21 JOURS de Mindsight #12 : Méditation de la sexualité

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd’hui, j’ai assisté à mon premier cercle de femmes avec Danièle Flaumenbaum, gynécologue et acupunctrice, auteur des magnifiques essais Femme désirée, femme désirante  et Les Passeuses d’histoires, à propos de la transmission entre générations sur le sujet de la sexualité.

Unknown-4

Une dizaine de femmes étaient réunies assises en cercle sur des matelas à même le sol. Un des enjeux de Danièle dans ces cercles est de travailler sur l’énergie, et l’énergétique. On a donc commencé la séance par une « mise en conditions », des mouvements du corps pour intégrer l’ensemble de notre corps et que nous en prenions conscience.

Et on a terminé cette rencontre de la même manière, par un travail énergétique, mais cette fois-ci, allongées sur les matelas : une véritable méditation.

Et là, ça a été une révélation. J’avais déjà fait plusieurs fois des méditations dites du « scanner du corps », mais c’était un scanner un peu particulier, et qui m’a permis de prendre conscience d’endroits de mon corps dont je n’avais aucune idée que je pouvais focaliser mon attention dessus…

En particulier… la bouche !

12009832350010937697

J’ai réalisé ce matin que je pouvais choisir de  focaliser mon attention sur… ma gencive du bas du côté des dents ou bien du côté des lèvres, idem pour celle du haut… Sur ma langue, devant, derrière… Sur mon palais, devant, derrière. J’ai senti ma salive en conscience, dégluti en conscience. De même, j’ai pris conscience que je pouvais imaginer faire le tour de mes seins, sentir le mamelon…

Prendre conscience de son corps, de ses sensations. Se sentir soi-même dans son corps. Prendre conscience de notre périnée, de notre sexe…

Que les femmes prennent conscience que leur sexe est à l’intérieur de leur corps. Que quand un homme les pénètre, la rencontre entre les sexes se fait à l’intérieur de leur corps. Que notre corps est conçu pour accueillir un sexe d’homme en nous. S’ouvrir à l’autre, s’ouvrir à l’inconnu. Ne plus avoir peur.

Un des livres qui m’a vraiment aidée à prendre conscience que ma colère souvent contre « les hommes » de manière générale (par principe, dès qu’il y a généralisation, il y a matière à s’interroger sur soi…) était sans doute héritée, non seulement de mes ancêtres, mais aussi de générations et de générations de femmes depuis des millénaires… est le livre de Susan Jeffers : Opening our Hearts to Me (Learn to let go of anger, pain, and loneliness and create a love that works) 

31+FeAu9puL._BO1,204,203,200_

Lâcher prise, lâcher les préjugés, revenir à soi et aux fondamentaux. Voir l’autre comme nous-même, tout aussi perdu, faillible, lui aussi un être humain qui se cherche, et fait ce qu’il peut, avec les moyens qu’il a, du mieux qu’il peut – pour lui.

Mais surtout… commencer par soi-même, s’intéresser à soi, apprendre à se connaître et… à s’aimer ! Apprendre à « parler au je ». J’ai vraiment l’impression de n’être qu’au tout début de mon voyage.

Pas à pas, et chaque jour de mieux en mieux.

Au plaisir et à demain,
Isabelle

 

 

21 JOURS de Mindsight #11 : Méditation clitoridienne

Après la méditation sous la douche et le défi de la piscine… la méditation du clitoris !

Certes, le nom officiel et « déposé » de ce dont je veux vous parler aujourd’hui, est « méditation orgasmique », mais non seulement (pour l’instant peut-être) je ne vois pas bien le rapport avec l’orgasme, mais aussi j’avoue que j’aime toujours autant parler directement et sans détour de ce petit organe du corps féminin, le seul qui soit « uniquement dédié au plaisir » – le clitoris. À tel point qu’il y a onze ans, j’en ai fait un film.

