Voyage en Polyamorie #12. 8c. Mindsight

Après souvent des années passées en Monogamie (réelle ou théorique) – ou non – (#2), on s’est rendu compte que l’hypocrisie générale dans laquelle vit la société, qui veut nous faire croire à ce que mon amie Elisende Coladan, anthropologue et sexothérapeute, a appelé dans son article #8, le « mythe de l’Amour romantique », ne nous correspondait plus (#3) et on a eu envie de suivre notre petite voix intérieure qui nous dit qu’une autre manière de vivre ses relations amoureuses – et peut-être ses relations tout court – est possible (#4) : en conscience, avec bienveillance, tolérance, et dans une communication compassionnelle. On a donc commencé à se préparer (#5), en en parlant autour de nous, voire avec notre partenaire, et en lisant quelques livres ou articles, puis, convaincu.e que rien ne vaut l’expérience, on s’est lancé dans l’inconnu (#6) en bravant nos peurs qui, malgré tout, nous disaient qu’on risquait peut-être gros. Partir à l’aventure comme ça dans des contrées dans lesquelles on n’a plus aucun repère, ni aucun soutien de notre entourage proche, demande beaucoup de courage (#7) et on fièrement franchi les premiers obstacles, les premiers doutes (#8) : Mon mari s’est inscrit sur Okcupid, écrivait l’une des contributrices dans les commentaires il y a deux jours, et je me suis réveillée avec la sensation d’une forte angoisse dans la poitrine. Mais voilà, maintenant elle est passée et aujourd’hui, on en rit.
Les expériences sont toutes nouvelles et on ne peut pas se rapporter à ce qu’on a déjà vécu auparavant, ni aux films qu’on a vus ou aux romans qu’on a lus : on a perdu tous nos repères, et c’est très déstabilisant.

N’empêche, on est drôlement content.e de nous, parce qu’on s’en sort quand même pas mal dans l’ensemble. On commence à vivre de vrais moments chouettes, et si on est en couple, on a vraiment la sensation que l’amour que l’on partage, la confiance, sont renforcés. Parce que si l’autre va parfois voir « ailleurs », ielle « revient ». Et que ce qui compte, c’est précisément ce moment où ielle revient, par choix, par plaisir d’être avec nous, et non par contrainte ou obligation. Et que quand ielle revient, ielle nous dit : j’ai suivi mon désir et tu ne t’es pas senti.e rejeté.e ni nié.e, je sais que ça n’a pas nécessairement été facile pour toi, et je t’en remercie, car j’ai le sentiment que je peux explorer qui je suis, tout en gardant mon havre de sécurité auprès de toi – comme un enfant avec un attachement sécure – et je t’en aime d’autant plus. Je peux vivre ce que j’ai moi, à vivre, indépendamment de toi, parce que je suis moi et que je ne suis pas que la personne que je suis quand je suis en relation avec toi, et je peux explorer différentes facettes de ma personnalité, et je suis heureux.se que cela ne remette en rien en cause la relation que l’on a tous les deux. Je peux avoir une relation amoureuse avec toi, ET avoir une relation, possiblement aussi amoureuse – mais pas non plus nécessairement – avec quelqu’un d’autre. Comme on a plusieurs ami.e.s, ou comme on aime – différemment – chacun de nos enfants.

On commence à apprécier ce mode de vie, on avance pas à pas, étape par étape. Et puis à un moment, alors qu’on ne l’a pas vu venir, un tourbillon nous entraîne soudain vers les profondeurs. C’est la panique. (#9) Pourquoi cette personne-ci semble-t-elle nous insécuriser, alors qu’avec la précédente, tout s’était passé comme sur des roulettes ?

Parfois, cela tient à nous : on est dans une période un peu plus compliquée, professionnellement, ou avec notre ex, ou on est fatigué.e, malade… et soudain, plus sensible, plus fragile aussi, et on aurait besoin de voguer sur des eaux paisibles, plutôt que de repartir en remous. Sur une échelle émotionnelle de 1 à 10, on est déjà à un 5, par exemple. Et alors, au lieu de se laisser porter par le courant, on tente de résister… Et quand on résiste au courant, on s’épuise vite.

