, la culture, nos parents, les films) qu’on ne peut aimer qu’une seule personne à la fois, que donc, si notre partenaire tombe amoureuxe d’un·e autre, alors ielle ne nous aime plus, on redoute, on repousse, on projette, on imagine, on fantasme… le moment où ça pourrait arriver.
Pour s’en protéger, pour parer à toute éventualité, on blinde les contrats, on construit des barrières, des barricades, on érige des murs autour de notre théorique cocon sécurisant : si tu es prêt·e à renoncer aux autres pour moi, moi en échange, je m’engage à renoncer aux autres pour toi.
Même si, pour soi-même, on n’y croit qu’à moitié. On s’auto-convainc.
Ça m’est arrivé moi-même, dans ma vie d’avant. Le partenaire avec lequel je souhaitais revenir « en couple » après l’avoir quitté quelques mois avant (avez-vous remarqué comment, en Monogamie, on raisonne sur un mode binaire ? On est « ensemble », ou on ne l’est pas, « en couple », ou pas : il n’y a pas d’intermédiaire, sauf s’il s’agit de relations amicales ou « que » sexuelles), m’a posé sa condition : l’exclusivité. C’était une condition sine qua non : Si tu veux être en couple avec moi, tu acceptes ma condition ; sinon, je ne souhaite pas être en couple avec toi.
J’aurais pu, bien sûr, si j’avais su à l’époque que la Polyamorie existait, si j’avais pu assumer mieux qui j’étais, lui répondre qu’alors, on allait être malheureuxes tous les deux, et avoir la force de ne pas entrer dans ce jeu de dupes. Mais j’étais amoureuse. Je me suis auto-convaincue moi-même qu’on pourrait au moins vivre quelques bons moments ensemble… tout en pensant : Puisque ça n’est pas ouvert à la discussion et apparemment ne le sera jamais, alors quand j’aurai envie d’aller voir ailleurs (et je sais que ça arrivera, car à 20 ans, cela n’a aucun sens pour moi de renoncer à tou·tes les autres pour toute la vie), je te mentirai.
Autrement dit, en m’imposant cette condition sine qua non, c’est comme s’il m’avait fait signer un engagement à lui mentir.
À partir de là, lui et moi avons vécu, non pas en Monogamie intentionnelle, mais en Monogamie hypocrite : moi qui le savais, lui qui vivait dans l’Illusion.
Combien de celles et ceux qui vivent en Monogamie, qui y croient quand ielles signent leur contrat d’exclusivité au tout début de la relation, se réveillent un jour avec la sensation de s’être piégé·es elleux-mêmes ? Ne parle-t-on pas de se « passer la corde au cou » quand on se marie ?
Un jour, ils ressentent une attirance pour quelqu’un·e d’autre que leur conjoint·e. Amour naissant (ielles se surprennent à y penser tout le temps, à attendre de lea croiser, sentent cette petite décharge caractéristique si ielles reçoivent un message par exemple), ou bien attirance sexuelle (ielles fantasment, y pensent dans la nuit, s’endorment en y pensant, projettent des images dans leur cinéma intérieur)… quelles options ont-ielles alors ?
- vivre en Frustration : refouler, nier, enterrer ces émotions, ces sensations, tuer le désir en elleux-mêmes. Et cultiver ainsi peut-être les mauvaises herbes de frustration et de ressentiment : lors d’un désaccord, par exemple, ielles en voudront d’autant plus à leur partenaire qu’ielles auront l’impression de lui avoir fait un sacrifice – le leur.
(Certain·es ont des accords tels que on peut se parler et se raconter, du moment qu’on ne « passe pas à l’acte ». La frustration reste alors bien présente, mais peut-être la violence que l’on s’inflige à soi-même est-elle moins prégnante ?)