Allez, rien que pour le plaisir (le mien en tout cas !), je vous glisse ici la scène du salon de thé avec ces quatre magnifiques vieilles dames que sont Tsilla Chelton, Andrée Damant, Françoise Bertin et Marie Mergey… et mon ami Laurent Lederer en serveur (qui a l’un des rôles principaux dans LUTINE ) :


Tout le plaisir est pour moi
Extrait vidéo

Les dialogues m’en ont été inspirés par les souvenirs de jeunesse de ma grand-mère et de ma grand-tante, et la réplique « Moi, j’ai jamais pris de plaisir. Et ma mère me disait : « Heureusement, sinon tu serais une putain«  » me vient donc tout droit d’une de mes arrière-grands-mères. Autres temps, autres mœurs.

images-2

J’ai pour la première fois entendu parler de « méditation orgasmique » il y a trois ans, et depuis, d’ateliers ou de séances de coaching. Je n’en voyais pas vraiment l’intérêt : en quelques clics sur Internet, on en découvre rapidement les grands principes, et mon aimé et moi (un ami m’a fait remarquer que « mon amoureux » parle au nom de l’autre – celui qui est amoureux de moi – : je dis donc désormais « mon aimé », en « parlant au je ») avons immédiatement « pratiqué ». J’ai trouvé que c’était une manière délicieuse de m’apaiser, de parfois même m’emmener en douceur vers le sommeil. Lui aussi semblait y trouver son compte.

La sensation que j’avais vis-à-vis des ateliers organisés était un peu celle d’une méthode américaine conçue pour « faire des sous », sous un prétexte croustillant. Comme par ailleurs, tout cela semblait très codifié (il « faut » porter des gants, ça « doit » durer 15 minutes précisément…), je bloquais un peu – mon côté rebelle par principe ?

Jusqu’à ce que… nous découvrions parmi les « coachs certifiés » de l’OM (Orgasmic Meditation – j’adopte le OM américain qui « monte », plutôt qu’un « MO » qui descendrait), Laurence Bibas, formatrice et auteur d’un Manuel de Minfdulness, que nous connaissions par ailleurs. Nous avons donc contacté Laurence, et comme rien n’arrive jamais par hasard, notre premier rendez-vous était… cette semaine, au beau milieu de mes 21 jours de mindsight !

51p9ie1L43L._AA160_

Laurence nous a raconté son parcours, sa découverte de la méditation bouddhique il y a vingt ans, sa rencontre avec Jon Kabat-Zinn et la MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) qu’elle transmet depuis des années, et enfin sa découverte de l’OM, et depuis, du Tantra – bouclant ainsi la boucle avec le bouddhisme. Tout cela enfin s’incarnait et faisait sens, nous donnant envie de comprendre, de pratiquer et d’expérimenter à notre tour.

Bien sûr, tout cela est codifié, structuré, encadré. Mais j’ai compris pourquoi, au lieu d’être une contrainte à la liberté comme je le vivais jusqu’à présent, cela pouvait en réalité être libérateur pour bien des gens, et sans doute bien des couples.
En effet, toutes les suggestions de communication proposées : « Demande-lui si elle est d’accord pour pratiquer l’OM avec toi « , « Dis-lui si tu es d’accord« , « Demande-lui si tu peux toucher son clitoris« , « Dis-lui si tu es prête… » peuvent paraître aller de sens quand on a pour habitude de communiquer amplement. On peut cependant imaginer que dans certains cas, cela puisse soudain faire bouger les choses en venant rompre des habitudes de non-dit.
On ne le dira jamais assez : le consentement est essentiel !

Petite parenthèse ici pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore cette super petite vidéo sur le consentement : à partager sans modération :

Mais revenons à notre sujet : le clitoris !
Comme toute méditation, il s’agit d’entraîner son attention à rester là où on l’a choisi (que ce soit sur la respiration, le corps dans le scanner du corps, les bruits extérieurs, la douche, voire les pensées… et donc ici : le clitoris).

J’ai déjà noté à plusieurs reprises à quel point c’était plus facile pour moi quand j’ai une voix qui me guide et me rappelle à moi-même : « Si vous remarquez que votre attention s’est éloignée, ramenez-la, doucement. » C’est précisément ce que j’ai trouvé plus difficile sous la douche : de me retrouver seule face à mes pensées qui m’assaillaient, sans ce support de la voix.

De la même manière, j’ai eu un peu de mal à entrer dans la concentration au début de cette « méditation clitoridienne » : d’une part bien sûr sans doute parce que Laurence était là et que la situation était inédite ; mais aussi parce qu’il était 16h30, pile l’heure de sortie des enfants de l’école dans la rue – totalement déconcentrant.

images

Rapidement cependant, j’ai réussi à en faire abstraction. Car l’idée là, est de focaliser son attention sur le point de contact entre le bout du doigt et le bout du clitoris, qu’il caresse tout doucement, sans pression. Et sans doute parce que le clitoris est cet endroit extrêmement sensible et innervé du corps, bien sûr aussi parce que le contact est agréable, j’ai finalement trouvé assez facile de me concentrer dessus, et d’y maintenir mon attention.

