« J’ai trompé mon mari : je suis tombée éperdument amoureuse de quelqu’un d’autre un jour, et je l’ai trompé – l’adultère classique. Je l’ai bien vécu pendant un certain temps, et puis après, j’ai culpabilisé énormément, et j’ai arrêté la relation de ce fait.
À l’époque, je me disais que j’étais complètement dingue. Surtout, je pensais que quand on trompait son conjoint, c’est qu’on ne l’aimait plus. Et là, je me regardais et je me disais : « Je l’aime toujours, je n’ai pas du tout envie de le quitter, je veux continuer à vivre avec lui… »
Et le jour où j’ai entendu parler du polyamour, avec un livre de Françoise Simpère, ça a vraiment été : « Ouah ! Mais en fait, il y a d’autres gens qui vivent comme ça, je ne suis pas folle », et ça a vraiment été apaisant.
Quand des gens ne connaissent pas le concept et qu’on leur dit qu’on vit comme ça, parfois on nous répond : « C’est pas vraiment de l’amour : on n’est pas jaloux, qu’en fait, on ne s’aime pas vraiment. »
Et en fait, c’est tout le contraire: c’est une magnifique preuve d’amour justement, d’accepter de laisser tomber tout ce dans quoi on a toujours vécu, toutes ces idées de possession, de possessivité, d’appartenance. C’est justement parce qu’il y a énormément d’amour, de bienveillance, de respect, d’échanges… que ça marche. »