De retour sur la toile !

Peut-être vous êtes-vous demandé pourquoi j’avais été si silencieuse ces derniers mois ? Sans doute je mûrissais la nouvelle série d’articles que je m’apprête à nouveau à publier à partir du 1er novembre, comme l’an passé mon défi de 13 jours de pensée positive devenus 21.

En effet, emboîtant le pas à Christine Lewicki qui a lancé 21 jours de méditation, je m’embarque pour un voyage de « 21 jours de mindsight » (je vous expliquerai…). Rassurez-vous, je ne vous inonderai pas de newsletters : vous pourrez suivre mes articles sur mon site et sur ma page Facebook.

Ces derniers mois, j’ai aussi terminé mon film LUTINE ! Waouh !

LUTINE ne parle pas seulement de polyamour – je m’en rends compte aujourd’hui : c’est aussi une déclaration d’amour au cinéma.

J’y joue le rôle principal, flirtant avec l’ambiguïté de l’auto-fiction et assumant la comédie à mes dépens : me voilà donc exposée au grand jour et je comprends différemment, de l’intérieur, cette expérience que vous vivez d’être « devant la caméra« . Chouette ! J’ai hâte de la partager avec vous !

J’ai aussi besoin de vous : car pour faire exister ce bébé au monde, il ne suffit pas de l’avoir fabriqué, encore faut-il l’accompagner dans ses premiers pas. Pour cela, nous avons pour objectif la fabrication d’un DCP, qui permettra de le projeter dans de vraies salles de cinéma.

En échange de votre participation (à partir de 1€, car « les petits ruisseaux…. », vous connaissez le proverbe !), le site Touscoprod propose des contreparties réjouissantes : surtout, n’hésitez pas à suivre ce lien et à le partager le plus largement possible : www.touscoprod.com/lutine.

Merci d’avance, et au plaisir,
Isabelle

PS. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, CECI EST MON CORPS, aussi incroyable qu’il y paraisse, est encore à La Clef, presque un an après sa sortie : nouvelle projection lundi 2 novembre à 20h, en présence de Jérôme Soubeyrand, projection à Bordeaux le 5 novembre, lancement du DVD le 13 décembre. C’est une aventure merveilleuse et inspirante.

Autre film merveilleux et inspirant ces jours-ci : EDMOND, UN PORTRAIT DE BAUDOIN. C’est à un voyage que vous invite mon amie Laetitia Carton, une danse, une poésie, une déclaration d’amour à la vie et à la création, une expérience sensuelle extraordinaire, une ode à la liberté. Foncez-y ! Projection (peut-être la dernière sur Paris) mardi 27 octobre à 18h55 à l’Espace Saint-Michel.

Enfin, HARAMISTE de mon ami Antoine Desrosières continue lui aussi une magnifique carrière, en 5ème mois d’exploitation à Paris, à raison de deux séances accompagnées de débats par semaine à l’Accatone : vive le cinéma libre et les réalisateurs engagés ! Prochaine séance : samedi 31 octobre à 19h30.

Nos émotions au cinéma !

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler… d’un film américain ! Voilà des mois que je l’attendais et… quelle merveille, en effet, que ce nouveau film des studios Pixar-Disney !

Vraiment, n’hésitez pas, courez-y, de 5 à 99 ans ! À voir et revoir en famille, en couple, entre amis, mais aussi à discuter, et même… à rêver.

Depuis que je l’ai vu (déjà deux fois !), j’y pense en effet très souvent, et c’est là, la force des animateurs de Pixar : je visualise désormais ma colère sous la forme de ce petit bonhomme rouge qui explose régulièrement :

Mes enfants sont sortis de la salle la première fois en disant :
– « C’est fabuleux ! » (le grand, 10 ans)
– « Moi, j’ai pas aimé ! (…)  Non, je blague ! J’ai a-do-ré ! » (la petite, 6 ans)

Un des (immenses) mérites de ce film est de nous aider à prendre conscience que notre cerveau est tout sauf rationnel, et que dans la plupart des situations, nous sommes en réalité mus, non par notre « raison », contrairement à ce qu’on voudrait croire, mais par nos émotions.

« C’est qui qui parle, là ?«  est en effet une des questions que l’on peut désormais s’adresser à soi-même en visualisant la réponse sous l’aspect d’un petit personnage Pixar quand on sent une émotion se manifester en nous, sous la forme d’une sensation physique : un nœud à l’estomac, la gorge qui se serre, la sensation soudaine d’étouffer, le cœur qui s’accélère, la respiration qui saccade…

Ou, comme le formule Isabelle Filliozat : Que se passe-t-il en moi ? 

Et souvent, il suffit de porter attention à cette sensation physique en nous, de la reconnaître pour ce qu’elle est… pour l’aider à passer : les émotions demandent avant tout à être acceptées et accueillies.

C’est une autre des merveilles de ce film : donner enfin toute la place qui lui revient à la tristesse. En effet, la chasser, la fuir, la refouler … est la meilleure manière pour nous couper de nos émotions, à nos risques et périls. Au contraire, la reconnaître, l’accueillir… nous permet de renouer avec nous-mêmes.

Nos émotions sont nos alliées : accueillons-les, et elles nous guideront vers nous-mêmes.

Au plaisir, et… bon film !
Isabelle

Parlons de sexualité à nos enfants !

Une autre version de ce texte, écrite en collaboration avec Jérôme Soubeyrand, le réalisateur de « Ceci est mon corps » est consultable sur le blog de Mediapart

Parlons de sexualité et de respect à nos enfants !

Des élèves de 6ème du collège Montaigne à Paris ont été sanctionnés pour attouchements et harcèlement sexuel, a-t-on appris dans la presse récemment : certains avaient notamment contraint des filles à regarder des films porno sur leurs téléphones portables. Vous avez bien lu : en 6ème !

Et les « bien-pensant » de s’en prendre à Internet et aux dits téléphones portables…

HOLÀ sur la toile, où des internautes s’insurgent en racontant leurs souvenirs d’enfants traumatisées par de semblables faits – téléphones portables en moins.

Je suis née en 1968. Quand j’étais en CM1 ou CM2, des garçons de ma classe se sont concertés, certains pour me tenir prisonnière, d’autres pour contraindre un nommé Grégoire à m’embrasser (il se disait amoureux de moi). Le pauvre… c’est lui que j’ai giflé pour me protéger. Et je n’ai plus jamais osé le regarder en face.

« Petites blagues entre amis » ? « Jeux d’enfants » ? « C’était pour rire » ?
Mais ça ne m’a pas fait rire. C’est au contraire un des événements traumatisants de ma scolarité en primaire – avec le maître qui nous envoyait au visage ses éponges et ses craies pour nous faire taire.

Mon compagnon, est, lui, né en 1972. Il se souvient encore combien il a été choqué en CM2 quand des garçons « jouaient » à mettre la main aux fesses des filles.