Quand une première petite cloche a sonné à 13 minutes, indiquant qu’il nous restait 2 minutes seulement pour « revenir », j’ai eu l’impression qu’elles étaient passées incroyablement vite, ces 13 minutes. Et je suis sortie de là étonnamment détendue et reposée, calme et sereine.

À l’arrivée, l’impression que j’en retire est que ça a finalement été très simple pour moi, par rapport aux autres méditations auxquelles je me suis essayée depuis deux semaines, d’entrer dans un état méditatif – non seulement plus simple, mais aussi, bien sûr, agréable.

Quand Laurence nous a proposé de pratiquer plusieurs fois sans elle et de nous revoir dans deux semaines, je n’ai pas hésité. Et je comprends maintenant tout l’intérêt – et le plaisir – de cet accompagnement : il est important de pouvoir en parler et de « débriefer »,  d’apprendre à partager nos expériences respectives – ça aussi, c’est de la « mindsight« . Waouh !

Au plaisir, et hâte de lire vos commentaires !
Isabelle

21 JOURS de Mindsight #10 : Défi de la piscine

Aujourd’hui, j’étais très fière de moi : j’avais tenu mon engagement envers moi-même (et envers mon aimé) d’aller à la piscine. Car bien sûr, pour être bien dans sa tête, il est important d’être bien dans son corps… et vice-versa ! La méditation, la mindsight, c’est bien… en plus de l’exercice physique.

Auto-mantra : Si la mindsight est l’hygiène du cerveau, l’exercice physique est l’hygiène du corps, fondamental pour que l’énergie circule et alimenter ses neurones. Pour être mieux à même d’observer ses sensations et ses émotions, il est essentiel non seulement de bien se connaître, mais aussi de bien connaître son corps et de faire ami-ami avec lui – ce qui est loin d’avoir été mon cas pendant près de 40 ans !
Bref, c’est comme tout : il n’est jamais trop tard pour mieux faire, mieux vaut tard que jamais, chaque jour de mieux en mieux, et pas à pas !

À la piscine Montparnasse à 12h30, heure de pointe de tous les gens qui prennent là leur pause-déjeuner, mon hypersensibilité a cependant été mise à rude épreuve. Pour commencer, petite contrariété : pas d’eau chaude sous la douche. Grrrr… Aucune envie de me rincer à l’eau froide, moi ! Si j’avais été seule, sans doute que cela aurait suffit pour me faire rebrousser chemin… Ensuite : un monde dingue dans la piscine, les uns presque collés aux autres !
Après une petite phase d’observation (choisir une lignée où les gens vont à la bonne vitesse), on commence à nager. Sauf qu’une dame, plus replète et plus âgée, s’escrime à nager avec une planche devant elle : on fait du sur-place derrière elle. On change de lignée.

images

Là, l’expérience fut rude et courte ! En effet, à même pas la moitié de ma longueur, je me sens bousculée par derrière, puis sur le côté. C’est inquiétant, dérangeant : c’est un type qui a décidé de me doubler, en crawl. Après m’avoir bousculée – sans s’excuser -, il se rabat devant moi en m’éclaboussant ! Mon sang ne fait qu’un tour, je me redresse en protestant vivement : « NON, NON et NON ! Je ne suis pas d’accord ! » – Expression légitime de ma colère.
Je reprends ma nage, bien décidée à apostropher le type de visu au bout de ma longueur. C’est à ce moment-là que – incroyable ! – un autre type tout aussi sans gêne me bouscule à nouveau par derrière, puis sur le côté en me doublant, pour enfin m’asperger de ses battements de jambes.

Arrivant au bout de ma longueur, je me précipite dans les bras de mon aimé, folle de rage et d’indignation : « Non mais, pour qui ils se prennent, ces types ?! Sous prétexte qu’ils sont plus forts et plus rapides, ils se croient tout permis ? Ils me bousculent et ne prennent même pas la peine de s’excuser ? Mais dans quel monde on vit ! » Je suis furieuse et indignée.
Mon aimé me fait alors remarquer qu’en l’occurrence, c’est sur lui que je crie, que lui n’y est pour rien, et il me propose de retourner là où la dame allait trop lentement, mais où personne ne me bousculait…

Je prends alors conscience de l’état dans lequel je suis. Dans lequel je me suis mise. Ma colère, légitime la première fois, s’est muée en rage. Où je voudrais prendre tout le monde à témoin de l’injustice dont j’ai été victime. De ce monde de dingues où « l’homme est un loup pour l’homme ». Certes. Mais en attendant, c’est à moi que je fais du mal en entretenant cette rage, et à mon aimé, lui si doux, tendre et patient.

