21 JOURS pour des relations positives #4. Besoins fondamentaux

Vous connaissez sûrement les besoins de base définis par ce qu’on appelle la « pyramide de Maslow » : d’abord les besoins « physiologiques » (boire, manger, dormir), puis les besoins de sécurité (avoir un abri, se sentir sans danger), ensuite les besoins d’appartenance et d’amour (l’importance du réseau social, de « compter » pour les autres), et seulement ensuite les besoins d’estime et d’accomplissement de soi.
pyramide-de-maslowJ’ai découvert cette semaine, en suivant une formation sur « Cerveau et Apprentissage » avec Gervais Sirois et Sylvie Dubé, qui nous sont venus tout droit du Québec grâce à une invitation de l’Atelier des parents, une autre théorie, d’un autre psychologue : la « théorie du choix » de William Glasser. Et intuitivement, elle me correspond mieux.

En effet, pour lui, les besoins fondamentaux sont tout aussi importants les uns que les autres, sans ordre de priorité.
Et si je les ai découverts cette semaine en rapport avec l’apprentissage, j’ai le sentiment qu’ils vont aussi m’aider pour mieux définir ce que j’appelle une relation « positive » : une relation dans laquelle chacun·e se sent en sécurité, en confiance, où ielle peut déposer ses craintes et ses faiblesses, où chacun·e sent qu’ielle compte pour l’autre et peut compter sur l’autre.

Ces besoins fondamentaux seraient – pour Glasser – au nombre de cinq :

  1. Survie (sécurité)

    L’enjeu étant d’assurer un environnement qui protège la sécurité et la dignité des personnes, il s’agit avant tout de réduire les sources de stress, et notamment les menaces et les coercitions : que chacun·e se sente en sécurité et ait le choix de vivre comme ielle l’entend, sans se sentir jugé·e, critiqué·e ou menacé·e (de perdre quelque chose par exemple, que ce soit la relation, l’amour, la sécurité, la confiance).

  2. Amour et Appartenance 
    Il est fondamental que l’on puisse compter les un·es sur les autres : dans un couple, une famille, une classe, dans des relations de voisinage, de bureau… On n’insistera jamais assez sur l’importance du réseau social : l’être humain est un animal social, qui ne peut pas survivre seul, et tout passe par la relation. D’où l’importance bien sûr de la communication positive, et de se former à la résolution de conflits. Important aussi de célébrer les moments de réussite, de partage, de créer du lien.
  3. Pouvoir (compétence)
    Il est important de pouvoir sentir qu’on a du contrôle sur sa vie. L’un des plus grands facteurs de stress est la sensation d’être à la merci d’autres ou des événements. Et comme on ne contrôle pas les autres, commençons par nous contrôler nous-mêmes en faisant en sorte que nos émotions et nos pulsions ne nous débordent pas.
    Chacun·e a besoin de se sentir autonome, de pouvoir fixer son cadre, ses limites, d’être responsable. Il est important aussi que chacun·e puisse s’auto-évaluer, par opposition avec un jugement extérieur qui viendrait valider ou invalider un comportement. On apprend de ses erreurs, qu’on transforme alors en expériences (les récompenses extérieures sont le pendant positif des punitions, en fonctionnant sur le même principe : une autorité extérieure prétend nous « juger » valable ou non).
  4. Liberté 
    De choisir, de prendre des risques, de penser et agir autrement, d’en assumer les conséquences. Si quelqu’un·e se sent enfermé·e, piégé·e, coincé·e dans un couple, pas libre de choisir ses activités, ses sorties, ses fréquentations… on ne peut pas dire que la relation soit « positive ».
  5. Plaisir
    C’est peu dire que j’ai été heureuse de voir apparaître ici le plaisir comme un des « besoins fondamentaux » de l’être humain. En effet, pour moi, le plaisir a toujours été central – et le titre de mon premier long-métrage, Tout le plaisir est pour moi, n’est en rien le fait du hasard. Le plaisir à vivre, à faire, à apprendre, à jouer, à travailler, à aimer, à partager… m’a toujours semblé être l’un des éléments-clés, moteurs de la vie. Sans plaisir, pas d’apprentissage, pas de curiosité, pas de partage spontané.
    Si on ne doit faire les choses que parce que l’on « doit » les faire, précisément, si on sent qu’on n’a « pas le choix », si on ne maîtrise pas les éléments de sa vie, si on se sent « coincé·e », alors pas de plaisir, qui est au cœur même de la motivation de l’être humain pour avancer dans la vie.

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Une relation positive, pour moi, répond au minimum à ces cinq besoins fondamentaux : on doit s’y sentir bien, libre d’être soi-même, de pouvoir explorer, on doit éprouver du plaisir à passer du temps, à échanger avec l’autre, on doit aussi pouvoir se sentir libre de lui dire : « Ce soir (ou ces quelques jours, cette semaine), j’ai besoin / envie d’être seul·e, ou je préfère ne pas te voir » (pour telle ou telle raison) sans que l’autre ne se sente directement remis·e en cause ou ne se mette en position de nous faire du chantage affectif (« Je suis puni·e ?« , « Si tu m’aimais, tu ne me demanderais pas une telle chose« ) : on doit avoir envie de partager, on doit pouvoir se sentir libre d’exprimer ses émotions, ses faiblesses, ses failles, sans crainte d’être jugé·e, critiqué·e, dévalorisé·e, voire attaqué·e ou blessé·e.

Gardons peut-être en tête ces cinq besoins « fondamentaux » de l’être humain, à chaque fois que nous avons besoin d’évaluer une relation : est-ce que chacun de ces cinq besoins est satisfait ?

Hâte de lire vos commentaires et ce que cela vous inspire : l’espace ci-dessous vous est réservé, ça compte vraiment pour moi d’avoir vos retours et vos questionnements, qui m’encouragent à aller plus loin, et à approfondir mes réflexions.

Au plaisir,
avec amour et bienveillance,
Isabelle