C’était bien avant Internet ! Bien avant les téléphones portables ! (*)

(*) (Pour aller plus loin, lire les excellents articles sur madmoizelle.com)

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Parce qu’aujourd’hui, je me sens doublement concernée : d’une part, en tant que maman, parce que les enfants impliqués étaient il y a un an encore dans la même école que mes propres enfants (si si, ce n’est pas une blague !) ; et d’autre part, en tant que cinéaste, parce que je me sens malgré tout « légitime » pour parler de cinéma…

… j’ai décidé de vous parler aujourd’hui – une fois n’est pas coutume – de films porno !

Mais avant de m’exprimer en tant que cinéaste à propos de ce qu’on peut dire à nos enfants sur les films porno que – parents, que vous le vouliez ou non, que vous soyez « vigilants » ou non, que vous vous voiliez la face ou non – vos enfants verront de toute façon bien trop tôt pour leur âge et bien plus tôt que nous (*)… voici quelques réflexions que m’inspirent ces faits.

(*) (J’ai vu mon premier film porno quelques jours après mes 18 ans pour « marquer le coup » de mon accession à l’âge adulte, dans un cinéma en copie 35, avec mon petit-ami de l’époque : nous en sommes sortis tous deux assez choqués, voire dégoûtés…)

 

Le droit au respect

Le harcèlement sexuel des filles par les garçons ne date pas d’hier, ni d’Internet ! C’est bien précisément ce qui est inacceptable, et qu’il nous appartient de changer.

Cela ne fait pas si longtemps qu’en France, un viol est enfin considéré comme un crime. J’avais 12 ans ! (*)

(*) Et encore, 80% des viols seraient, semble-t-il, déqualifiés (disqualifiés) en « délits » et agressions sexuelles, afin d’être jugés en correctionnel et non aux assises (pour désengorger les tribunaux ?)

Et aussi incroyable que cela paraisse, aujourd’hui encore, un inceste n’est toujours pas reconnu spécifiquement comme tel, mais encore qualifié de « viol sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité ». Ça paraît dingue ? Pourtant… c’est en France que cela se passe.

En France, où les châtiments corporels ne sont toujours pas interdits par la loi. Où les parents ont encore le « droit » de frapper leurs enfants, gifles ou fessées

Quand donc notre société évoluera-t-elle ? Les violences envers les femmes ont enfin été reconnues et interdites, on n’a pas le droit de frapper sa femme ni son chien, mais on aurait le droit de « corriger » son enfant ? (« son » enfant ?!)
Il y a vraiment encore des gens qui croient que « c’est pour leur bien » ? Faites-leur lire Alice Miller !

Et avec ça, les enfants seraient censés comprendre qu’on n’a PAS LE DROIT de toucher un(e) autre sans son consentement explicite ?

imagesOn n’a tout simplement PAS LE DROIT moral, éthique, fondamental, de toucher l’autre, que ce soit en lui faisant mal (frapper, pincer, mordre, donner un coup de pied, bousculer, cracher au visage) ou pour une caresse (?!) ou un baiser qu’il ou elle ne souhaite pas.

On n’a PAS LE DROIT de pincer ou de mettre la main aux fesses, de toucher la vulve ou le pénis, de toucher les seins de quelqu’un. Pas le DROIT. Point.

C’est ça que nos enfants doivent entendre et encore entendre, de tous les adultes autour d’eux. De leurs parents, oncles et tantes, amis, de leurs instituteurs, professeurs, animateurs. Encore et encore. Pas le DROIT.


Le droit à être entendu(e)

Ça vaut la peine, toujours, de se battre pour faire reconnaître ses droits. Ne jamais capituler, ne jamais renoncer !

C’est bien parce que nos aîné(e)s se sont battu(e)s contre le viol que la loi est passée en 1980. Il n’y a pas si longtemps, certains rigolaient à l’évocation d’un viol (*) : « Ce n’est pas si grave que ça », « elle l’a bien cherché », « elle n’avait qu’à pas s’habiller si court »… Ça vous choque ?

(*) (Cet article est tout sauf un article « anti-hommes » : c’est un article anti-macho, ce qui n’a rien à voir !)

Eh bien, moi, quand j’entends un petit garçon de dix ans me dire en toute innocence : « Oui, on pince les fesses des filles, mais c’est pas méchant, c’est pour rigoler », ça me choque tout autant !

C’est là, que commencent la discrimination filles / garçons, la guerre entre les sexes, les incompréhensions : dans la cour de l’école !

Est-ce que les filles, elles, « rigolent » ? Ont-elles une autre solution si elles veulent être acceptées par la « bande » ?

54275813ecoute-jpgQue se passera-t-il si l’une décide d’aller se plaindre ? Vraisemblablement… rien. Ou plutôt, si : on la trouvera « chochotte », voire « fayotte ». On trouvera qu’elle fait « beaucoup d’histoires pour pas grand-chose…» Et elle sera mal vue par les garçons qui voulaient « juste rigoler ».

Or on sait à quel point, à cet âge, la socialisation et le regard des autres sont importants.

Les jeunes filles harcelées par les garçons à Montaigne ont tenté de parler, à plusieurs reprises, depuis octobre. Elles n’ont pas été écoutées, pas entendues.
Alors elles se sont tues. Certaines ont tenté de se défendre seules. D’autres se sont refermées sur elles-mêmes, de plus en plus mal.

Est-ce que ce n’est pas le rôle de l’école et le rôle des parents d’enseigner à nos enfants avant tout le RESPECT de l’autre ? De leur faire comprendre une bonne fois pour toutes que NON, c’est NON ?!

Les femmes – les hommes aussi ! – ont le droit au respect de leur parole : NON, c’est NON, et au respect de leur corps.

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Écoutons encore les garçons : « Les filles, elles nous détestent : elles veulent nous faire punir. Alors que nous, on les aime, et quand elles nous embêtent, on ne dit rien, parce qu’on ne veut pas qu’elles soient punies. »

Certainement, les filles sont bien aussi « mauvaises » (langues) que les garçons. Elles attaquent (ou se défendent) avec des mots qui font mal, en lieu et place des gestes qui agressent.

Que se passerait-il si un garçon allait se plaindre d’un mot blessant ? Il se ferait rembarrer par les adultes : « Trop sensible, trop émotif, il doit apprendre à se défendre tout seul… »

Et c’est l’escalade ! Les garçons touchent, les filles font mouche avec leurs piques blessantes.

La guerre des sexes commence à l’école. (*)
N’est-il pas temps qu’elle cesse ?

(*) (La même disparité se retrouve à l’âge adulte : combien d’hommes victimes de femmes manipulatrices osent parler ? Et pourtant… Messieurs, osez parler ! Vous contribuerez à changer la société et le regard que les femmes portent sur vous ! Et vous rendrez un immense service à vos enfants !)

Unknown


Le respect et la confiance

Il est du devoir des adultes d’enseigner aux enfants le RESPECT de l’autre.

