21 JOURS pour des relations positives #16. Prendre soin

Aujourd’hui je publie mon article plus tard que d’habitude… parce que je reviens du théâtre – où j’ai vu une nouvelle pièce formidable d’Alexis Michalik, Edmond sur le moment de la vie d’Edmond Rostand où il a écrit Cyrano de Bergerac, dans une urgence absolue alors qu’il n’avait rien écrit depuis deux ans (je me suis pas mal retrouvée dans cette créativité de l’urgence !). Puis j’ai pris un pot avec les comédiens, et au moment où je partais en disant « je veux aller finir mon article de blog« , en expliquant la discipline que je me suis fixée à moi-même, une jeune femme dit : « Ah c’est drôle, j’ai lu un article comme ça l’autre jour sur Internet, d’une autrice qui écrit sur les relations positives » ! 
Imaginez mon émotion… et comme par hasard, justement après avoir vu la même scène avec Rostand, où il est au café avec un ami et une jeune femme qui – ne sachant pas que c’est lui – dit tout le bien qu’elle pense d’une pièce qu’il a écrite.

J’ai souvent l’impression d’écrire dans le vide, ou d’écrire avant tout pour moi, parce que j’en éprouve le besoin, pour ancrer ces réflexions en moi, avoir un lieu où les retrouver, et aussi bien sûr, pour mes enfants… et soudain, ce soir, ce blog prend toute sa dimension quand une personne que je ne connais pas m’en parle sans savoir que c’est moi qui l’ai écrit… Waouh ! Merci la vie !

WAOUH

Un chercheur a beaucoup travaillé sur les relations positives au sens où je l’entends — la polyamorie en moins, bien entendu (c’est bien, de mon point de vue, ce qui manque chez tous ces auteurices et théoricien·nes) — : John M. Gottman, qui a notamment écrit Les Couples heureux ont leurs secrets et The Relationship Cure.

 

John M. Gottman commence son livre par une affirmation un peu contre-intuitive par rapport à tout ce qui se dit habituellement en thérapies de couple, et par rapport à ce que j’ai moi-même écrit ici, à propos de « communication » : que la « communication » ne fait pas tout dans un couple, et qu’il ne suffit pas de rétablir le « dialogue » dans une relation pour qu’elle se répare durablement quand elle a été abîmée.

Eh bien oui, en effet ! Pour reprendre l’image de Franklin Veaux et Eve Rickert dans leur remarquable ouvrage écrit à quatre mains sur la polyamorie : More Than Two, une relation est comme une plante dont il faut prendre soin, qu’il faut nourrir, mettre au soleil et arroser, si on veut avoir une chance de la voir survivre et s’épanouir.
Car avez-vous déjà essayé de ressusciter une plante que vous avez oublié d’arroser en plein été et qui a séché au soleil ? Parfois, on y arrive malgré tout, mais parfois aussi… il est trop tard.

De même, réparer une relation quand elle a été abîmée… n’est pas toujours chose aisée, ni garantie.

51+1ROAvV6L._SX331_BO1,204,203,200_La meilleure façon d’entretenir des relations positives avec les gens qui comptent pour vous… est donc de les entretenir au quotidien !

Chaque jour, chaque petit geste, chaque parole sont importantes.

Quand on s’est laissé·e aller à un mouvement d’humeur, quand on s’est laissé·e déborder par nos émotions, quand on n’a pas assez dormi, pas assez mangé, quand on s’est disputé·e avec quelqu’un·e d’autre… et qu’on se comporte mal, même ponctuellement, même une seule fois, avec une personne qui compte pour nous – notre conjoint·e, notre parent, notre enfant, un ami·e, un·e collègue… – il est important de le reconnaître et de faire de son mieux pour réparer, comme je l’ai écrit dans mon article #15. Certes.

Mais avant tout, il vaut mieux travailler à ce que la relation et les différentes interactions restent positives tout du long… – ou du moins, de faire de son mieux pour (4ème accord toltèque  !)

Et que faut-il pour qu’une relation soit « globalement positive » ? Des interactions « positives » !

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De même qu’un sentiment d’amour est constitué, jour après jour, minute après minute, de moments d' »émotions d’amour » partagées (voir à ce propos mon article sur une nouvelle définition de l’amour dans Love 2.0), de même une relation positive se nourrit, jour après jour, de petites interactions positives, les unes après les autres.

Comme l’écrit Anne Lamott dans son remarquable livre sur l’écriture : Bird by bird, ou plus classiquement, step by step – pas à pas, petit geste par petit geste…

C’est ça, d’après John M. Gottman, le « secret » des couples heureux – ou donc, pour l’entendre plus largement, des relations positives – : entretenir le positif au quotidien, de telle façon que quand apparaît un petit souci, chacun·e voit l’autre avec les yeux de l’amour et de la bienveillance, sait qu’il n’y avait aucune « intention » de faire du mal ou de blesser, se raccroche à ce qu’il y a de positif dans la relation, et décide de faire en sorte de résoudre ce petit souci sur le moment… au lieu de le rajouter à une grande liste de doléances et de complaintes, qui, petit à petit, ferait pencher la balance du côté négatif (vous connaissez les images de la cocotte-minute qui à un moment donné, explose, ou bien encore de la collection de timbres, qui, au dernier timbre, fait ressortir toutes les  rancœurs anciennes –  la fameuse « goutte d’eau qui fait déborder le vase ?)

Dans une relation positive entretenue jour après jour, geste après geste, petit mot d’amour après petit mot d’amour, quand quelque chose ne va pas, on peut penser à tout ce qui va bien – qui l’emporte alors sur le négatif.

John M. Gottman avance le ratio de 5 à 1, voire même de 7 à 1 dans un couple, pour que la relation soit positive : pour une critique ou un reproche, il faut auparavant avoir dit 5 ou 7 choses positives. Sinon, petit à petit, le négatif l’emportera et minera, lentement mais sûrement, la relation.

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D’où l’importance de la pensée positive, de la psychologie positive, de toujours valider le positif… et de prendre soin de notre relation au quotidien.

Hâte de lire vos commentaires.

Au plaisir,
avec amour et bienveillance,
Isa

Une réflexion sur « 21 JOURS pour des relations positives #16. Prendre soin »

  1. Notre relation a beaucoup pris de coups et il a été long et douloureux de la réparer. Il a d’abord fallu en finir avec une relation toxique, puis prendre conscience que nos désaccords venaient de cette relation, certes, mais également de tout ce que nous avons laissé traîner et fini par trouver normal. Ça a été douloureux, et sans ma psy, je ne m’en serais pas tirée aussi rapidement. Mais quel triomphe de regarder le chemin parcouru et tout ce que nous avons accompli !

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