21 JOURS de Mindsight #12 : Méditation de la sexualité

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd’hui, j’ai assisté à mon premier cercle de femmes avec Danièle Flaumenbaum, gynécologue et acupunctrice, auteur des magnifiques essais Femme désirée, femme désirante  et Les Passeuses d’histoires, à propos de la transmission entre générations sur le sujet de la sexualité.

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Une dizaine de femmes étaient réunies assises en cercle sur des matelas à même le sol. Un des enjeux de Danièle dans ces cercles est de travailler sur l’énergie, et l’énergétique. On a donc commencé la séance par une « mise en conditions », des mouvements du corps pour intégrer l’ensemble de notre corps et que nous en prenions conscience.

Et on a terminé cette rencontre de la même manière, par un travail énergétique, mais cette fois-ci, allongées sur les matelas : une véritable méditation.

Et là, ça a été une révélation. J’avais déjà fait plusieurs fois des méditations dites du « scanner du corps », mais c’était un scanner un peu particulier, et qui m’a permis de prendre conscience d’endroits de mon corps dont je n’avais aucune idée que je pouvais focaliser mon attention dessus…

En particulier… la bouche !

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J’ai réalisé ce matin que je pouvais choisir de  focaliser mon attention sur… ma gencive du bas du côté des dents ou bien du côté des lèvres, idem pour celle du haut… Sur ma langue, devant, derrière… Sur mon palais, devant, derrière. J’ai senti ma salive en conscience, dégluti en conscience. De même, j’ai pris conscience que je pouvais imaginer faire le tour de mes seins, sentir le mamelon…

Prendre conscience de son corps, de ses sensations. Se sentir soi-même dans son corps. Prendre conscience de notre périnée, de notre sexe…

Que les femmes prennent conscience que leur sexe est à l’intérieur de leur corps. Que quand un homme les pénètre, la rencontre entre les sexes se fait à l’intérieur de leur corps. Que notre corps est conçu pour accueillir un sexe d’homme en nous. S’ouvrir à l’autre, s’ouvrir à l’inconnu. Ne plus avoir peur.

Un des livres qui m’a vraiment aidée à prendre conscience que ma colère souvent contre « les hommes » de manière générale (par principe, dès qu’il y a généralisation, il y a matière à s’interroger sur soi…) était sans doute héritée, non seulement de mes ancêtres, mais aussi de générations et de générations de femmes depuis des millénaires… est le livre de Susan Jeffers : Opening our Hearts to Me (Learn to let go of anger, pain, and loneliness and create a love that works) 

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Lâcher prise, lâcher les préjugés, revenir à soi et aux fondamentaux. Voir l’autre comme nous-même, tout aussi perdu, faillible, lui aussi un être humain qui se cherche, et fait ce qu’il peut, avec les moyens qu’il a, du mieux qu’il peut – pour lui.

Mais surtout… commencer par soi-même, s’intéresser à soi, apprendre à se connaître et… à s’aimer ! Apprendre à « parler au je ». J’ai vraiment l’impression de n’être qu’au tout début de mon voyage.

Pas à pas, et chaque jour de mieux en mieux.

Au plaisir et à demain,
Isabelle

 

 

Osons l’émerveillement de la découverte !

C’est une formule que je dois à Danièle Flaumenbaum, l’auteur de Femme désirée, Femme désirante et des Passeuses d’histoires, qui nous parle de transmission de la  sexualité entre les générations, dans un entretien enregistré pour le Sommet de la Sexualité (*)  : en effet, quoi de plus beau à transmettre à nos enfants, à propos de la sexualité, que ce plaisir de l’émerveillement ?