Et peut-être, au lieu de punir, critiquer, dévaloriser – ce qui ne fait qu’entretenir la rancœur et l’humiliation de l’enfant qui se sent attaqué pour ce qu’il « est » et non pour ce qu’il a « fait » – pourrait-on expliquer aux enfants qu’ils ont tout à gagner d’une attitude de respect qui crée la confiance entre deux personnes ?

J’ai assisté il y a quelque temps à une soirée sur le tantrisme présentée par Jacques Ferber, auteur et universitaire, qui expliquait que, si  l’homme a une pulsion naturelle – animale, instinctive – vers la femme, qui le pousse à la toucher…, la femme a, elle, en face, une réaction tout aussi « instinctive » de protection et de fuite, héritée de siècles et de millénaires de domination masculine : quand l’homme tend la main vers elle… la femme recule et se referme comme une huître.

Les femmes ont appris de leur mère – qui l’ont elles-mêmes appris de leur mère, et ce, depuis des générations – à se méfier des hommes qui cherchent à les « prendre » et à les « posséder ».

Que se passerait-il si les hommes laissaient enfin leurs mains aux vestiaires ? S’ils se tenaient à une distance respectueuse, sans outrepasser les limites de la zone de sécurité des femmes ?

18944461-Red-decorative-heart-Stock-Vector-heart-tattoo-romanticC’est l’expérience qu’a fait faire Jacques Ferber aux quelques cinquante personnes, hommes et femmes, qui assistaient avec moi à cette soirée : eh bien… comme des papillons tout juste éclos de leur chrysalide, merveilleusement, les femmes ont déployé leurs ailes et ont entamé une danse sensuelle autour des hommes qui les laissaient être femmes, sans chercher à les forcer… Ce sont elles qui sont venues à eux.

Les hommes étaient émerveillés de laisser venir à eux cette sensualité nouvelle, brute, de ces femmes soudain ouvertes à la relation… Et elles-mêmes étaient surprises de se découvrir aussi « osantes » dans ce cadre sécure : elles étaient en confiance, elles savaient que les hommes ne chercheraient pas même à les toucher.

N’est-ce pas cela que nous devrions enseigner à nos garçons ? À laisser venir à eux les filles… au lieu de chercher à les toucher et les attraper ?!


Parlons de sexualité à nos enfants

Mais pour qu’ils puissent nous entendre, peut-être serait-il temps que l’on se décide enfin à leur parler de sexualité en des termes plus justes, et surtout moins fuyants, que ce qui se pratique habituellement ?

Car que fait un petit garçon qui soulève la jupe d’une fille ? Il veut percer son mystère, comprendre ce qui se cache là-dessous… car il manque d’informations !

La sexualité est bien plus que ce que prétend leur enseigner « l’éducation sexuelle » au collège (et encore… bien tard !). Car en quoi consiste cette « éducation sexuelle » ? En une éducation de la reproduction et des risques des MST !

On leur parle de « peurs », de « risques »… On leur parle de « procréation », de « contraception ». On leur explique comment « ne pas tomber enceinte », « ne pas attraper une MST ». On leur parle de préservatifs et de pilule (et encore… dans le meilleur des cas !).

Mais on ne leur parle pas de l’essentiel : du plaisir, de l’extase, de la jouissance, du bonheur qu’apporte une sexualité épanouie et partagée.

pivoineRougeEt pourtant, nos enfants se doutent bien – dès leur plus jeune âge – qu’il y a derrière la propension des hommes et des femmes à se retrouver dans un lit, à fermer la porte de leur chambre à coucher, à s’embrasser avec la langue, à se tenir par la main dans la rue… bien autre chose qu’un simple désir de « procréer ».

Les enfants savent que les adultes autour d’eux (leurs parents, beaux-parents, les parents de leurs ami(e)s) font l’amour, parlent d’amour, regardent des films d’amour… : c’est bien qu’ils doivent y trouver un certain plaisir ? Mais lequel ?

Alors ils cherchent à comprendre ! Ils sont en quête de ce plaisir dont ils ont l’intuition, mais dont les adultes semblent garder jalousement le secret !

Il est temps de parler à nos enfants des plaisirs intenses de connexion et de relation que l’on peut éprouver quand on fait l’amour. Dans la tradition tantrique, l’énergie sexuelle créée par l’acte d’amour est un moyen d’accéder au divin.

C’est bien cette énergie que sentent en eux les petits garçons qui ont cette « pulsion » de toucher les filles… Si on leur apprend à ne pas aller vers elles les mains en avant, mais dans le respect et l’écoute, si on leur explique que ce qu’ils recevront sera alors bien plus gratifiant… peut-être connaîtront-ils plus tôt que leurs parents la joie que procurent de vraies relations de confiance entre les gens ?


À propos des films porno

Il nous faut donc aussi leur parler de ce qu’ils voient, ou peuvent voir, dans les films porno.

Car si on fait l’autruche et qu’on préfère croire qu’ils n’y ont pas accès, ou si on essaie de leur faire « honte », si on les punit… alors il les regarderont quand même, mais en cachette. On aura beau interdire les téléphones portables dans la cour du collège, on ne pourra pas les interdire dans la rue, ou dans leur chambre.

On doit leur dire que ce qu’ils voient dans les films porno ne reflète pas la réalité. Que ce n’est pas ça, « faire l’amour ». Que ce n’est pas pour « ça », que leurs parents ou les adultes autour d’eux s’enferment dans leur chambre la nuit.

Que les films porno ne sont pas plus « vrais » qu’un film d’aventures ou de science-fiction : c’est du CINÉMA ! Les scènes sont reconstituées : elles ne sont pas filmées en plans-séquences, mais sont montées, à partir de plusieurs prises. Il faut plusieurs heures de travail, plusieurs prises, plusieurs axes… pour une seule séquence de quelques minutes.

Les hommes « normaux » ne bandent pas pendant des heures : les acteurs de porno sont des hardeurs, ils sont dopés, comme des sportifs.(*)

(*) (A-t-on jamais pensé combien ça peut complexer un petit garçon (ou un homme !) de regarder ces scènes de copulation qui semblent durer des heures ?)

Et je ne m’étendrai pas sur le soi-disant « plaisir » ressenti par ces acteurs : certes, les hommes éjaculent, mais on peut avoir une éjaculation mécanique sans orgasme… Quant aux femmes, on sait depuis Quand Harry rencontre Sally que n’importe quelle femme peut simuler…et quand bien même, on les voit de toute façon peu prendre du plaisir dans ces films !

Respect-shutterstock_178715795Leur dire que les flms porno sont faits pour exciter des adultes, pour satisfaire des pulsions masturbatoires immédiates, mais ne correspondent en rien à ce qu’il se passe réellement entre un homme et une femme (ou deux hommes, ou deux femmes) qui se respectent et entrent en relation par la sexualité.

Leur dire aussi que la pénétration n’est pas la panacée universelle, qu’elle ne suffit pas à faire jouir une femme s’il n’y a pas stimulation du clitoris et excitation préalable, et qu’il existe bien d’autres moyens d’éprouver du plaisir que le fameux va-et-vient qui les fascine tant.