- vivre en Clandestinité : choisir la fidélité à soi-même et à son désir intérieur, plutôt que la fidélité à un contrat qu’on a signé il y a longtemps, et dont on se rend compte avec le recul que c’était sans doute une erreur de jeunesse ou de débutant·e. Comme on n’ose pas aborder le sujet, de peur de remettre en cause la relation, parce que l’autre pourrait mal réagir, et qu’on tient malgré tout au couple, alors on choisit de vivre caché·e. On mène donc une double vie : on prétend être à l’extérieur, dans sa famille et en société, quelqu’un·e d’autre que ce qu’on est à l’intérieur. Combien de temps peut-on vivre comme ça, dans le faire-croire et faire-semblant ?
- vivre en Monogamie sérielle : on peut aussi préférer être intègre, honnête, avec soi-même, refuser de tricher et mentir, et alors, avançant à visage découvert, on prend le risque de remettre en cause ce qu’on a si soigneusement construit parfois depuis des années : de nombreux couples se séparent (et apparemment, les séparations des deuxièmes et troisièmes couples sont encore bien plus nombreuses que pour les premiers). Certain·es enchaînent ainsi plusieurs unions – théoriquement – monogames (avec parfois quelques mois de recoupements entre un couple et le suivant).
Dans tous les cas, on vit des émotions douloureuses, compliquées… et que, la plupart du temps, on ne peut même pas partager avec notre partenaire, la personne qui est pourtant censée être celle qui nous connaît le mieux, et dont on voudrait se sentir lea plus proche.
Souvent, les gens qui vivent en Hypocrisie, se confient plus facilement à leurs ami·es, ou à leur psy, voire à des inconnu·es sur Internet… qu’à leur partenaire de vie.
Comment être bien avec soi-même quand on doit sans cesse se surveiller, surveiller ses paroles, ses rêves, ses communications ? Pourquoi s’impose-t-on de pareilles dissimulations, tricheries, mensonges ? Pourquoi s’impose-t-on de vivre en Hypocrisie ?
Parce qu’on a peur !
Peur de quoi ? Celui ou celle qui exige de l’autre l’exclusivité… a peur de ses propres réactions, émotions, insécurités qui pourraient se manifester si ielle apprenait que son/sa partenaire est attiré·e ou a une relation avec quelqu’un·e d’autre.
De nombreux couples vivent en Don’t Ask, Don’t Tell. Autrement dit : Je ne veux pas savoir. J’espère que tu es exclusif·ve, mais si tu ne l’étais pas, du moment que je ne le sais pas, je peux continuer à vivre dans l’Illusion.
Sans doute certain·es ont-ielles aussi peur de cette pression sociale et culturelle qui dicte que, si son/sa partenaire a une liaison, alors la « bonne attitude » à adopter est de se séparer. Et qu’au fond, ielles n’en ont pas envie. Donc ielles préfèrent jouer à l’autruche. C’est plus confortable.
Vraiment ?
Peut-on jamais vraiment avoir totalement confiance en son/sa partenaire en vivant ainsi ?
L’autre aussi, celui ou celle qui trompe son/sa conjoint·e, a peur. Bien sûr, ielle vit même dans la peur constante d’être pris·e en flagrant délit, peur de faire du mal.
Mais ielle a encore plus peur d’oser avancer à visage découvert, de dire sa vérité : car comment l’autre pourrait-ielle le vivre ? Ne risquerait-ielle pas de lea rejeter ? Si ielle osait dire qu’ielle a des désirs ailleurs, a un amour ailleurs… ne risque-t-ielle pas de tout perdre ? Ielle a rompu le contrat d’origine, et le sait. Parfois ielle regrette, voudrait revenir en arrière… mais c’est trop tard. Et si les angoisses de l’autre étaient réveillées en apprenant la vraie situation, ne risquerait-ielle pas de remettre en question la relation ?
Alors, malgré la peur, comme l’autre peur est encore plus grande, ielle continue dans le mensonge et la dissimulation.
