21 JOURS pour des relations positives #12. Sécurité

Je parlais hier de besoin de sécurité dans une relation pour qu’elle puisse être considérée comme « positive ». Il se trouve que c’est aussi le premier des besoins fondamentaux selon William Glasser dont j’ai parlé dans mon article #4.

Se sentir en sécurité dans une relation, cela veut dire ne pas s’y sentir stressé·e, menacé·e ; sentir qu’elle est stable, qu’on peut compter dessus.

L’autre jour, j’ai assisté à une dispute entre deux amoureuxes. L’homme a dit quelque chose à la femme, qu’elle a mal vécu : ça l’a renvoyée – elle en avait conscience – à des relations antérieures abusives, et son corps s’est mis en résistance. Elle était en colère, mais cette colère cachait aussi la peur de se retrouver à nouveau dans une relation abusive.
Alors elle s’est défendue, du mieux qu’elle a pu sur le moment, en mettant en cause leur relation, afin de tenter de lui faire comprendre à quel point c’était important pour elle : « Si tu me parles sur ce ton, c’est fini entre nous. »
Sauf que lui, au lieu d’entendre sa peur, s’est à son tour senti menacé et a réagi sur le même mode de défense agressif« Vas-y, fais ta crise ! », dévalorisant sa réaction. Résultat : souffrance de part et d’autre. Que de gâchis.

On n’est pas très loin des extrêmes des enfants quand ils sont très en colère, dont on sait qu’on ne doit pas les prendre au premier degré : Elle m’a dit qu’elle n’était plus ma copine, ou Tu n’es plus ma mère ! Je ne suis plus ton fils ! 

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La première « règle » que l’on s’impose, mon aimé et moi-même, c’est précisément de ne pas remettre en cause notre relation sous le coup d’une émotion.

Si quelque chose ne nous convient pas, on exprime notre émotion : Je suis fâché·e ; j’ai peur ; voire : Quelque chose ne me convient pas et j’ai besoin qu’on en reparle, mais plus tard, car là je suis trop énervé·e… 
On sait qu’on tient l’un·e à l’autre, et que parfois, l’autre peut faire ou dire quelque chose qui nous insécurise… sans que cela remette pour autant en cause notre relation.

Il me semble que cette règle de respect et fiabilité de la relation peut aussi être valable dans des relations moins impliquantes, par exemple entre ami·es.

Il est important en effet de pouvoir dire les choses qui nous mettent mal à l’aise – sans que l’autre ne le « prenne mal » ou ne le prenne « personnellement », en se sentant visé·e en tant que personne.
C’est tout l’objet du 2nd accord toltèque : ne rien prendre personnellement.

Évidemment, il est important que nous soyons capables de nous exprimer en communication positive : parler de nos émotions, sensations, ressentis, sans faire des reproches ou des critiques à l’autre.
Dire par exemple : Quand tu arrives avec un quart d’heure de retard sans m’avoir prévenu·e, je me sens en colère, car j’ai un besoin de prévisibilité ;
et non : Comme d’habitude, tu ne fais pas attention aux autres ! Ou : Tu t’en fous de moi !

De manière générale… évitons les généralités ! Les jamais, toujours, comme d’habitude, une fois de plus… Évitons les TU et parlons au JE.

Si en revanche, alors que l’on s’exprime en communication non violente, la personne en face réagit « mal », se sent accusée injustement, et entre en défense ou en justification… alors ça peut devenir compliqué.

Avez-vous par exemple dans votre entourage des personnes avec lesquelles vous avez l’impression de « marcher sur des œufs » ?
Si on sait d’expérience qu’une personne peut facilement « prendre la mouche », et mal interpréter l’une de nos remarques, on va avoir tendance à éviter l’explication, pour ne pas envenimer la relation… et c’est la fuite en avant dans la non-communication : le malaise grandit, la personne en face va sentir notre réserve, et nous-même n’oserons plus aborder certains sujets.