Parlons vrai à nos enfants ! 

Et puis aussi, arrêtons l’hypocrisie : on peut faire l’amour sans être amoureux ! On peut avoir du désir sans amour, faire du sexe sans amour. Nos enfants le savent. Ils veulent comprendre ce qu’on ne leur dit pas.

Ne plus leur dire : « Tu dois te réserver pour le garçon ou la fille que tu aimeras ». Parce que quand ils éprouvent du désir pour l’un, puis l’une, ou pour plusieurs… ils en conçoivent de la honte, ils ne se croient « pas normaux ».
Or ils sont normaux, en relation avec leur instinct de vie, leur désir, leur intense vitalité. Ce sont les adultes qui réprouvent, refoulent, n’assument pas.

Si on parle à nos enfants, peut-être auront-ils moins besoin d’aller chercher des réponses par eux-mêmes ou auprès de leurs grands frères, élevés eux aussi aux mêmes non-dits et films porno ?

Parlons-leur ! De désir, de plaisir, de sexualité ! Disons-leur qu’un jour, quand ils seront plus grands, eux aussi connaîtront ces plaisirs, ces joies immenses.

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Disons aux filles que leur sexe est à l’intérieur de leur corps, et qu’un jour, elles aussi, accueilleront en leur grotte sacrée, le pénis d’un homme qu’elles auront choisi d’accueillir. Apprenons aux garçons le respect de la femme, de la Déesse en chacune d’elles. Qu’ils viennent à elles dans leur puissance et à leur écoute. Qu’ils échangent dans le respect et la confiance.

Car une sexualité heureuse et épanouie, comme l’amour, ne peut éclore que dans le respect et la confiance.

Au plaisir,
Isabelle

PS. Et pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu, pour faire plaisir à vos neurones-miroirs, voir et entendre des scènes d’amour et de sexualité, dans le respect et la confiance… courez voir CECI EST MON CORPS, en 26ème semaine d’exploitation au cinéma La Clef : lundi 8 juin, à 17h20, en présence du réalisateur et acteur Jérôme Soubeyrand ! Hors circuit commercial, hors société de consommation, mais plébiscité par le public qui en redemande !
Et pour le plaisir, une fois de plus, LA fameuse scène où Marlène explique à un Gabin médusé sa conception du plaisir entre un homme et une femme :

Le bouton STOP !

Connaissez-vous cette expression : « Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage » ?
Il est souvent plus facile – et surtout moins dangereux pour l’image que l’on a de nous-même – de prêter à l’autre des intentions négatives à notre égard, que de reconnaître en nous-même nos blessures et nos failles…

La colère est en effet parfois une protection efficace contre la peine et le chagrin.

Plutôt que de reconnaître notre tristesse de nous sentir exclu(e, rejeté(e), non respecté(e), non désiré(e)… et de nous interroger sur notre propre comportement éventuellement agressif, violent, rejetant, qui a pu mettre l’autre en face en position défensive de protection, il peut parfois être tentant de nous positionner en victime d’un « méchant » (manipulateur ou égoïste) et de nous laisser aller à une colère, qu’on considère alors comme « légitime ».

Et si on choisissait, non de céder à cette colère en nous, mais de l’observer, comme un signal d’alarme, comme un voyant rouge sur le tableau de bord d’une voiture ?

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Qu’est-ce que notre colère essaie de nous dire, sur notre besoin non satisfait ? Qu’est-ce qui est blessé en moi ? Qu’est-ce qui crie : « Au secours, je me sens… pas reconnu(e), pas compris(e), pas aimé(e), rejeté(e), envahi(e), trahi(e) » ?

Et si on essayait d’écouter notre colère et ce qu’elle peut nous apprendre sur nous-même, nos failles, nos faiblesses et nos blessures ? Si on la recevait comme une amie, qui vient pile poil mettre le doigt là où ça fait mal… pour nous aider à aller mieux ?

Car souvent, notre colère est en réalité déclenchée par nos pensées : ce que l’on imagine ou que l’on projette sur le comportement ou les intentions de l’autre :
– si quelqu’un vous marche sur le pied, mais ne l’a pas fait exprès (bousculade dans le bus) et s’en excuse aussitôt, vous ne serez pas en colère (sauf si vous êtes parano ou cherchez à entrer en conflit avec la terre entière, mais… vous ne seriez sans doute pas en train de lire cet article…) ;
– en revanche, si quelqu’un vous marche sur le pied de façon délibérée, parce que juste avant vous l’avez bousculé sans le faire exprès et qu’il cherche à « se venger »… alors là, vous vous mettrez en colère… et vous aurez raison !

La colère est une émotion qui nous aide à prendre conscience que quelqu’un a outrepassé les limites (physiques ou psychiques) de notre territoire, en nous manquant du respect minimum dont nous estimons avoir besoin : la colère est un signal que nous sommes en danger d’envahissement et de non respect, et que nous devons nous défendre.

Mais ça, c’est quand nous avons un rapport sain à notre colère et à nos émotions.

Car parfois, notre pensée consciente nous pousse à croire que nous sommes victimes d’un manque de respect – nous projetons sur l’autre une intention de nous blesser ou de nous nuire – alors qu’en réalité, notre inconscient cherche à nous protéger d’une émotion bien plus désagréable et plus douloureuse à gérer que la colère : la tristesse.

Que cache notre colère ? Quel est notre besoin insatisfait qui se planque derrière ?

Prenons contact avec ce besoin insatisfait en nous : reconnaissons-le, accueillons-le, chérissons-le… il nous guidera vers nous-même.

Car une fois que nous avons reconnu notre besoin insatisfait dans la relation (besoin de… reconnaissance, communication, confiance, connexion, présence aimante, accueil inconditionnel…), nous n’éprouverons peut-être plus la colère initiale : nous serons en connexion avec nous-même.
Et nous pourrons alors exprimer une demande à l’autre, ici et maintenant.

Selon les principes de la CNV (Communication Non Violente) développée par Marshall B. Rosenberg :
1) INCIDENT DÉCLENCHEUR (OBSERVATION) : Quand tu as dit ou fait, pas dit ou pas fait, ceci ou cela…
2) SENTIMENT (ou JUGEMENT): Je me suis senti(e)… pas respecté(e), pas entendu(e), rejeté(e)…
3) BESOIN : En réalité, je me rends compte que j’ai besoin de… communication, connexion, câlin, amour, reconnaissance…
4) DEMANDE : Serais-tu d’accord pour… que l’on parle, que l’on se voie…
5) afin de pouvoir continuer à être en lien l’un avec l’autre sur des bases satisfaisantes pour l’un et l’autre (OBJECTIF gagnant-gagnant) ?

D’où l’intérêt du bouton STOP :
S‘arrêter
– et prendre le Temps
– d’Observer… ses pensées, sentiments, émotions, jugements…
– avant de Poursuivre

Pour aller plus loin : Les Ressources insoupçonnées de la colèrede Marshall B. Rosenberg :

Unknown-1Surtout, n’hésitez pas à réagir dans l’espace des commentaires ci-dessous : je serai ravie d’en discuter avec vous !