La Rivière du bien-être Parfois cela tient à notre partenaire : lui-même est dans une période différente, et pour des raisons qui lui sont propres, ielle a besoin d’un peu plus d’espace, d’intimité, ielle voudrait se ménager un jardin secret – et comme on ne fonctionnait pas comme ça jusque-là, cette situation nouvelle nous insécurise – comme toute situation nouvelle. On ne comprend pas pourquoi ielle, soudain, ne nous raconte plus comme ielle nous racontait avant. Alors on projette, on imagine, on anticipe… C’est toujours une mauvaise idée de « faire des suppositions » (Accord toltèque #3).
Parfois aussi, cela tient à la tierce personne : la précédente relation, tout roulait, la communication était fluide, un rendez-vous était pris, et tenu, le cadre pré-défini était clair pour tout le monde, et respecté par tout le monde, pas de débordement, on se sentait en sécurité. Et puis là, par exemple, alors qu’on a précisé que, pour se sentir en sécurité, on aimerait être tenu.e au courant d’un rendez-vous au moins trois jours avant, voilà que systématiquement, ielle propose un rendez-vous quasiment du midi pour le soir même. On n’a pas le temps de se poser la question si ça nous va ou pas, on doit répondre, là, maintenant, tout de suite. Et l’excitation, la spontanéité de la troisième personne, deviennent pour nous source de stress et de précipitation. Je dois donner une réponse là tout de suite ? Eh bien, alors, c’est non. Et si tu me poses la question, alors même que j’avais demandé trois jours d’anticipation et que donc tu sais d’avance que ça va faire monter d’un cran mon baromètre intérieur, c’est donc que c’est plus important pour toi que ce que tu veux bien me dire. Donc ça m’angoisse. Et je me sens coupable de ressentir au fond de moi cette angoisse. Et donc je lutte contre. Et donc elle redouble. Et donc… eh bien me voilà dans la spirale négative, entraîné.e vers le bas, et je ne sais plus comment m’en sortir. 

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Ce dispositif – moi, l’autre, la relation – est aussi celui que propose comme cadre de travail Daniel Siegel dans tous ses livres sur ce qu’il a appelé la mindsight. J’ai écrit un article par jour sur la mindsight et la méditation de pleine conscience pendant 21 jours, du 1er au 21 novembre 2015, et je ne peux que vous encourager à aller lire quelques articles.
L’idée est que nous apprenions à prendre conscience du fonctionnement de notre cerveau (insight), de celui de l’autre avec le/laquelle nous sommes en relation (empathie) et que nous en tirions des conséquences pour les relations que nous souhaitons entretenir – ce qu’il appelle « moralité », mais que nous pourrions appeler, nous, des relations éthiques et en conscience. 

Si je tente d’en résumer en quelques lignes les grands principes : il s’agit dans tous les cas, de connexion, de ce qu’il appelle « intégration« , entre les différentes parties de notre cerveau : maintenir la connexion entre notre cerveau du bas émotionnel, et notre cerveau du haut rationnel, comme on l’a vu dans notre article sur les émotions ; maintenir aussi la connexion entre notre cerveau droit plus intuitif, et notre cerveau gauche plus logique ; naviguer sur ce qu’il appelle la « rivière du bien-être« , entre la rive droite du chaos (quand on part en vrilles émotionnelles) et la rive gauche de la rigidité (quand on se tient à de grands principes, sans laisser la place à l’imprévu de la vie, au point où on en devient « psycho-rigide »). Dans tous les cas, maintenir le lien.
Si on bascule d’un côté ou de l’autre (trop rationnel ou trop émotionnel, trop logique ou trop intuitif, trop chaotique ou trop rigide), on n’est plus en lien avec la fluidité de la vie, et nos relations avec les autres se grippent.