La question se pose alors : une fois qu’on a pris conscience que la Monogamie était un mythe, une construction, aussi dignes de foi que les contes de fées de notre enfance, une fois qu’on a pris conscience que vivre en Monogamie hypocrite, c’est vivre dans le royaume de la Peur, que fait-on ?
On peut choisir de changer de paradigme. On peut choisir, plutôt que de vivre dans la peur, de vivre dans l’amour. On peut choisir, consciemment, d’écouter sa petite voix intérieure, son intuition, qu’il est possible de vivre autrement, et de faire le pari de la Polyamorie (#4).
Alors ielles se préparent au voyage (#5), et s’embarquent pour des eaux inconnues (#6).
Ce n’est pas toujours facile, il faut réapprendre les codes, se familiariser avec les rouleaux, les vagues, les creux… et certain·es ont le mal de mer (#7).
Au fur et à mesure des épreuves, d’un côté leur part masculine (lea combattant·e, lea guerrier·e, cellui qui est à la surface, qui gère au quotidien) se renforce, acquiert de nouveaux outils, se prépare à la bataille qui ne va pas manquer d’arriver (#8) ; de l’autre, leur part féminine, au contraire, se dépouille de toutes les protections qu’elle avait mises en place depuis son enfance, et se retrouve ainsi de plus en plus nue, fragile, vulnérable.
J’ai utilisé l’image d’un tourbillon qui soudain vous entraînerait vers le bas, vers le ventre de la baleine (#9). Hier, une autre image m’est venue : celle d’un bateau, comme le Titanic, qui coulerait. Notre héros et notre héroïne se retrouveraient dans la cale du bateau, au risque de mourir noyé·es.
C’est alors qu’ielles verraient la lumière, une porte de sortie. Ielles remonteraient à la surface et réussiraient à embarquer dans un canot de sauvetage, et se retrouveraient avec d’autres rescapés, dans de petites embarcations sur la mer (#10).
Quand ielles étaient tout au fond de la cale, alors qu’ielles pensaient qu’ielles allaient mourir, confronté·es à leur plus grande peur, ielles ont lâché prise. Ielles ont accepté l’inéluctable. Ielles ont renoncé à se battre.
Maintenant qu’ielles naviguent à nouveau sur les flots, ielles respirent, ielles savourent la vie. Ielles célèbrent leur victoire, se félicitent de s’en être sortis, se disent que plus rien ne peut leur arriver. Ielles sont déjà sur les eaux territoriales de la Polyamorie.
Par exemple, ça peut être un·e solo-poly qui réussit à bien mener de front plusieurs relations. Ou un couple qui a noué une relation avec une 3ème personne, et qui vit heureusement en triade. Ou un couple où l’un·e et/ou l’autre vivent des relations extérieures principalement amicalo-sexuelles, sans beaucoup de sentiments forts ni d’implications émotionnelles. Ielles ont réussi à gérer les premières crises de jalousie, d’angoisses de l’un·e ou de l’autre, ont trouvé un équilibre, des arrangements, et le vivent tou·tes les deux plutôt pas mal.
Ielles se sentent peut-être forts, solides. Leur part masculine a affronté et remporté beaucoup d’épreuves, s’est enrichie de nombreux outils (#11, #12, #13).
Dans les cafés poly, ielles sont devenu.e.s des « ancien·nes », on s’adresse à elleux comme à des gens qui ont traversé quelques épreuves et s’en sont plutôt bien sorti·es.
C’est alors qu’au loin, arrive une tempête, qu’ielles n’ont pas vue venir, et qui risque fort de mettre à mal leur petite embarcation. Comment se préparer, de toute façon, contre une tempête ? Ce n’est en effet qu’en vivant les choses, qu’on découvre qui on est vraiment. Comme lorsqu’on écrit un scénario, un personnage ne se révèle que par ses actions.
Le couple qui avait trouvé un arrangement en vivant une triade, se sent soudain menacé lorsque l’un·e des deux émet le vœu de vivre une relation à part, rien que pour ellui.