Au plaisir,
Isabelle

PS. Et aussi incroyable qu’il y paraisse, CECI EST MON CORPS est en 22ème semaine au cinéma La Clef à Paris : samedi 9 mai à 15h30, nouvelle projection suivie d’une rencontre avec Jérôme Soubeyrand, le réalisateur, et Bruno Clavier, psychogénéalogiste et auteur du livre Les Fantômes familiaux : où l’on parlera d’amour, de sexualité et de transgénérationnel !
Et tout cela, par le miracle du bouche-à-oreille, car ce « petit » film – par son budget (pas de pub, pas de promo) – ne tient QUE par son public : parce qu’il est joyeux et authentique… et que ça fait du bien dans le monde dans lequel nous vivons !

De retour avec le printemps !

Cela vous est-il déjà arrivé de douter du bien-fondé de ce que vous faites suite à des critiques que vous n’aviez même pas sollicitées ? Savez-vous faire la part des choses dans ce que les autres vous renvoient en réalité d’eux-mêmes quand ils vous critiquent ?

Alors que j’étais partie dans un premier temps sur le rythme soutenu d’un article par jour (pour relever mon défi de « 13 jours de pensée positive » – devenus 21 !), puis d’un article par semaine, et enfin d’un toutes les deux semaines ici, en alternance avec le site de mon film LUTINE, voilà soudain que je me suis arrêtée pendant près d’un mois.

Que s’est-il passé ? Partie en voyage au bout du monde ? Submergée de travail ? Hospitalisée ? Non, rien de tout cela. J’ai juste perdu de vue pendant un temps mon objectif de départ, affectée par une critique qui m’a été faite.

Sur le moment, je me suis cru vaccinée : habituée aux remarques négatives soi-disant « pour mon bien » de cette personne (avez-vous lu Alice Miller ?!), je sais désormais que c’est son problème… et qu’en revanche, le choix me revient de lui accorder – ou non – du crédit.

Unknown-1 J’ai donc souri, haussé les épaules, et suis passée à autre chose.

Oui, mais voilà : une semaine a passé, et je n’ai pas écrit d’article. Puis une autre, et encore une autre. Je me suis trouvé toutes sortes de justifications, je n’étais pas inquiète. Jusqu’au moment où j’ai réalisé que cela faisait un mois. Et que finalement, sans doute, et malgré moi, ses critiques m’avaient atteinte bien plus que je n’en avais moi-même eu conscience sur le moment.

Un livre m’a beaucoup aidée à comprendre ce qui se passe en nous physiquement, biologiquement, quand on « subit une défaite » (réelle ou imaginaire) : The Undervalued Self  de Elaine N. Aron (sorti en français sous le vilain titre Le Bourreau intérieur). 

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En réalité, notre « nature » nous fait nous replier sur nous-mêmes, pour nous protéger, comme un animal blessé qui aurait perdu son combat contre un autre : s’il continuait à se battre, il aurait de grandes chances d’y perdre la vie. Son instinct lui dicte alors de courber l’échine, et de se faire oublier.

Eh bien, c’est la même chose pour nous : notre corps entre en « dépression » – au sens presque climatique du terme – le temps de recharger nos batteries.

Là où c’est beau… c’est qu’une fois qu’on a pris conscience de l’aspect biologique naturel de ce repli sur soi, et qu’on comprend qu’il est fondamentalement positif et là pour nous protéger, alors on peut l’accepter – l’accueillir avec bienveillance – et ressortir de notre grotte.

Après l’hiver… le printemps ; après la pluie… le beau temps !

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Voilà, c’est moi, vue par ma fille : la tête dans les nuages, mais débordante d’amour…;-)

Je vous embrasse. Et je vous dis… à dans deux semaines !

Isabelle

Osons l’émerveillement de la découverte !

C’est une formule que je dois à Danièle Flaumenbaum, l’auteur de Femme désirée, Femme désirante et des Passeuses d’histoires, qui nous parle de transmission de la  sexualité entre les générations, dans un entretien enregistré pour le Sommet de la Sexualité (*)  : en effet, quoi de plus beau à transmettre à nos enfants, à propos de la sexualité, que ce plaisir de l’émerveillement ?

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C’est grâce au film de Jérôme Soubeyrand, CECI EST MON CORPS et à Marina Tomé qui l’avait fait venir lors d’un débat (**) que j’ai découvert Danièle Flaumenbaum, gynécologue et acupunctrice, prônant une vision taoïste de la sexualité, et ses livres, ainsi que Bruno Clavier, psychogénéalogiste et auteur des Fantômes familiaux

Je connaissais déjà les principes de base de la psychogénéalogie – la transmission d’inconscient à inconscient entre les générations des secrets, non-dits et traumatismes -, mais son application à la sexualité (Comment nos parents nous ont-ils transmis leur vision de la sexualité, qu’ils avaient eux-mêmes héritée de leurs parents ? Est-on vraiment libre de vivre notre propre sexualité ?) m’a ouvert des perspectives inédites.

 » Le polyamour ouvre le champ des possibles« , dit Françoise Simpère dans une des séquences de mon film LUTINE : c’est aussi clairement le cas de la psychogénéalogie appliquée à la sexualité, telle que l’ont explorée Danièle Flaumenbaum, et avant elle, son compagnon Didier Dumas, psychanalyste transgénérationnel, héritier de Françoise Dolto, et qui, bien que freudien de formation, ayant eu en analyse de nombreux enfants, et notamment des enfants psychotiques, a remis en cause les théories freudiennes, élaborées à partir de psychanalyses d’adultes, et non d’enfants.

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Dans Et si nous n’avions jamais rien compris à la sexualité ?, Didier Dumas revisite l’histoire – historique, sociale – du rapport de notre société à la sexualité (le puritanisme effrayant de la médecine bourgeoise du XIXè siècle à l’origine de tant de névroses, et dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences dans les non-dits, les gênes, les tabous), et s’interroge sur l’origine de nos fantasmes et de nos orgasmes : reliant le plaisir que l’on a à faire l’amour, dans ce contact du peau-à-peau et des sensations pures, au plaisir et aux sensations du fœtus in utero, et la création de nos images mentales et de nos fantasmes sexuels à la période pré-langagière du nourrisson, avant la période œdipienne théorisée par Freud.

Bon, je reconnais que dit comme ça, ça peut paraître un peu théorique et compliqué, mais ses livres sont au contraire d’une telle évidence, d’une telle simplicité, que c’est pour moi comme si soudain se levait un voile… comme s’il me tendait les clés de ce que je cherche à comprendre depuis si longtemps en écrivant, film après film, des histoires d’amour et de sexualité.

Ce que j’en retiens, principalement : parlons-nous, parlons-nous, parlons-nous. Et écoutons-nous

Au plaisir de partager encore avec vous de nombreuses découvertes et de nombreux émerveillements…

Isabelle

PS. Vous aurez bien noté les divers événements auxquels je vous convie :
(*) Le Sommet de la sexualité : douze entretiens rediffusés pendant 24h à partir du samedi 14 mars à 21h.