Le Cerveau dans la main

Pour apprendre à repérer comment fonctionne notre cerveau, rien de tel que de l’observer. Et pour cela, apprendre à maintenir notre attention avec intention : sur quoi je décide de focaliser mon attention, et est-ce que j’y parviens ? Cela peut être sur mes sensations intérieures (et on rejoint la méthode Tipi par exemple), sur les bruits extérieurs, sur la sensation de la douche sur mon corps ; ça peut être de manger un carré de chocolat en pleine conscience, ou… pratiquer la méditation orgasmique !

Dans tous les cas, l’enjeu de l’exercice n’est pas « d’y parvenir », mais bien d’apprendre à repérer le moment où on décroche, et de ramener notre attention sur ce sur quoi on l’avait préalablement décidé. On entraîne ainsi petit à petit notre cerveau, et surtout on apprend à repérer ses chemins habituels. Ce qui fait que quand on part en vrilles, on ne peut pas nécessairement arrêter la vrille (si on ne s’en est pas rendu compte à temps), mais au moins, on peut avoir conscience qu’on est en vrilles, et donc plus du tout en état de discuter de manière rationnelle.

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J’ai assisté il y a quelques jours à une conférence de l’Atelier des parents donnée par Sophie Benkemoun qui donnait comme image que quand on était en colère, la seule chose qui allait sortir de notre bouche, c’était non pas des mots, mais des couteaux : et que les couteaux, ça coupe, ça fait mal, ça fait des dégâts.
Et elle proposait donc comme option, quand on est en colère et au moment où on en prend conscience, de « fermer notre bouche ».
Thich Nhat Hanh, l’auteur de La Colère, ne dit pas autre chose quand il propose, pour mieux avoir prise sur son comportement quand on sent qu’on est en colère, quand ce n’est plus nous qui parlons, mais la voix de la colère en nous, de (au choix) : s’éloigner, faire quelques mètres en marchant, boire un verre d’eau, faire 5 minutes de respiration en conscience.

518k9cxo4aL._SX303_BO1,204,203,200_Si vous comptez jusqu’à 5 en inspirant, puis jusqu’à 5 en expirant, et ainsi de suite pendant 3 minutes, vous pratiquez ce qu’on appelle la cohérence cardiaque. Ça vous remet rapidement d’aplomb.

Souvent, le simple fait de « reconnaître » qu’on est en train de partir en vrilles (la spirale négative de la descente dans le ventre de la baleine) nous permet déjà de prendre du recul… et de nous apaiser un peu. Parce que c’est le cerveau émotionnel (celui du bas) et le cerveau intuitif (le côté droit), qui basculent du côté de la rive du chaos, et rien que le fait de mettre des mots « logico-rationnels » dessus… permet de recréer la connexion entre les différentes parties de notre cerveau. 

Un des outils que propose Dan Siegel et dont je n’avais finalement pas pris le temps de parler pendant mes 21 jours de mindsight (qui avaient été assez colonisés, à partir du 13 novembre, par les émotions post-attentats) est ce qu’il appelle la roue de la conscience. Il en parle comme d’une roue de vélo, mais j’aime assez, moi, visualiser plutôt une horloge. Quand on prend conscience, par exemple, qu’on tourne en rond sur des pensées négatives, qui, petit à petit, nous entraînent de manière mécanique dans une spirale descendante, on peut imaginer qu’on est resté.e bloqué.e sur le 12 par exemple. Et alors, on peut choisir de focaliser notre attention sur le 3 ou le 4 : quand on a pris l’habitude de pratiquer des moments de pleine conscience, où on observe le fonctionnement de notre cerveau et où on ramène consciemment notre attention là où on l’avait décidé, il est plus facile de le faire quand on est en crise.
La Roue de la conscience C’est là que quand on se surprend par exemple à penser (notre cerveau, sur pilote automatique et ayant basculé en réactivité émotionnelle, s’engouffrant dans les schémas habituels du mythe de l’amour romantique) que s’ielle « préfère » passer cette soirée avec un.e autre plutôt qu’avec nous, c’est qu’ielle nous aime peut-être moins qu’avant (attention, mantra : Toute comparaison est toxique !), on peut décider de changer de braquet et de nous focaliser sur à quel point on est heureux qu’ielle soit dans notre vie depuis si longtemps, et de penser qu’ielle choisit en toute liberté de revenir nous voir après : c’est choisir en conscience la bouteille à moitié pleine plutôt que la bouteille à moitié vide dont je parlais dans l’article #11.