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Prenons l’exemple d’un couple dans lequel l’un·e aimerait qu’ielles s’ouvrent à des relations tierces. S’ielle exprime son désir et que l’autre le prend comme une offense personnelle (Ça veut dire que tu ne m’aimes plus ?), il lui deviendra difficile de revenir sur le sujet… Ielle aura alors le choix de se résigner et se frustrer… ou bien de suivre son désir sans plus en parler à l’autre : nous voilà alors dans l’adultère classique, malheureusement si souvent induit par le fait que l’un·e des deux ne veut pas entendre parler d’ouvrir le couple.

Quand, à 21 ans, mon partenaire d’alors m’a dit : Si j’apprends que tu m’as trompé, je te quitte, je me souviens avoir pensé : Tu me demandes donc de te mentir le jour où ça m’arrivera. 

Une relation « positive » est-elle possible dans le mensonge et la dissimulation ? 

Sans pour autant aller jusque-là, si quelque chose me blesse dans l’attitude ou le comportement d’un·e ami·e ou d’une relation et que je ne peux pas lui en parler car je crains sa réaction, alors je vais me sentir en porte-à-faux dans la relation, puis assez vite je vais me retrouver dans l’évitement, et petit à petit, la relation perdra son sens pour moi.

Une relation se fait à deux. On ne peut jamais changer l’autre, ni lea contrôler : on n’a de prise que sur sa moitié de la relation, comme si on était chacun·e à un bout de la corde.

Faisons en sorte

  • d’avoir nous-même une parole « impeccable », comme le dit le premier accord toltèque ;
  • de ne rien prendre personnellement (2ème) ;
  • de ne pas faire de supposition sur ce que pense l’autre : demandons-le lui si on a un doute (3ème) ;
  • et dans tous les cas, faisons de notre mieux (4ème).

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Et si, malgré tous nos efforts pour une communication positive, nous nous retrouvons dans une relation douloureuse, dans laquelle on a l’impression de ne pas pouvoir être sincère et authentique, alors parfois, il peut être nécessaire de mettre fin à une relation, ou de la faire évoluer vers une relation moins proche, moins impliquante.

Car à mon sens, une relation positive est une relation dans laquelle on sent qu’on peut être nous-même, et que si quelque chose nous pose problème, on pourra en parler, sans que l’autre ne se sente remis·e en cause personnellement et ne remette en cause notre relation.

Hâte de lire vos commentaires.

Au plaisir,
avec amour et bienveillance,
Isabelle

 

 

 

4 réflexions sur « 21 JOURS pour des relations positives #12. Sécurité »

  1. Bonjour Isa !

    Combien je suis d’accord avec toi ! Je ne compte plus le nombre de fois où mon mari et moi-même nous sommes violemment disputés, remettant en cause notre relation. Il fallait vraiment que notre couple soit solide pour prendre de face ces bourrasques et passer outre ! Mais même si notre couple a survécu, il en est resté de terribles meutrissures. Nos relations secondaires avec nos amoureux nous permettent aussi de rentrer dans une bulle qui nous ressource et nous fait nous retrouver encore plus amoureux. Et depuis une très très violente dispute le 15 août (je me rappelle encore de la date,) nous avons réussi à ne plus nous disputer et à avoir une relation saine. Mais que de souffrances pour en arriver là… 

  2. Que d’échos, quand je lis ton post… ça tombe vraiment dans mon actualité… ;-/ Et j’ai le droit aussi aux accords toltèques (dans cette relation importante pour moi, à laquelle je pense)… que je trouve extrêmement pertinents… Je découvre… Mais pour l’instant, même si nous communiquons beaucoup… tout n’est pas résolu pour autant… loin de là… Et oui, il y a la tentation de mettre fin à la relation… Pas évident…
    Pourquoi est-ce que les relations humaines sont tellement compliquées…? Désolée, cri du cœur…

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