Le couple qui s’accommodait volontiers des relations amicalo-sexuelles de l’un·e ou de l’autre se met à tanguer dangereusement lorsque l’un·e des deux annonce à l’autre : J‘ai rencontré quelqu’un·e avec qui je sens qu’une histoire d’amour est possible.
Là, il est possible que son/sa partenaire se sente à nouveau totalement déstabilisé·e. Parce que la théorie, c’est une chose, mais vivre « pour de vrai » les émotions auxquelles nous confronte la polyamorie… c’en est une autre.
Certes, on a plein d’outils dans notre besace, et désormais, on sait parler ensemble. N’empêche : quand on est amoureuxe, on n’est parfois plus totalement soi-même. On peut vivre ce qu’en Polyamorie, on appelle la NRE, pour New Relationship Energy : l’énergie d’une nouvelle relation. La nouvelle relation prend soudain toute la place, on pense à la nouvelle personne tout le temps, on est scotché·e sur son portable, à envoyer des SMS.
Une amie me racontait qu’au début d’une certaine nouvelle relation, alors que son mari était pourtant bien tout à fait le même quand il était avec elle, il devenait uniquement préoccupé par sa nouvelle amoureuse si elle se trouvait dans la même pièce qu’eux. Et elle, mon amie, se sentait soudain transparente : son mari, l’homme qu’elle connaissait depuis vingt-ans, et avec lequel elle avait déjà partagé tant d’épreuves, son mari, soudain, ne la voyait plus. Et cette sensation de ne plus exister aux yeux de l’autre… la faisait complètement paniquer.
Une amie est partie quelques semaines en voyage, laissant derrière elle son mari et son amoureux de plusieurs années. Pendant qu’elle n’était pas là, son amoureux a noué une relation dont il n’a pas osé lui parler, puisqu’elle n’était pas là. Quand elle l’a découverte, elle s’est sentie trahie.
Un couple vivait plutôt sereinement en Polyamorie… quand tout d’un coup, l’un·e a trompé l’autre. Ça existe, l’adultère en Polyamorie ? Bien sûr ! Un adultère est une rupture de contrat. Si on a convenu qu’on était exclusif·ves, et que l’un·e a une relation avec quelqu’un·e d’autre, c’est un adultère. Si on s’est mis d’accord sur le fait qu’on est non-exclusif·ves, mais que le contrat est de se dire les choses, et que l’un·e commence une nouvelle relation en cachette, c’est un adultère.
Si on est d’accord sur le fait qu’on est libre d’avoir des relations avec qui on veut, mais pas avec des ami·es commun·es ou des voisin·es par exemple, et que l’un·e vit une relation cachée, c’est un mensonge, une tromperie : un adultère.
Et ce qui fait le plus mal dans l’adultère – c’est d’autant plus évident dans le cadre de relations poly – ce n’est pas nécessairement que l’autre ait envie d’aller voir ailleurs : c’est la rupture de contrat, la rupture de confiance. On se sent – à juste titre – trompé·e.
Mais admettons que notre tempête, alors que nos deux poly sont sur leur canot de sauvetage, ne les ait pas « surprises dans leur sommeil » : ielles la voient venir, il n’y a pas eu tromperie, pas de mensonge. Juste : l’un·e des deux a fait une rencontre, et en parle à l’autre, en disant : Cette fois-ci, je sens que c’est un peu plus que d’habitude, je sens que je pourrais être amoureuxe.
À nouveau, on perd tous ses repères. On ne sait pas où on va. On peut paniquer. Ça peut réveiller des angoisses dont on ignorait même l’existence. On peut vouloir essayer de se protéger, de construire des barricades, de poser des règles. Par exemple : Tu peux coucher avec ellui, mais pas rester dormir.