Cœur et Cerveau

Je « prends conscience » de l’état dans lequel je suis : autrement dit, mon cerveau du haut prend soudain conscience de l’état dans lequel mon cerveau du bas m’a mise… Et mon cerveau gauche, réveillé par mon aimé, met soudain des mots sur les émotions du cerveau droit, sans doute héritées et venues de très loin (ah, cette violence physique des hommes, cette domination patriarcale par rapport à laquelle la révolte est inscrite dans ma mémoire cellulaire et neuronale…).

Cette communication entre les différentes parties de notre cerveau, entre notre cerveau du haut et notre cerveau du bas, entre notre cerveau gauche et notre cerveau droit, c’est ÇA (entre autres) que Daniel Siegel appelle intégration !

Au moment où je prends conscience de l’état dans lequel je suis, il faut bien cependant que l’adrénaline accumulée d’un coup dans mon corps et dans mon sang, s’évacue, d’une façon ou d’une autre… Alors je fonds en larmes.
Je rumine encore un peu quelques instants… le temps que ces hormones de colère à l’intérieur de moi s’évacuent avec les larmes… et puis, ayant repris mes esprits, je reprends mes longueurs de piscine.

Waouh ! J’ai encore appris sur moi aujourd’hui. Merci la vie ! Merci, mon aimé ! Merci Daniel Siegel !

Au plaisir, et hâte de lire vos commentaires !
Isabelle

21 JOURS de Mindsight #9 : En quête de sens

Qu’y a-t-il de commun entre regarder un film au cinéma, faire l’amour, lire un bon livre, passer une soirée chaleureuse avec des ami(e)s, rire avec ses enfants ou encore travailler sur quelque chose qui vous passionne sans plus vous rendre compte du temps qui passe ?

C’est le fait d’être à 100% à ce que vous faites, totalement présent. De vivre intensément ce moment, avec toute votre attention focalisée sur une seule et unique chose. D’accueillir ce qui vient comme ça vient.

Hier soir, je suis allée au cinéma, voir un film entièrement financé en financement participatif sur Touscoprod, comme  LUTINE, mon propre film : EN QUÊTE DE SENS.

Et j’ai vécu cette expérience intensément. EN QUÊTE DE SENS est un voyage initiatique, l’histoire de deux copains d’enfance dont l’un faisait du cinéma, et l’autre bossait dans une grosse entreprise à New York. Jusqu’à ce qu’ils décident tous les deux de faire ensemble ce film. Leur voyage les a emmenés en Inde, au Mexique, en Bolivie, en France, aux États-Unis…

Partant du constant qu’une minorité détient la majorité des richesses de ce monde, que si on continue à épuiser les ressources de notre planète, notre survie en tant qu’espèce est menacée, en se demandant au départ comment produire autrement, puis comment vivre autrement, ils ont recueilli aussi bien des sages que des scientifiques, les mêmes réponses : la solution est à trouver en chacun de nous. 

Le film nous montre des gens qui ont décidé de vivre autrement, de produire autrement. Qui méditent. Qui partagent. Qui rient. Qui profitent de la vie, ici et maintenant.
Car comme le dit l’un d’eux, le plaisir peut s’acheter dans un magasin, mais pas le bonheur. Ni le rire d’un enfant.

Ils nous encouragent à méditer nous aussi, à nous interroger, à prendre du « time-in« , comme le dit Dan Siegel. À travailler, réfléchir, partager, produire… autrement ! À changer de paradigme !

Après toutes ces images de paysages sublimes et de nature, de sages et de méditants, les quelques plans à la fin du film où les deux réalisateurs reviennent à Paris… nous font soudain et violemment prendre conscience du monde de dingues dans lequel on vit, là, tous les jours, sans plus même nous en rendre compte.

Ce film est un voyage au bout du monde, une quête initiatique, qui au final nous ramène à nous-mêmes : et nous, comment choisissons-nous de vivre ?

EN-QUETE-DE-SENS-aff

Je ne peux que vous encourager à aller voir ce film en salles (à Paris, il passe encore plusieurs fois par semaine au cinéma L’Entrepôt), pour partager avec d’autres cette expérience collective qu’est le cinéma, pour vivre avec d’autres ce moment d' »épiphanie » qui m’a été donné de vivre hier soir.