Un des articles que j’ai pu écrire en novembre et qui me paraît le mieux expliquer en réalité les enjeux de la mindsight est celui où mon fils de 10 ans 1/2 alors, m’a donné une leçon d’intelligence émotionnelle. Je vous invite à le lire.

Et vous, pratiquez-vous d’une manière ou d’une autre la méditation de pleine conscience ? La mindsight de Daniel Siegel vous inspire-t-elle ? Hâte de lire vos réactions et témoignages dans les commentaires ci-dessous.

Au plaisir et à demain,
avec amour et bienveillance,

Isabelle

3 réflexions sur « Voyage en Polyamorie #12. 8c. Mindsight »

  1. J’ai certains trucs pour que mon cerveau se reconnecte, mais voilà, quand je suis partie dans le « délire » (car oui, c’est une forme de délire,) je ne sais plus les employer. Je coince. Le plus efficace (et je conçois que c’est total farfelu, mais mince ! Chacun.e son truc !) consiste à chercher sur le net des photos de Mick Jagger et Keith Richards pour étayer ma théorie qu’ils sont amoureux l’un de l’autre. Écrire des fan fictions sur le même sujet m’aide également. Déplacer en fait mon cerveau de son obsession – il ne m’envoie pas de SMS, il ne pense pas à moi, il ne me considère pas et j’ai besoin de ça, il me l’avait promis… 
    Rien que d’écrire ces mots, je me sens angoissée ! Donc je dois impérativement orienter mes pensées sur quelque chose de moins douloureux, et eux ne me font pas mal.

    Je peux maitriser mes réactions pas celle des autres et la troisième personne est effectivement prépondérante : si elle ne respecte pas notre éthique, elle ne se fondra pas dans le paysage. Dans notre paysage.

  2. Voyage en Polyamorie #12 – Eloge de la marche.

    Comme à mon habitude, j’ai fait un tirage de tarot en pensant à ce que je vais écrire aujourd’hui, en réponse, en écho, en miroir du texte d’Isa que je relis toujours avant d’écrire. J’ai décidé que, si je tire une carte que j’ai déjà sortie, je la remets dans le tas et refais un tirage. Jusque-là, ce ne m’est arrivé qu’une fois et ne m’a pas paru parlant. Cependant aujourd’hui, ce tirage ne m’a pas semblé banal. La première carte a été celle du FOU, que j’ai eue lors de l’écriture de mon texte #7 Naviguer en eaux inconnues, qui symbolise le début du voyage. Le deuxième tirage a donné l’arcane 13 LA MORT. Une carte qui fait souvent peur, car prise dans son sens littéral. Pourtant, en tarot, sa lecture en est très différente et c’est une carte qui sort très souvent dans mes tirages. En fait, elle ne représente pas la mort physique, mais bien la fin d’un cycle pour aller vers un renouveau, vers un nouveau départ. Elle indique qu’il ne faut pas hésiter à laisser derrière soi ce qui ne nous convient plus et reconstruire sur des bases plus saines. Si je jette un regard sur ma vie, c’est ainsi que je fonctionne avec des départs, des arrivées et l’esprit ouvert aux changements. Donc, à la moitié de mon voyage en polyamorie, je vais parler de ma manière de méditer en pleine conscience, comme annoncé dans mon titre.

