Ça y est, nous voilà parti.e.s, on a laissé derrière nous le monde rassurant et sécurisant du mythe / idéal de la monogamie (#2) auquel la société toute entière veut nous faire croire, à grands renforts de livres, films et autres culpabilisations freudiennes (Tu n’es pas « capable » de t’engager durablement de façon exclusive avec quelqu’un·e ? C’est donc que tu es (cocher la case) immature / infantile / pervers·e), on a regardé le monde autour de nous avec de nouveaux yeux (#3) (combien d’unions se soldent par une rupture douloureuse, voire conflictuelle ? Et parmi les gens qui restent ensemble alors qu’ils ne sont pas heureux (pour qui ? Pour quoi ? Pour les enfants, par conformisme, enjeu financier, matériel, par peur de se retrouver seul.e (À ton âge, te retrouver seule avec deux enfants en bas âge, ça va pas être facile pour retrouver un homme qui voudra bien de toi… – c’est du vécu !)), combien se trompent ? Et combien se résignent ?), et on a décidé de se connecter à notre petite flamme intérieure qui nous dit qu’il doit y avoir une autre manière de vivre les relations amoureuses, en conscience, en harmonie avec soi-même, en honnêteté (#4). On s’est donc préparé.e (#5), on a choisi de regarder en face nos peurs, et de se lancer dans l’aventure (#6) : et nous voilà naviguant sur des eaux inconnues, pour un voyage dont on ne sait où il va nous mener (#7).
C’est à la fois excitant, et un peu effrayant. Et c’est comme tout : c’est en faisant, qu’on apprend à faire. C’est en navigant qu’on apprend à naviguer : avec de vraies vagues, de vraies bourrasques – pas dans les livres, pas dans les tutos sur Internet, pas en lisant ce blog. Non, c’est en y allant soi-même, en essayant, en faisant des erreurs. Que dis-je, erreurs ? Expériences ! Chaque accident de parcours, chaque moment où on trébuche, n’est qu’une étape de plus pour être plus à l’aise, pour avoir moins peur, pour mieux se connaître.
Quand un enfant apprend à marcher, imaginez-vous une seconde de lui faire remarquer : Non mais t’es vraiment nul.le ! Ton frère, à ton âge, il courait déjà partout ! Non. Vous allez l’encourager, le/la féliciter, l’accompagner, encore et encore.
Savez-vous combien de fois un enfant tombe avant de savoir marcher ? Plus de 2000 ! Ielle ne s’arrête pas à la première chute, et vous non plus. Pourquoi ? Parce qu’ielle sait, parce que vous savez, qu’à part si ielle souffre d’un handicap particulier, ielle saura marcher un jour. Peut-être à 11 mois, peut-être à 17, peut-être encore plus tard… mais un jour, ielle saura marcher. Alors vous êtes patient.e, et lui/elle persévérant.e.
Ce qui compte, c’est votre objectif.
Connaissez-vous les travaux de Mihaly C. sur le bonheur ? (Cf son livre Vivre – La Psychologie du bonheur et mon article : « Mes moments magiques« ) ? On est le/la plus heureuxe, quand on poursuit un objectif clair et précis, qui va nous demander des efforts et des compétences particulières, sans être non plus trop difficile à atteindre ; qui va nous donner la sensation d’avancer, petit à petit : on se sent fier.e et compétent.e d’avoir surmonté les obstacles, d’avoir franchi les épreuves.
Parfois, bien sûr, comme dans la création, on a l’impression de faire du sur-place, de « patauger dans le marais », parfois même de régresser, mais c’est souvent pour mieux avancer ensuite.
Ce qui compte, c’est d’avancer en conscience, d’avoir choisi dans quelle direction on veut aller, même si on ne sait pas encore comment y aller : on sait qu’il est possible de vivre des relations amoureuses libres, épanouies, où chacun.e peut exprimer sa personnalité et ses désirs, sans se travestir, sans mentir, en étant honnête avec soi-même et avec l’autre.
Bien sûr, il y a de grandes chances que ça ne soit pas un voyage de tout repos. Mais qui a dit qu’on avait envie de repos ? Les épreuves, les obstacles… nous permettent de mieux nous connaître, de mieux savoir qui on est, qui est l’autre, et comment on a envie de vivre.