(**) Nouvelle projection miraculeuse de CECI EST MON CORPS, en 14ème semaine, au cinéma La Clef, le samedi 14 mars à 17h50, suivie d’une rencontre-débat avec Jérôme et son équipe. Réservations à : ccommealamaison@gmail.com

(***) Vous pouvez retrouver les livres dont je parle et de nombreux autres, ainsi que des articles théoriques et des invitations à des événements sur le site de l’association créée par Didier Dumas : Le Jardin d’Idées. Notamment, Danièle Flaumenbaum présente mercredi 18 mars à 20h une « causerie » de Ghislain Devroede à laquelle je compte bien assister : Et si mon corps m’était conté.

Et enfin, pour celles et ceux d’entre vous qui ne l’auraient pas encore vu, je vous propose une sortie groupée le mercredi 25 mars à 20h30 pour aller voir au Studio des Champs-Elysées, LE PORTEUR D’HISTOIRE, d’Alexis Michalik, avec notamment Benjamin Brenière que j’ai découvert lors d’un atelier de direction d’acteurs organisé le Group Studio de Sébastien Bonnabel : à partir de 10 personnes, tarif de groupe préférentiel, entre 15 et 25€ au lieu de 32€. M’écrire par retour de mail. 

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Fêtons l’amour !

Il ne vous aura pas échappé qu’aujourd’hui, 14 février, jour de la Saint-Valentin, est aussi le jour où toute la société de consommation nous enjoint de « fêter l’amour et les amoureux »…
Mais ne devrait-ce pas être tous les jours, la fête de l’amour ? Et ne devrait-on pas fêter tous les gens qu’on aime et qui comptent pour nous, comme c’est le cas apparemment outre Atlantique ?

Dans mon article #5 de mes 21 jours de pensée positive, je vous parlais de ce livre Love 2.0 qui m’a beaucoup touchée, dans lequel Barbara Fredrickson nous propose une nouvelle définition de l’amour : une émotion positive, qui crée une synchronie biochimique entre deux ou plusieurs personnes, se nourrit de la présence physique et fait que l’on se veut et se fait du bien mutuellement. Par définition, l’amour est donc fugitif, comme toute émotion, mais aussi non exclusif et… conditionnel.

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Autrement dit, l’amour, même si l’on ne peut pas le « commander » à l’origine, se travaille, et surtout s’entretient : en effet, le sentiment d’amour se nourrit d’émotions d’amour.

C’est cette idée-là que je trouve si belle, si positive et si optimiste : c’est l’addition, la multiplication de ces moments d’amour partagé… qui créent ce sentiment d’attachement, de confiance, d’intimité entre deux ou plusieurs personnes.

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Bref, non seulement soyons attentifs au quotidien à tous ces gens qui comptent pour nous… mais aussi aux étrangers, aux inconnus, à ces autres que l’on croise dans la rue… partageons des micro-moments d’amour autant qu’on peut, aussi souvent qu’on le peut, nourrissons-nous et nourrissons les autres de ces émotions positives qui font du bien et créent autour de nous des auras de bonheur. Regardons les gens dans les yeux, sourions-leur, écoutons-les, vraiment, soyons présents, dans l’instant présent : la vie et le bonheur se déclinent au présent.

Et pour aller un peu au-delà, ce  « jour des amoureux » est aussi pour moi l’occasion privilégiée de vous reparler de « polyamour », cet art des amours plurielles : le fait de pouvoir vivre simultanément plusieurs relations intimes, et que toutes les personnes concernées soient non seulement bien sûr au courant, mais d’accord pour partager un tel mode de vie.
Françoise Simpère

Car comme le dit Françoise Simpère, l’auteur du Guide des amours plurielles et de Aimer plusieurs hommes dans l’extrait de mon film LUTINE que j’ai le plaisir de vous offrir ci-dessous :
« Pourquoi serait-il mieux d’aimer une seule personne plutôt que plusieurs ? Dans la vie, on aime toujours plusieurs personnes, on a plusieurs amis, et si on allait voir un psy en lui disant : « J’ai un ami, je ne veux surtout pas qu’il en ait d’autres », il dirait : « Vous avez une pathologie de possessivité et d’angoisse. » Il n’y a que dans l’amour dit « amoureux », qu’on vous dit : « Il y a une seule personne qui peut vous convenir. »
Et moi du coup, de base, je me suis dit : Aimer plusieurs personnes, c’est naturel. En sachant aussi que l’amour dont je parle, c’est un amour qui est très vaste, c’est un éventail de relations, c’est pas seulement la passion… Et du coup, les amours s’additionnent, elles ne sont pas rivales. Je crois que les relations s’ajoutent, qu’elles apportent toutes quelque chose : une relation, c’est une alchimie entre une personne et une autre… et l’alchimie n’est jamais la même, puisque à chaque fois, ce sont des personnes différentes. »

(Pour recevoir le mot de passe qui vous permettra de visionner la vidéo, adhérez à la newsletter de Lutine & Cie.)

En espérant vous donner ainsi envie d’en savoir un peu plus sur cet art des amours plurielles,

Au plaisir, et à l’amour,
Isabelle

PS. Et si vous ne l’avez pas encore vu, il est encore temps de vous précipiter au cinéma voir CECI EST MON CORPS de Jérôme Soubeyrand, en 10ème semaine d’exploitation au cinéma La Clef : un film libre, libéré et libérateur, qui parle d’amour, et… de polyamour.
Demain dimanche 15 février, projection spéciale à 15h45 suivie d’un débat avec le réalisateur, Bruno Clavier, psychogénéalogiste et Alain Riou, chroniqueur cinéma, qui a écrit un très bel article sur le film que je vous encourage à lire, et qui commence comme ça :
« C’est un petit film unique, intense, impudique, délicat, fou de liberté, d’inspiration, de sage incertitude et de joie. Un film qui dit « Nous avons tous quelque chose de Dieu, qui est amour, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on l’aime. Et qu’on s’aime ». Il le dit et il le prouve : CECI EST MON CORPS est une épopée, une comédie, un poème, une sorte d’évangile, mais avant tout une merveilleuse déclaration d’amour.»

Demain dimanche 15 février également, à 11h, projection au Majestic Bastille d’AFRICAINE, le très beau film de mon amie Stéphanie Girerd, suivie d’un débat avec l’équipe.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Maïmouna Coulibaly reprend pour une représentation exceptionnelle vendredi 20 février à 20h30 au carreau du Temple son spectacle HÉ MARIAMOU !, là aussi un conte initiatique, mais sous la forme d’une comédie musicale dynamisante et euphorisante.

 

 

La vie continue… Fêtons les reines !

J’ai écrit cet article hier… j’ai hésité avant de le poster aujourd’hui…
Et puis j’ai choisi la vie, et même… la vie en rose !