    J’ai essayé, à certaines périodes de ma vie, la méditation assise ou allongée et elle m’a été utile à des moments douloureux où je me sentais déprimée et j’avais du mal à me mettre en mouvement. Mais ce n’est pas celle qui me va le mieux. J’aime l’action et la méditation. La marche conjugue donc merveilleusement bien les deux. Marcher dans la ville ou dans la Nature me plaît tout autant. La marche en ville est beaucoup plus active, souvent agrémentée par la prise de nombreuses photos d’architectures 1900 (une vraie passion). Par contre, lorsqu’il s’agit de m’apaiser, de me recentrer, de méditer, il est certain que c’est la marche en pleine nature qui fonctionne le mieux (même si mon appareil photo n’est jamais loin). J’ai la chance de vivre en banlieue, près de forêts et des berges de la Seine. Faire une quinzaine de km régulièrement est un véritable facteur d’équilibre et de ressourcement. Le rythme baisse beaucoup en hiver, mais dès les premiers beaux jours et jusqu’aux premiers froids, j’essaie d’aller marcher le plus souvent possible.

    Il y a quelques années, j’ai découvert Henri David Thoreau. Lire ce tout petit ouvrage De la marche, m’a apporté une compréhension de l’acte de marcher comme acte de libération de soi. J’ai également rêvé en lisant son Je vivais seul, dans les bois , où il raconte sa vie solitaire dans les bois, pendant un peu plus de deux ans, alors qu’il n’avait que 28 ans.
    Marcher, méditer de Michel Jourdan et jacques Vigne, m’a également permis de mieux comprendre comment la marche pouvait être une vraie méditation active.

    La marche me convient car elle m’apporte à la fois la solitude qui m’est nécessaire (même si marcher en compagnie d’une ou deux personnes, peut également m’être très agréable lorsque notre mental et notre pas s’accouplent en harmonie) et la possibilité de me déconnecter du monde tout en me connectant à la Nature et à mon moi profond. Dans le livre De Jourdan et Vigne, que je viens de mentionner, j’ai marqué ce passage : « L’intérêt de vivre dans la solitude, c’est que les pensées extérieures diminuent beaucoup, et que l’on peut prendre conscience de la base corporelle du mental. »
    Curieusement, rares sont mes partenaires de vie amoureuse avec qui j’ai pu marcher en telle harmonie. Rares ont été ceux qui avaient cette passion de la marche tout comme moi. Même ainsi, avec certains, nous avions du mal à accorder nos rythmes. Ceux avec qui cela a été possible et simple, sont encore dans ma vie, d’une manière ou d’une autre. Il est vrai, cependant, que j’ai bien plus marché ainsi avec des ami.e.s qu’avec des amoureux. J’ai notamment un excellent souvenir de grandes marches dans la Nature en El Salvador, avec un ami archéologue avec qui nous faisions de la prospection et reconnaissance de sites archéologiques. Ou avec ma plus jeune fille qui m’a dit un jour vouloir faire le chemin de Saint-Jacques de Compostelle avec moi, ce que j’espère nous réaliserons un jour. Il m’est également arrivé de marcher avec de parfaits inconnus, qui m’ont accompagnée un bout de trajet, comme cette fois où, au Costa Rica, un homme connu au petit déjeuner à l’hôtel, à qui j’avais expliqué que j’allais faire 9 km aller et 9 km retour pour rejoindre une plage isolée, m’avait demandé s’il pouvait m’accompagner. Je lui ai fait confiance et j’ai eu raison car il s’est avéré un excellent compagnon de marche et a su, arrivés à la plage, partir loin de son côté, pour me permettre de savourer la solitude dont j’avais besoin. En écrivant cette anecdote, je réalise combien cette expression « faire confiance » est importante pour moi. Comment je me fie à mon intuition et combien cela m’aide à avancer. Ce sera le sujet d’une prochaine étape.
    En fait, en écrivant ce texte, je réalise comme pour moi, mes relations tout comme mes ami.e.s, sont comme des compagnon.ne.s de marche. Certain.e.s ne m’accompagnent qu’un court trajet et disparaissent, d’autres sont à mes côtés sur plusieurs longs trajets interrompus, d’autres sur de longs trajets puis repartent sur des sentiers qui parfois recroisent le mien, d’autres encore sont à mes côtés en filigrane sur des années. Reste une constante : mon besoin de solitude entourée d’amitiés et d’amours. Là également, je parlerai dans un prochain épisode de ma vie de solo-poly.

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