L’un des premiers obstacles auxquels on va se heurter, celui auquel on s’attend, est la fameuse jalousie. Le monstre vert. Mais quand on dit « jalousie », à quoi se réfère-t-on exactement ? Pour moi, c’est un « mot-valise« , qui en contient bien d’autres. Selon les personnes, selon les circonstances, il va renvoyer à bien des émotions différentes : de la colère, de la tristesse, des peurs, diverses et variées.
On dit que l’envie fait référence à quelque chose que quelqu’un.e d’autre possède, tandis que la jalousie renvoie à la peur de perdre quelque chose que l’on possède.
Un homme a peur que sa femme ne tombe amoureuse d’un autre homme : il est « jaloux », parce qu’il a peur de la perdre. Une femme va se comparer à la nouvelle amante de son partenaire, et avoir peur qu’il ait moins envie de la voir qu’avant.
Mais possède-t-on quelqu’un.e ? L’autre est libre, intrinsèquement libre. La monogamie a-t-elle jamais empêché quelqu’un.e de partir ou de tomber amoureuxe de quelqu’un.e d’autre ?
Quand on vit en polyamorie, si votre partenaire a une autre relation, elle s’ajoute à la vôtre : c’est quelque chose en plus, pas quelque chose en moins.
La jalousie renvoie chacun.e de nous à nos propres insécurités, nos propres angoisses sur la relation : est-ce qu’ielle m’aime assez ? Est-ce qu’ielle ne risque pas d’avoir envie de me quitter ? Est-ce qu’ielle ne va pas « trouver mieux » ?
Elle est l’occasion de nous interroger sur nous-mêmes, de regarder là où ça fait mal… pour être plus solide après.
Comment se manifeste la jalousie ? Souvent par de la peur, parfois par de la colère, de la tristesse. Dans tous les cas, par des émotions désagréables : une boule dans le ventre, une lourdeur dans la poitrine, la sensation d’étouffer… Ouh la ! Pas cool…
Alors dans une vie « mono », on essaie d’éviter de se trouver dans ces situations-là : on trouve des parades, des arrangements, des accords, on met en place tout plein de stratégies d’évitement, de déni, de contournement…
Quand on se lance en polyamorie, on sait au contraire qu’on va – un jour ou l’autre – être confronté.e à ces sensations-là, de peurs, d’insécurités, d’angoisses. On choisit de les regarder en face, et de les accueillir comme des alliées, qui nous informent sur qui on est, et sur ce quoi on a encore besoin de travailler.
Certes, c’est loin d’être simple tous les jours, et la polyamorie n’est pas adaptée à tout le monde. Elle demande une sacrée dose de travail sur soi, d’écoute de l’autre. D’empathie. De compassion. À commencer par soi-même : savoir être indulgent.e avec soi-même et… patient.e.
Comme le dit Don Miguel Ruiz dans Les Quatre Accords toltèques, ça a pris des années pour nous « domestiquer » afin qu’on acquiert nos habitudes de pensée, nos manières de réagir. La polyamorie nous invite à nous déprogrammer, à changer de paradigme, et là aussi, il faut souvent des années. De la patience et de la bienveillance. De la part de toutes les personnes concernées.
Là où ça se complique, parfois, c’est quand nos obstacles ne sont pas seulement internes (nos peurs, nos insécurités), mais aussi externes : les autres, le jugement des autres, le point de vue des autres, qui auront vite fait de mettre nos doutes, nos moments de difficultés… sur le dos de la polyamorie.
Tu m’étonnes que tu es jalouxe ! C’est complètement foireux, votre histoire ! Si les amours libres marchaient, ça se saurait, depuis le temps !
Françoise Simpère, l’autrice du Guide des Amours plurielles et de Aimer plusieurs hommes, raconte souvent qu’autour d’elle et de son mari – avec lequel elle est aujourd’hui mariée depuis plus de quarante ans – nombre de leurs « ami.e.s » les ont attendus au tournant. S’ils s’étaient séparés, sûr qu’ils auraient mis « l’échec » de leur couple sur leurs amours plurielles. Alors que par ailleurs, tant de relations monogames se terminent chaque jour par des divorces et des séparations houleuses… et ça ne vient à l’idée de personne d’accuser la monogamie !
