Voici ce que m’a écrit une lectrice et contributrice à mon blog hier dans les commentaires :
« Hier tu m’as répondu à ma dérive en « roue libre » par des métaphores musicales, notamment par les termes « résonner » et « sonner juste ». Je me suis rendue compte que j’utilisais régulièrement ces métaphores, et qu’il était également possible de les utiliser pour qualifier les relations.
Tu parles de relations positives, cela me fait penser à des relations harmonieuses.
Toute personne a un rythme qui lui est propre, un corps, un timbre, une voix.
Lorsque nous vivons une relation, nous devons nous accorder avec l’autre.
Trouver un accord qui sonne juste et qui nous permettra de vibrer avec nos partenaires, d’entrer en résonance.
Certain.e.s d’entre nous s’évertuent à suivre une partition, d’autres font de l’improvisation.
Parfois, lorsqu’un nouvel instrument entre dans la balade, il est nécessaire de se réaccorder, il peut y avoir des changements de rythme et de tempo.
Voilà, c’était ma petite réflexion musicale du matin. Je pense que l’on pourrait presque en faire de la poésie. »
J’ai trouvé ces quelques phrases remarquables. Et plutôt que d’en faire de la paraphrase, je préfère les citer in extenso. Merci, Céline, pour cette contribution à mes réflexions.
Oui, je crois en effet qu’un autre nom pour des relations « positives » pourrait être des relations « harmonieuses », au sens aussi où il n’y aurait pas de « dissonance ».Pas de dissonance, cela veut dire entre autres pour moi que la personne avec laquelle on est en relation exprime la même chose avec ses mots et son langage non verbal. Qu’on la sent « alignée ». Que l’ensemble des signaux qu’elle nous envoie nous semble en cohérence les uns avec les autres.
J’ai lu (dans un livre de Dan Siegel sur le cerveau, je crois) que quand on parle avec quelqu’un, de manière automatique, inconsciente, notre cerveau droit se connecte à son cerveau droit, tandis que notre cerveau gauche se connecte à son cerveau gauche.
Même si aujourd’hui la plupart des chercheurs en neurosciences insistent sur le fait qu’on se sert à tout moment de l’ensemble de notre cerveau et que les deux hémisphères ne sembleraient pas aussi « spécialisés » qu’on l’a cru pendant quelques années, ils auraient quand même une préférence de fonctionnement.
Le cerveau gauche s’attacherait donc plus aux mots, au verbal, au sens logique du discours tenu, tandis que le cerveau droit, lui, serait plus sensible aux signaux non verbaux (93% de la communication) : l’attitude du corps, le ton de la voix, la sincérité du sourire, les crispations ou non…
Si quelqu’un nous dit « Quel plaisir de te voir » tout en nous envoyant des signaux contradictoires par son attitude corporelle, notre cerveau va le percevoir inconsciemment, et, sans toujours comprendre pourquoi, on peut soudain se sentir très mal à l’aise.
Si on le fait remarquer à la personne, et si elle est en effet de mauvaise foi et nie, on a toutes les chances alors de tenter de se rationaliser : « C’est moi qui ai rêvé, je vois le mal partout, je suis trop sensible. »
Sauf que non, on n’a pas « rêvé », et en effet, notre cerveau et notre corps émotionnel perçoivent bien plus de choses que les simples « mots » d’un discours.
C’est donc là qu’il est important de faire confiance à notre intuition.
Quand, en présence d’une personne, on ressent un sentiment de malaise, une constriction, du mal à respirer, des bourdonnements, ou tout autre symptôme qui nous signale qu’on n’est « pas bien »… soyons-y attentif·ves. Et attachons de l’importance à la cohérence entre les mots et les comportements, entre les promesses et les faits, émis par une personne.
Des relations positives, pour reprendre l’expression proposée par Céline hier, sont en effet pour moi des relations « harmonieuses » : qui sonnent « juste », en cohérence, en résonance – en lieu et place de « dissonance » -, des relations dans lesquelles on se sent à l’aise, où le verbal et le non-verbal sont « alignés », où les actes suivent les paroles, où la personne est fiable, digne de confiance.
Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis.
Hâte de lire vos commentaires.
Au plaisir,
avec amour et bienveillance,
Isabelle