Françoise Simpère, poly depuis plusieurs décennies, raconte en riant : la première fois, ce qui fait peur, c’est que l’autre ait du désir pour une autre, qu’il veuille coucher avec elle ; puis qu’il passe une soirée entière ; puis on est ok sur la soirée, mais pas sur la nuit ; puis on lâche sur la nuit et on dit : Ok pour la nuit, mais alors pas le petit-dejeuner ! Et puis après, on lâche sur le petit-déjeuner, mais on dit : Pas un week-end entier ! Et puis on lâche sur le week-end, puis sur les vacances…
En réalité, ce qu’on travaille, ce qu’on éprouve à chaque fois, c’est la force du lien qui nous lie l’un à l’autre. Ce qui fait peur, ce sont toujours les premières fois. Et puis comme on voit qu’on a survécu, alors on peut tenter une deuxième, et puis une troisième.
Mais à chaque fois qu’il va y avoir une première fois, on paniquera à nouveau…?
Personne n’est jamais à l’abri de ce que Franklin Veaux a appelé The Game Changer : cette nouvelle relation qui met à mal la précédente, qui pourtant paraissait solide, après vingt ans de mariage et de relations poly. Parce que soudain, lui a eu envie d’habiter au quotidien avec cette nouvelle amoureuse, remettant en cause les accords de vie qu’il avait avec son épouse.
Sachons-le cependant : ce n’est pas parce qu’on érige des barrières, des barricades, qu’on tente de se protéger – théoriquement – avec des règles ou des cadres plus ou moins rigides, que si la digue doit sauter, on l’empêchera de sauter. Au contraire, même.
Quand on vit dans la peur, on provoque souvent ce dont on a le plus peur.
Si par exemple, quand l’un·e a une nouvelle relation, celle-ci découvre des règles qui lui préexistent, parce qu’elles ont été mises en place lors d’une prédécente aventure, comment va-t-elle le vivre ? Peut-elle être sereine, a-t-elle l’impression qu’on tient compte d’elle, de ses émotions, de ses ressentis, de ses désirs, de ses besoins ?
En effet, s’il a été écrit avant même qu’ielle ne rencontre l’un·e des membres du couple, que : Ok la soirée, mais pas la nuit, peut-ielle se sentir en sécurité dans cette nouvelle relation ?
Car si l’autre a peur, et que son/sa partenaire cède à ses peurs en acceptant ses conditions, qui dit qu’ielle ne paniquera pas un jour et n’exigera pas que la relation ne cesse du jour au lendemain ?
C’est ce que Franklin Veaux raconte que sa femme a un jour exigé de lui… et lui s’est exécuté, brisant son propre cœur, et brisant celui de son amoureuse.
Ce jour-là, il s’est exécuté (le mot même en dit long…), mais il n’a jamais pardonné. Ce genre de situations, de sacrifices (au sens propre du terme), est durablement toxique pour la relation.
De manière générale, quand quelqu’un·e exige quelque chose de quelqu’un·e d’autre, quand on pose des conditions, quand on émet un chantage, quand soi-même on est mu·e par la peur et qu’on pousse l’autre à nous céder car ellui-même a peur des possibles conséquences s’ielle ne se plie pas à nos exigences… on s’expose à du ressentiment, à de la frustration, on fabrique une bombe à retardement. Un jour ou l’autre, ça aura un effet boomerang.
On ne peut pas, me semble-t-il, prétendre vouloir vivre libre et que l’autre vive libre… et poser des conditions, émettre des exigences.
Si on le fait malgré tout, c’est qu’on vit encore dans le royaume de la Peur. Et qu’on a encore du travail à faire sur soi.
Alors comment faire ? Comment avancer ?
Eh bien, on accueille ses peurs, on observe ses émotions, ses sensations, les pensées qui vont et viennent dans notre tête comme autant de fourmis dans une fourmilière, et lentement, on déconstruit, on essaie d’aller au fond des choses, tout au fond de la peur. On a encore de la route à faire…
Et vous, où en êtes-vous de votre voyage ? La tempête est-elle passée par vous ? Avez-vous tenté de résisté, ou avez-vous choisi de vous laisser porter par le courant ?
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Au plaisir et à demain,
Isabelle