Et si le film n’est pas encore programmé près de chez vous, vous pouvez décider d’organiser une projection ! Vous pourrez aussi, dès la semaine prochaine, vous procurer le DVD. Enfin, les réalisateurs organisent le 22 novembre une grande journée de partage à Paris, qui commencera à 14h par la projection du film : voir leur événement sur Facebook.

Pour vivre autrement, penser autrement, produire autrement. Pour nous, pour nos enfants, pour nos petits-enfants.

Au plaisir, et hâte de lire vos commentaires,
Isabelle

 

 

 

21 JOURS de Mindsight #8 : Récap’ 1-7

Me voici au 8ème jour de mon propre défi de 21 jours de mindsight, au 14ème jour d’au moins 5 mn de méditation par jour, que j’ai commencé grâce à Christine Lewicki. Et je commence vraiment à y prendre goût.

En réalité, j’ai l’impression que ça m’apaise. Quand je me sens agitée, pas « alignée », pas centrée, quand je me sens trop « speed »… je me dis qu’il est temps de faire une méditation !

La semaine dernière, j’ai beaucoup fait de « grenouilles » avec ma fille, tandis que depuis trois jours, je choisis plutôt des méditations sur la page de mon amie Elisabeth, Mieux-être au travail (qui n’ont pas grand-chose à voir avec le « travail », et tout à voir avec notre vie – trop – active) : elles ont le mérite d’être courtes, et de faire moins « peur » sur le moment… En compensation, une fois que j’y ai goûté, j’enchaîne souvent avec une deuxième, pour le plaisir et l’apaisement intérieur que cela me procure…

Aujourd’hui, comme je me sentais un peu tendue – j’avais dû oublier à un moment de respirer en profondeur – j’ai choisi sa « méditation sur les zones douloureuses« , toujours incroyablement efficace pour moi.
women power

Au 8ème jour de ce voyage en moi-même, je choisis de faire ici un petit récapitulatif de mes premiers sept articles :

  1. Cerveau et Méditation, ou la mise en place du puzzle qui m’a conduite à ce nouveau défi à moi-même : Dan Siegel d’un côté, Christine Lewicki de l’autre, ma grand-mère au milieu.
  2. Le Cerveau dans la main de Dan Siegel, modélisant notre « cerveau du haut » et notre « cerveau du bas », ou encore notre maison avec son rez-de-chaussée et son 1er étage, qui communiquent parfois… mais pas toujours !
  3. Sensation et Observation, ou comment en me concentrant sur les sons de ma fille au piano, j’ai compris comment une sensation pouvait arriver par deux chemins différents à notre cerveau.
  4. Journal de bord, où je raconte comment j’ai beau avoir la théorie, la pratique est toujours plus compliquée… Et où l’idée n’est pas de faire semblant d’être parfaite, mais d’avancer, chaque jour de mieux en mieux, et pas à pas.
  5. Faire attention à son attention, où j’explique pourquoi et comment la lecture des livres de Dan Siegel sur le cerveau m’a enfin réellement et profondément convaincue d’intégrer la pratique de la méditation de pleine conscience dans mon quotidien.
  6. Douche en pleine conscience, où comment j’ai essayé de me concentrer sur mes sensations physiques sous la douche sans penser à rien d’autre : pas évident !
  7. Douceur et Bienveillance, ou comment les framboises sont ma madeleine à moi…

Au plaisir de vous retrouver dans les jours qui viennent,
avec amour et bienveillance,

Isabelle

21 JOURS de Mindsight #7 : Douceur et Bienveillance

Aujourd’hui, j’avais décidé de parler de l’attachement, cette théorie fondamentale de Bowlby pour comprendre nos relations aux autres, reprise par Dan Siegel dans ses livres sur le cerveau et la mindsight. Une fois de plus, la vie en a décidé autrement.

L’enjeu, jour après jour, est en effet de rester ouvert, curieux, dans l’acceptation de ce qui se présente, ici et maintenant, dans la pleine conscience du moment présent. Ce que Dan Siegel (qui adore les acronymes) a appelé COAL : Curiosity, Openness, Acceptance, Love.

