Le bouton STOP !

Connaissez-vous cette expression : « Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage » ?
Il est souvent plus facile – et surtout moins dangereux pour l’image que l’on a de nous-même – de prêter à l’autre des intentions négatives à notre égard, que de reconnaître en nous-même nos blessures et nos failles…

La colère est en effet parfois une protection efficace contre la peine et le chagrin.

Plutôt que de reconnaître notre tristesse de nous sentir exclu(e, rejeté(e), non respecté(e), non désiré(e)… et de nous interroger sur notre propre comportement éventuellement agressif, violent, rejetant, qui a pu mettre l’autre en face en position défensive de protection, il peut parfois être tentant de nous positionner en victime d’un « méchant » (manipulateur ou égoïste) et de nous laisser aller à une colère, qu’on considère alors comme « légitime ».

Et si on choisissait, non de céder à cette colère en nous, mais de l’observer, comme un signal d’alarme, comme un voyant rouge sur le tableau de bord d’une voiture ?

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Qu’est-ce que notre colère essaie de nous dire, sur notre besoin non satisfait ? Qu’est-ce qui est blessé en moi ? Qu’est-ce qui crie : « Au secours, je me sens… pas reconnu(e), pas compris(e), pas aimé(e), rejeté(e), envahi(e), trahi(e) » ?

Et si on essayait d’écouter notre colère et ce qu’elle peut nous apprendre sur nous-même, nos failles, nos faiblesses et nos blessures ? Si on la recevait comme une amie, qui vient pile poil mettre le doigt là où ça fait mal… pour nous aider à aller mieux ?

Car souvent, notre colère est en réalité déclenchée par nos pensées : ce que l’on imagine ou que l’on projette sur le comportement ou les intentions de l’autre :
– si quelqu’un vous marche sur le pied, mais ne l’a pas fait exprès (bousculade dans le bus) et s’en excuse aussitôt, vous ne serez pas en colère (sauf si vous êtes parano ou cherchez à entrer en conflit avec la terre entière, mais… vous ne seriez sans doute pas en train de lire cet article…) ;
– en revanche, si quelqu’un vous marche sur le pied de façon délibérée, parce que juste avant vous l’avez bousculé sans le faire exprès et qu’il cherche à « se venger »… alors là, vous vous mettrez en colère… et vous aurez raison !

La colère est une émotion qui nous aide à prendre conscience que quelqu’un a outrepassé les limites (physiques ou psychiques) de notre territoire, en nous manquant du respect minimum dont nous estimons avoir besoin : la colère est un signal que nous sommes en danger d’envahissement et de non respect, et que nous devons nous défendre.

Mais ça, c’est quand nous avons un rapport sain à notre colère et à nos émotions.

Car parfois, notre pensée consciente nous pousse à croire que nous sommes victimes d’un manque de respect – nous projetons sur l’autre une intention de nous blesser ou de nous nuire – alors qu’en réalité, notre inconscient cherche à nous protéger d’une émotion bien plus désagréable et plus douloureuse à gérer que la colère : la tristesse.

Que cache notre colère ? Quel est notre besoin insatisfait qui se planque derrière ?

Prenons contact avec ce besoin insatisfait en nous : reconnaissons-le, accueillons-le, chérissons-le… il nous guidera vers nous-même.

Car une fois que nous avons reconnu notre besoin insatisfait dans la relation (besoin de… reconnaissance, communication, confiance, connexion, présence aimante, accueil inconditionnel…), nous n’éprouverons peut-être plus la colère initiale : nous serons en connexion avec nous-même.
Et nous pourrons alors exprimer une demande à l’autre, ici et maintenant.

Selon les principes de la CNV (Communication Non Violente) développée par Marshall B. Rosenberg :
1) INCIDENT DÉCLENCHEUR (OBSERVATION) : Quand tu as dit ou fait, pas dit ou pas fait, ceci ou cela…
2) SENTIMENT (ou JUGEMENT): Je me suis senti(e)… pas respecté(e), pas entendu(e), rejeté(e)…
3) BESOIN : En réalité, je me rends compte que j’ai besoin de… communication, connexion, câlin, amour, reconnaissance…
4) DEMANDE : Serais-tu d’accord pour… que l’on parle, que l’on se voie…
5) afin de pouvoir continuer à être en lien l’un avec l’autre sur des bases satisfaisantes pour l’un et l’autre (OBJECTIF gagnant-gagnant) ?

D’où l’intérêt du bouton STOP :
S‘arrêter
– et prendre le Temps
– d’Observer… ses pensées, sentiments, émotions, jugements…
– avant de Poursuivre

Pour aller plus loin : Les Ressources insoupçonnées de la colèrede Marshall B. Rosenberg :

Unknown-1Surtout, n’hésitez pas à réagir dans l’espace des commentaires ci-dessous : je serai ravie d’en discuter avec vous !

Au plaisir,
Isabelle

PS. Et aussi incroyable qu’il y paraisse, CECI EST MON CORPS est en 22ème semaine au cinéma La Clef à Paris : samedi 9 mai à 15h30, nouvelle projection suivie d’une rencontre avec Jérôme Soubeyrand, le réalisateur, et Bruno Clavier, psychogénéalogiste et auteur du livre Les Fantômes familiaux : où l’on parlera d’amour, de sexualité et de transgénérationnel !
Et tout cela, par le miracle du bouche-à-oreille, car ce « petit » film – par son budget (pas de pub, pas de promo) – ne tient QUE par son public : parce qu’il est joyeux et authentique… et que ça fait du bien dans le monde dans lequel nous vivons !

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