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C’est grâce au film de Jérôme Soubeyrand, CECI EST MON CORPS et à Marina Tomé qui l’avait fait venir lors d’un débat (**) que j’ai découvert Danièle Flaumenbaum, gynécologue et acupunctrice, prônant une vision taoïste de la sexualité, et ses livres, ainsi que Bruno Clavier, psychogénéalogiste et auteur des Fantômes familiaux

Je connaissais déjà les principes de base de la psychogénéalogie – la transmission d’inconscient à inconscient entre les générations des secrets, non-dits et traumatismes -, mais son application à la sexualité (Comment nos parents nous ont-ils transmis leur vision de la sexualité, qu’ils avaient eux-mêmes héritée de leurs parents ? Est-on vraiment libre de vivre notre propre sexualité ?) m’a ouvert des perspectives inédites.

 » Le polyamour ouvre le champ des possibles« , dit Françoise Simpère dans une des séquences de mon film LUTINE : c’est aussi clairement le cas de la psychogénéalogie appliquée à la sexualité, telle que l’ont explorée Danièle Flaumenbaum, et avant elle, son compagnon Didier Dumas, psychanalyste transgénérationnel, héritier de Françoise Dolto, et qui, bien que freudien de formation, ayant eu en analyse de nombreux enfants, et notamment des enfants psychotiques, a remis en cause les théories freudiennes, élaborées à partir de psychanalyses d’adultes, et non d’enfants.

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Dans Et si nous n’avions jamais rien compris à la sexualité ?, Didier Dumas revisite l’histoire – historique, sociale – du rapport de notre société à la sexualité (le puritanisme effrayant de la médecine bourgeoise du XIXè siècle à l’origine de tant de névroses, et dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences dans les non-dits, les gênes, les tabous), et s’interroge sur l’origine de nos fantasmes et de nos orgasmes : reliant le plaisir que l’on a à faire l’amour, dans ce contact du peau-à-peau et des sensations pures, au plaisir et aux sensations du fœtus in utero, et la création de nos images mentales et de nos fantasmes sexuels à la période pré-langagière du nourrisson, avant la période œdipienne théorisée par Freud.

Bon, je reconnais que dit comme ça, ça peut paraître un peu théorique et compliqué, mais ses livres sont au contraire d’une telle évidence, d’une telle simplicité, que c’est pour moi comme si soudain se levait un voile… comme s’il me tendait les clés de ce que je cherche à comprendre depuis si longtemps en écrivant, film après film, des histoires d’amour et de sexualité.

Ce que j’en retiens, principalement : parlons-nous, parlons-nous, parlons-nous. Et écoutons-nous

Au plaisir de partager encore avec vous de nombreuses découvertes et de nombreux émerveillements…

Isabelle

PS. Vous aurez bien noté les divers événements auxquels je vous convie :
(*) Le Sommet de la sexualité : douze entretiens rediffusés pendant 24h à partir du samedi 14 mars à 21h.

(**) Nouvelle projection miraculeuse de CECI EST MON CORPS, en 14ème semaine, au cinéma La Clef, le samedi 14 mars à 17h50, suivie d’une rencontre-débat avec Jérôme et son équipe. Réservations à : ccommealamaison@gmail.com

(***) Vous pouvez retrouver les livres dont je parle et de nombreux autres, ainsi que des articles théoriques et des invitations à des événements sur le site de l’association créée par Didier Dumas : Le Jardin d’Idées. Notamment, Danièle Flaumenbaum présente mercredi 18 mars à 20h une « causerie » de Ghislain Devroede à laquelle je compte bien assister : Et si mon corps m’était conté.

Et enfin, pour celles et ceux d’entre vous qui ne l’auraient pas encore vu, je vous propose une sortie groupée le mercredi 25 mars à 20h30 pour aller voir au Studio des Champs-Elysées, LE PORTEUR D’HISTOIRE, d’Alexis Michalik, avec notamment Benjamin Brenière que j’ai découvert lors d’un atelier de direction d’acteurs organisé le Group Studio de Sébastien Bonnabel : à partir de 10 personnes, tarif de groupe préférentiel, entre 15 et 25€ au lieu de 32€. M’écrire par retour de mail. 

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