Le choix de la polyamorie n’est pas un choix que l’on fait par « facilité ». Au contraire. C’est un chemin souvent ardu, qui demande de la persévérance, de la patience, de la bienveillance.
Et vous, savez-vous êtes indulgent.e envers vous-même quand vous trébuchez ? Au plaisir de lire vos récits dans l’espace des commentaires ci-dessous qui vous est réservé.
À demain, avec amour et bienveillance,
Isabelle
Bonsoir !
J’ai bien fait d’attendre d’y voir un peu plus clair pour répondre. Depuis le début de notre « voyage », nous nous sommes cognés à peu près à tout. En triade depuis septembre, nous avons comme objectif d’ouvrir un peu plus notre couple vers d’autres relations. Hélas ! La première expérience a été une catastrophe. Mon mari voulait une relation pour lui, je lui ai présenté une amie, mais ça s’est assez mal passé, tant pour moi que pour lui. J’ai surtout été furieuse qu’il ait pris un engagement envers moi qu’il n’a pas respecté car il a « zappé » la date. La personne, insécure et peu fiable, était probablement mal choisie car elle n’avait que peu d’égards pour ses sentiments, ce qui m’insécurisait encore plus. Même maintenant, alors que je me sens plus forte, ces souvenirs me font monter l’angoisse… Pas facile le voyage !
« Comment ça ? Tu n’es pas « capable » de t’engager durablement de façon exclusive avec quelqu’un.e ? C’est donc que tu es (cocher la case) immature / infantile / pervers.e »
Bravo… il y a une ironie là, non ?
Vouloir se rassurer en s’accrochant à une seule personne dans l’espoir qu’elle reste à nous protéger… ce n’est pas immature ?
Refuser que qui que ce soit d’autre que moi partage des plaisirs avec ma partenaire… n’est pas infantile ?
Vouloir du mal à la personne qu’on dit aimer si elle est heureuse d’être avec un autre… n’est pas pervers ?
Drôle de monde !
Euh… je confirme l’ironie, hein ! 😉 De même que mon film est une comédie assumée !
Voyage en Polyamorie #8. S’écouter
Je reprends mon voyage à la suite d’Isa, après deux jours d’interruption. Le titre que j’ai donné à cette étape, à la place d’épreuves et obstacles m’est venu à la lecture du texte d’Isa et correspond bien à l’introduction qui va suivre.
C’est parce que j’ai appris à m’écouter et à ne pas aller au-delà de mes forces, si cela ne s’avère pas indispensable, que j’ai arrêté l’écriture pendant deux jours. Ils m’ont été nécessaires pour différentes raisons. Dans ce sens, le dicton « qui veut aller loin ménage sa monture » me convient bien. Donc, à partir de maintenant, j’aurai un décalage de 4 jours par rapport à elle.
La carte du tirage de Tarot est L’ETOILE. Elle m’a fait immédiatement penser à l’étoile du Nord qui guide les marins. Lorsqu’on part, il est bon avoir une référence vers laquelle se diriger si on perd le cap. Cette étoile, j’ai appris à la reconnaitre et à la développer, à être à mon écoute. L’étoile, c’est également la lumière au bout du tunnel lorsqu’on traverse une période difficile, éprouvante. Dans ces moments, je prononce souvent deux phrases qui sont devenues comme des mantras : « Tout finit par passer, ce n’est qu’une question de temps » et « Si tu ne comprends pas en ce moment, plus tard tu comprendras ». Cela me permet de relativiser, de ne pas me laisser parasiter avec des « pourquoi », mais d’observer ce qui se passe au moment où cela arrive, en sachant que de toute façon ça aura une fin. Ce fonctionnement m’est venu pendant mes années de vie en Amérique Latine, au contact de personnes qui vivent à un autre rythme, dans une autre compréhension de l’espace-temps. Croire à son étoile implique le fait de développer une compréhension intuitive des événements. Entendre son intuition permet de prendre en main sa destinée, tout en acceptant le Destin. Notre société occidentale fonctionne sur l’immédiateté et la rapidité. Savoir prendre son temps pour s’arrêter, analyser, réfléchir, sans se laisser porter par l’action immédiate, peut permettre de surmonter de manière plus apaisée les épreuves et les obstacles. L’étoile enfin, peut également symboliser la chance, « avoir une bonne étoile » ou « être né.e sous une bonne étoile » sont des expressions populaires qui m’accompagnent. Pour moi, croire en ma bonne étoile, me permet de développer une compréhension intuitive des événements. Ecouter cette intuition fait que je suis capable de prendre en main ma destinée, tout en acceptant ce qui m’arrive en me l’appropriant pour arriver à une meilleure compréhension de moi-même et du monde.