Ne les laissons pas faire, ne laissons pas le noir de la mort envahir nos esprits.
Résistons !
La vie est belle ! La vie vaut la peine qu’on se batte pour elle…

Hier donc… 6 janvier… jour de l’Épiphanie.
L’épi-quoi ?
Gardons notre sens de l’humour et nos valeurs… Liberté, égalité… sororité !

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L’année dernière, du haut de ses 4 ans, ma fille Lilou m’a demandé :
« Maman, pourquoi on dit la galette des rois, et pas… la galette des reines ? »

Alors depuis, chez nous, on fête la galette… des rois et reines !

Et cette année, tout particulièrement, on va fêter les Reine !

Les Reine… mais aussi les Eugénie, Amélie, Louise, Rose, Rosalie… toutes ces femmes, mes aïeules, qui ont un jour fait l’amour avec un homme… et grâce auxquelles je suis là aujourd’hui, à vous écrire depuis mon ordinateur.

Dans mon précédent article, je vous parlais de faire une « pause salutaire« .
Je ne sais pas vous… mais moi, je l’ai faite, et bien faite !

Entre Noël et le Nouvel An, je me suis offert un voyage… dans le temps, et ces quelques jours vécus en immersion dans la vie de mes ancêtres m’ont aussi permis de prendre conscience de la chance qu’on a de vivre aujourd’hui, malgré nos vies de dingues où on ne prend pas toujours le temps de se poser.

Le point de départ de mon voyage a été le film de Jérôme Soubeyrand : Ceci est mon corps, et le débat qui a suivi avec Danièle Flaumenbaum à propos de la sexualité transgénérationnelle. (*) Je me suis demandé qui étaient mes aïeules… et, comme Alice, je suis entrée dans un tourbillon… qui n’en finit plus de dévoiler ses secrets et ses merveilles.

Mes grands-mères, mes arrière et arrière-grands-mères… étaient institutrices, couturières, lingères, domestiques, souvent seulement « ménagères »… tandis que leurs maris étaient instituteurs, maréchal-ferrant, mineurs, maçon, buraliste, cultivateurs ou agriculteurs.

Et quelles vies… Combien d’enfants morts, de mariages à 16 ou 17 ans, mais aussi des enfants abandonnés à l’Assistance publique ou même « donnés » au bourgeois du village avec lequel elles avaient « fauté », comme il m’a été rapporté par mon grand-oncle…

Car au-delà de mes recherches sur Internet (très addictives), j’ai aussi pris le temps, lors de cette « pause salutaire », d’appeler mes aïeules et aïeux encore parmi nous, heureux de partager avec moi ces informations découvertes en quelques clics magiques… mais aussi de revivre pour un temps des souvenirs de leur enfance, même si parfois douloureux. Ils m’ont parlé de bombardements, de la difficulté à obtenir un Ausweis pour assister à l’enterrement d’un grand-père en zone libre, de prendre le maquis, ou de craindre pour la vie d’un père qui traversait le Rhône la nuit en barque…

Que d’émotions partagées…

Alors si vous aussi, vous avez la chance d’avoir encore autour de vous des personnes âgées… honorez-les, célébrez-les, remerciez-les des épreuves qu’ils ont endurées et traversées pour arriver jusqu’à nos jours et nous donner la vie… Ils ont perdu leurs parents, bien sûr, beaucoup de leurs ami·es, mais aussi souvent leur conjoint·e, ou même un·e enfant… et pour autant, ils gardent – pour certain·es – leur joie de vivre et leur sens de l’humour, et sont une source infinie de sagesse et d’amour. Interrogeons-les, aimons-les, choyons-les, profitons de leur présence encore parmi nous.

Je vous souhaite à toutes et à tous une belle et lumineuse année 2015 !

Au plaisir,
Isabelle

Et je dédie cet article…

à Antoinette Louise Duding, mon arrière-grand-mère, enfant de l’Assistance publique, dont j’ai trouvé sur les registres de l’hôpital de la Charité à Lyon… le nom de sa mère biologique, de sa tante et ses grands-parents. Louise Rosalie, sa mère, avait donc une sœur : Marie Félicité ; dans Tout le plaisir est pour moi (mon premier long métrage, sorti en 2004), la sœur de… Louise, mon personnage principal, s’appelle… Félicie !

à Eugénie Luiset, mon arrière-arrière-grand-mère, orpheline de père à 3 ans, de mère à 13 ans, et qui a en partie élevé sa petite-file dont la mère, sa fille, était morte en couches en 1940, au moment de l’offensive allemande… ;

à Reine Loiseau, sa mère, qui s’est mariée le 27 janvier 1883 et a accouché une semaine après, le 3 février… veuve à 24 ans et morte à 34, et qui habitait à Paris, rue Moret… là même où, plus d’un siècle après, en 1999, j’ai tourné mon film À corps perdu ;

à Marguerite Gaillard, la mère de Reine, donc mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère qui a perdu une première fille à presque 4 ans… puis son premier mari, puis encore 4 autres enfants de son deuxième mari. Puis quand elle a eu 74 ans, la seule fille qui lui restait, Reine, donc, est morte à 34 ans, et elle a alors élevé sa petite-fille, Eugénie, qui avait 13 ans.

à Marie Rose Broué, l’arrière-grand-mère de mon arrière-grand-père, à laquelle je dois ce nom de Broué, car, « fille-mère » comme on disait à l’époque, elle portait le nom de son père et non celui d’un mari qu’elle n’avait pas…

À toutes ces femmes courageuses et fortes, à toutes ces femmes qui ont vécu et ont donné la vie à leur tour, et grâce auxquelles je suis là aujourd’hui… je dis MERCI. Je vous aime. Nous sommes toutes des reines !

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Et je dédie aussi cet article à mes enfants, Quentin et Lilou, pour lesquell·es j’ai fait ces recherches. Quentin qui a pour 3ème prénom Antoine, le prénom de son arrière-arrière-grand-mère (Louise Antoinette Duding) à la 5ème génération (Quentin en latin veut dire « le 5ème ») ; tandis que Lilou, déclarée à l’état civil « Lou, Lilou, Rose, Margot », a comme 3ème prénom celui de la fameuse Rose Broué, la courageuse et scandaleuse… mais surtout porte en prénom d’usage… son 2ème prénom, comme – je l’ai découvert cette semaine ! – tou·tes ses aïeules et aïeux ! 😉
Vive l’inconscient transgénérationnel !

 

(*)  Un film joyeux et drôle, un film libre, libertaire, anarchiste, un film qui fait rire et réfléchir en même temps, un film dérangeant, bref, en deux mots… un film nécessaire et d’actualité ! 0s1ho

Après le succès des précédents débats, l’équipe du film Ceci est mon corps propose une nouvelle rencontre au cinéma La Clef avec le psychanalyste Bruno Clavier, et la gynécologue Danièle Flaumenbaum toujours sur le thème : « Sexualité et Transgénérationnel «  à l’issue de la projection du vendredi 9 janvier à 20h15. Seront également présents : le réalisateur et acteur Jérôme Soubeyrand, la co-scénariste et actrice Marina Tomé et le producteur, distributeur et comédien Pierre-Loup Rajot.
Pensez à réserver : reservation@cinemalaclef.fr

Et pour le plaisir… une des scènes du film, où un Christophe Alévêque tire les cartes à Gabin, curé ardéchois…

 

Une pause salutaire ?