Je suis frappée combien, dans les épreuves rencontrées en polyamorie, la place de la jalousie est prépondérante. Je me suis posé la question et un élément de réponse que j’ai pu trouver, c’est que dans les Mythes de L’Amour Romantique : Amour et Jalousie vont de pair. Si on Aime (comprendre : vraiment, le vrai Amour, celui avec un grand et immense A), alors on est obligatoirement jaloux. Cette idée nous est constamment matraquée : dans les romans, les films, les séries, les feuilletons télé… C’est le motif principal des crimes passionnels et de nombreuses violences conjugales. À mon sens, cette jalousie est le pur produit d’une notion de possessivité. Dans le Grand Amour, l’autre est tout pour soi et nous sommes tout pour l’autre, l’autre nous apporte tout et nous lui apportons tout, nous nous complétons l’un l’autre, nous ne sommes rien l’un sans l’autre… Dans ce sens nous nous dépossédons (d’où les violences possibles évoquées précédemment), pour mieux posséder l’autre. Dans cette logique, il n’y a pas de place pour une autre personne. Donc, toute personne venant « rompre » cette magnifique harmonie, ce magnifique équilibre, est vue comme dangereuse. Face à cette belle image sociale, il y a la réalité : personne ne peut tout apporter à l’autre et, tôt ou tard, l’un ou l’autre sera attiré par ce qui se passe à l’extérieur du couple et lorsqu’il franchira le pas, le fera dans le secret, en se cachant, en mentant et deviendra « adultère ».
Si la jalousie se résumait à ce que je viens de décrire, alors : pourquoi continuer à ressentir ce sentiment, dans le cadre de la polyamorie où il est parfaitement clair qu’une personne ne peut pas être tout pour l’autre et où l’attirance, le partage, les relations sexo-affectives avec d’autres sont considérées comme possibles et sont une réalité? Un premier élément de réponse est que nous nous sommes construit.e.s dans une société où les Mythes de l’Amour Romantique sont extrêmement présents et nous imprègnent. Nous avons ainsi acquis des mécanismes, des manières d’agir qui parfois, dépassent notre raisonnement. Une autre, c’est que la jalousie est effectivement un « mot valise » comme dit Isa et qu’il renferme plusieurs éléments. Je n’en suis qu’au début d’une réflexion sur ce thème, notamment dans le cadre des relations plurielles (à propos, hier j’ai participé à une émission sur le sujet de la jalousie dans les relations, pour une radio on-line espagnole).
En ce moment de ma réflexion sur le sujet, j’ai au moins trouvé 5 différentes explications de ce que recouvre le mot jalousie :
1 – La jalousie telle que définie plus haut, liée à la possessivité, à l’idée que l’autre nous appartient et que donc, toute personne, activité, élément qui vient interférer dans « cette magnifique symbiose » est considéré comme dangereux et à écarter. Car, il y a risque de perdre l’autre ou, également, de perdre sa place prépondérante, primordiale, absolue auprès de l’autre en le partageant. À méditer, par exemple, en cas de relation polyamoureuse hiérarchique…
2 – L’envie est également liée au désir de possession. C’est vouloir ce que l’autre a et que nous n’avons pas. Par exemple, mon/ma partenaire est attiré.e par une personne que nous allons considérer plus belle, plus intelligente, plus intéressante que nous-même et nous aimerions être comme elle. Ou, notre partenaire partage des activités avec une autre personne et, même si ces activités ne nous intéressent pas ou ne nous attirent pas, nous aimerions pouvoir avoir cette capacité à nous y intéresser. Et encore, notre partenaire propose de nouvelles activités à une autre personne, que nous aurions aimé partager avec lui.elle et nous cela fait naître l’envie de vivre ces activités nous-mêmes avec notre partenaire.
3 – Le mensonge, la trahison, le secret. Si nous partons des Mythes de l’Amour Romantique, tous ces aspects y sont très liés, puisque l’autre est censé être tout pour nous, alors s’il.elle veut vivre autre chose, avec un.e autre, il.elle va se cacher, va mentir et quand ce sera découvert, nous allons nous sentir trahi.e.
4 – Le besoin de sauver l’autre, de le protéger, de lui éviter des souffrances. Dans ce cas-là, toute personne qui est ou qui est supposée être « dangereuse » pour l’autre ou pour soi-même ou pour la relation ou pour l’environnement familial (par exemple, pour les enfants) va devoir être écartée de la vie de notre partenaire.
5 – Les attentes ou les projections qui ne se réalisent pas comme nous l’aurions voulu. Il peut s’agir d’une demande répétée d’une activité commune que l’autre va finalement réaliser avec quelqu’un d’autre (par exemple : des vacances dans un pays et notre partenaire s’y rend pour son travail et visite avec des collègues des lieux que nous aurions aimé visiter avec lui).
Je suis certaine que la liste est bien plus longue, mais au stade où je suis de ma réflexion, ce sont les différentes explications que j’ai trouvé à ce tout appelé jalousie.
Chacun de ces aspects peut se manifester de la même manière : peur, colère, sentiment d’abandon, tristesse, perte de confiance en soi, angoisses, insécurités. Dans ce sens, il est effectivement essentiel d’accueillir ses sensations, de les analyser et comprendre à ce à quoi elles sont liées. Est-ce qu’il s’agit de la peur de perdre l’autre, ou bien est-ce l’envie d’être aussi « bien que nous imaginons être » le.la nouvelle.nouveau partenaire d’une personne avec qui nous sommes en relation (ce qui peut nous entraîner un sentiment de perte d’estime de soi) ou bien encore, nous sentons que l’autre ne nous dit pas tout et cela nous donne un terrible sentiment d’insécurité, accompagné d’angoisse.
Comme thérapeute, je travaille avec une perspective transgénérationnelle et dans ce sens, comprendre, avec le plus de précisions possible, ce qui provoque ces sensations peut être extrêmement aidant. Si nous arrivons à savoir que notre grand-mère, pour donner un exemple, était mariée à un homme extrêmement instruit, qui n’arrêtait pas de la comparer à ses collègues de travail qu’il considérait bien plus intéressant.e.s qu’elle, nous pourrons mieux comprendre pourquoi nous nous sentons en péril, lorsque notre partenaire commence une relation avec une personne bien plus diplômée que nous. Ou encore, s’il y a eu un adultère qui a toujours été maintenu secret dans la famille, mais que par exemple notre grand-mère connaissait et lui causait d’interminables crises de larmes et une grande tristesse, nous allons ressentir les mêmes sentiments lorsque notre partenaire ne nous dira pas quelque chose, de manière parfois disproportionnée et envahissante.
C’est ainsi que, même si nous nous considérons, en théorie, « non-jalouse.ux » car « non-possessif.ve », nous pouvons, tout-à-coup être débordé.e par des sensations qui nous dépassent et qui, en fait, ne nous appartiennent pas.
C’est en cela que s’écouter, accueillir ce que cela fait en nous, oser l’exprimer, essayer de remonter dans notre histoire familiale, peut être extrêmement aidant. Aussi bien pour nous rendre compte que cela ne nous appartient pas et pouvoir le relativiser, que pour reconnaître, qu’effectivement ce partenaire n’est peut-être pas si bienveillant qu’il.elle ne paraît, que fréquemment il nous compare à d’autres personnes et à ce moment-là, ou bien qu’il.elle a un réel besoin de ne pas tout nous dire, car c’est essentiel pour lui.elle de garder une part de privacité. Il est important alors d’en parler avec lui.elle, d’expliquer notre ressenti et notre histoire, en observant ses propres réactions. S’il.elle en prend conscience, alors il sera possible de travailler sur cela ensemble et permettre à la relation d’aller mieux.