Ça y est, c’est Noël, déjà… et son lot de pressions et de tensions familiales.

C’est quoi, vous, votre truc pour y résister ?

Pourquoi pas, pour une fois, précisément ne pas chercher à y « résister », mais au contraire se laisser porter par le flot et dire « oui » à l’univers ?! Tenter le fameux « prendre la vie du bon côté » ?!

Si, au lieu de réagir en enfant rebelle aux « obligations familiales » de faire des cadeaux à tous ces petits cousins que vous ne connaissez même pas… vous choisissiez au contraire de penser à cette joie inédite d’enfin les rencontrer – alors que pour certains, ils ont plus de 20 ans ?!

Car après tout, la seule chose qui compte – mais qui compte vraiment – n’est-elle pas ce plaisir de se retrouver toutes et tous ensemble pour une pause salutaire dans nos vies de fous ?

On ne peut pas changer les autres, mais on peut choisir de changer notre propre réaction à leurs injonctions culpabilisantes. On peut décider de voir – enfin – que s’ils cherchent à nous culpabiliser… c’est qu’eux-mêmes ne sont pas en paix avec leurs propres injonctions familiales héritées… et que ça n’a en réalité rien à voir avec nous, mais tout à voir avec eux… et s’en libérer.

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Waouh ! Vous le sentez déjà, ce vent de liberté et de légèreté ?

Encore une nouvelle année de passée, et chaque année qui passe passe de plus en plus vite… alors autant en profiter, jour après jour et minute après minute.

Car la vie est dans l’instant présent : la vie, c’est ici et maintenant !!!

Pour celles et ceux d’entre vous qui serez à Paris le lundi 22 décembre, courez assister à la nouvelle projection de Ceci est mon corps au cinéma La Clef, suivie d’un débat sur « Sexualité et Transgénérationnel« , avec Bruno Clavier, psychanalyste transgénérationnel, et Danièle Flaumenbaum, gynécologue, auteur du formidable et nécessaire Femme désirée, Femme désirante, et en présence des auteurs et acteurs de ce film auto-produit et auto-distribué : Jérôme Soubeyrand et Marina Tomé.

Pour le plaisir (et pour vous donner envie !!!) :

– la scène – déjà culte – du restaurant, du restaurant, hommage à Quand Harry rencontre Sally, où Marlène (Marina Tomé) raconte et célèbre devant un Gabin sidéré (Jérôme Soubeyrand) le plaisir féminin : que ça fait du bien !

– un montage des meilleurs moments du débat qui a eu lieu le 14 décembre, passionnant (j’y étais !) :

– et la bande-annonce du film : à partager sans modération !

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Je vous souhaite à toutes et tous de belles et sereines fêtes de fin d’année ! 

Au plaisir, et à l’année prochaine !

Isabelle

 

 

Des femmes rayonnantes !

Une fois n’est pas coutume : aujourd’hui, plutôt que de vous parler d’outils de pensée positive, je veux vous dire un mot de spectacles inspirants… ébouriffants… que j’ai vus cette semaine, soudain frappée par leur incroyable cohérence : dans tous, la Femme, son désir, sa force énergisante et son plaisir étaient à l’honneur et… ça fait du bien !

Car l’énergie, ça se reçoit et ça se transmet ! Et c’est aussi pour ça qu’on va au spectacle ! Et vous aussi, vous pouvez en profiter et vous abreuver à leur source, même si… vous êtes un homme…;-)

– Hééé Mariamou ! écrit et interprété par Maïmouna Coulibaly : le 7 décembre avait lieu une représentation unique, mais il y en aura d’autres ! Ne les ratez pas, c’est… euphorisant !

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Quelle force, quelle énergie, mais aussi quel humour et quelle auto-dérision !
Quand, à la fin de son spectacle, Maïmouna propose aux spectatrices et spectateurs qui sont « en accord avec leur féminité » de monter sur scène et de s’essayer à la booty-thérapie, c’est… waouh !

– Ceci est mon corps, de et avec Jérôme Soubeyrand et Marina Tomé : sorti cette semaine en exclusivité au cinéma La Clef à Paris.
Un film – et un artiste – en liberté ! Quelle légèreté, quel vent de fraîcheur !
La scène du restaurant où Marina Tomé décrit – en le vivant ! – le plaisir féminin est une scène d’anthologie largement à la hauteur de celle de Meg Ryan dans Quand Harry rencontre Sally, qui l’a sans nul doute inspirée.

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Ne ratez pas la projection spéciale dimanche 14 décembre à 16h30 suivie d’un débat avec Bruno Clavier, psychanalyste transgénérationnel qui intervient dans le film, et Danièle Flaumenbaum, gynécologue et auteur de Femme désirée, femme désirante, sur le thème : « Vivons-nous nos histoires d’amour comme/et avec nos ancêtres ? »

– Au théâtre Tristan Bernard : La Vénus à la fourrure, avec Marie Gillain – qui ose et assume, sublime et lumineuse – et Nicolas Briançon, dans un texte gonflé et titillant.
Quel plaisir revigorant !

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King Kong Théorie, adapté du livre de Virginie Despentes, à la Pépinière Opéra, avec Anne Azoulay, Barbara Schultz et Valérie de Dietrich : trois comédiennes, là aussi, qui osent ! Chacune interprétant une facette de l’auteur, nous parlant de sa façon d’être femme, de ses rapports au monde, au sexe, aux hommes… Du viol au plaisir, en passant par la prostitution et la prise de pouvoir, c’est… décapant ! 😉

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Chambre froide, toujours à la Pépinière Opéra, avec Pascale Arbillot, Valérie Karsenti et Anne Charrier : trois femmes enfermées dans leur vie et qui s’en libèrent, c’est… surprenant, dérangeant, libérateur et… tellement drôle !

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Cette semaine, j’ai aussi fini le montage des deux premiers épisodes de Dopées aux hormones, un programme court que je co-réalise  avec mon amie Stéphanie Girerd, avec trois comédiennes incroyablement drôles et généreuses : Juliette Poissonnier, Karina Marimon et Anne Bouvier.

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Je crois que ce titre – Dopées aux hormones – résume finalement assez bien toutes ces femmes incroyablement lumineuses et libres que j’ai aimées et admirées cette semaine : Mesdames, MERCI ! Et surtout, continuez à rayonner ainsi : la vie et les femmes sont tellement plus belles quand elles osent s’assumer telles qu’elles sont !

Surtout n’hésitez pas à écrire vos commentaires ci-dessous, à « liker » et à partager : c’est fait pour ça !

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Au plaisir, et à la semaine prochaine,

Isabelle