Unknown-2

Après plusieurs heures au téléphone avec des ami(e)s, dans l’écoute et l’accueil de leurs émotions, et au moment de (enfin) me mettre à mon travail, j’ai éprouvé le besoin de me retrouver, de me recentrer, de revenir à moi. J’ai alors ouvert mon fichier « Méditations » et celle qui s’est imposée à moi s’est trouvée être : « Douceur et Bienveillance« ,  piochée sur la page Mieux-être au travail de mon amie Elisabeth

Je me souviens de la toute première fois où je l’ai écoutée, il y a pile un an : au moment où la voix d’Elisabeth nous suggère de penser à un souvenir, une image, une sensation, qui évoque en nous la douceur et la bienveillance, j’avais été bouleversée d’émotion en visualisant, soudain, à l’intérieur de moi, l’image de mon arrière-grand-père dans le fauteuil en cuir de son salon, avec sa jambe raide (il avait reçu un éclat d’obus dans le genou pendant la guerre de 14).
Il me tendait les bras, me faisait asseoir sur ses genoux, et me lisait des histoires. Les mêmes histoires dans les petits livres pour enfants qui appartenaient avant à mon père, et que je lis encore parfois à ma fille…

FullSizeRender

Mon arrière-grand-père était le père de ma grand-mère paternelle, pour laquelle je suis un peu inquiète depuis quelques semaines. Je la sens « loin », elle ne semble plus tout à fait elle-même, agitée, tendue nerveuse, voire parfois presque agressive – elle qui est la douceur et l’écoute même en temps « normal ».

Dans les quelques jours qui ont précédé ma prise de décision de cette série d’articles sur la mindsight, je me sentais en empathie, émotionnelle mais aussi physique, avec elle, et moi aussi, comme si je voulais ressentir de l’intérieur ce qu’elle ressentait, pour comprendre de l’intérieur comment l’aider, j’étais agitée, tendue, et comme je l’écrivais hier : comme une boule de billard ballottée au gré des courants et des événements. J’étais « décentrée ».

À deux reprises, j’ai essayé de lui parler du cerveau, de la méditation, de la mindsight, car je sentais que ça pouvait l’aider à mieux comprendre ce qu’il se passait en elle. En vain. Elle n’était déjà plus en état de m’entendre ou de me comprendre. Trop agitée, déjà trop du côté du « chaos » de la rivière que décrit Dan Siegel, quand il dit que l’enjeu de notre vie est comme de naviguer sur la rivière du bien-être sans nous heurter sur les rives soit d’un côté de la rigidité (le cerveau gauche dominant, quand on cherche à tout contrôler par la rationalisation), soit de l’autre, du chaos (le cerveau droit, quand on est dominé par nos émotions).

Rivière du bien-être

Les conversations avec mes amis aujourd’hui, ont porté en partie sur ces symptômes d’agitation, qui peuvent indiquer un état d’hypomanie. Naturellement, en fond, derrière, je portais ma grand-mère en moi.

Alors quand j’ai fait cette méditation de « douceur et bienveillance » – comme par hasard, celle qui s’est imposée à moi, que j’ai choisie sans y penser – au moment où j’ai entendu la voix d’Elisabeth me demander de repenser à un souvenir, une image, qui évoquait la douceur et la bienveillance en moi… probablement de manière inconsciente, je me suis souvenue de mes sanglots soudains, l’année dernière, quand était venue à moi l’image de mon arrière-grand-père dans son fauteuil.

Sans doute alors en partie parce que je craignais d’être envahie par cette même émotion et ces mêmes sanglots soudains, l’image que j’ai fait venir à moi, pour contourner celle du fauteuil de mon arrière-grand-père, est celle… des framboises de son jardin, qu’on allait cueillir ensemble.
Ah, les framboises… À chaque fois que j’en mange, je ressens en moi ces moments de pur bonheur, de pure présence et de partage. Les framboises sont ma madeleine à moi.

Unknown-1

La stratégie de passer par les framboisiers du jardin n’a cependant pas suffit pour empêcher les larmes, qui sont arrivées à moi tout aussi sûrement qu’avec le fauteuil en cuir du salon…

Alors j’ai choisi de laisser venir à moi cette image de mon arrière-grand-père dans son fauteuil. Et j’ai choisi d’accueillir l’émotion en moi, et de me laisser envahir, tout doucement, par ces sensations de douceur et de bienveillance.

Pépé Abel

À chaque inspiration en moi, entraient en moi la douceur et la bienveillance. Et à chaque expiration, j’envoyais au monde, à mes ami(e)s, à ma famille, et même au-delà, cette douceur et cette bienveillance.

Maintenant, je sais que quelque part en moi, tout au fond de moi, existent cette douceur et cette bienveillance, que je peux partager avec celles et ceux que j’aime… et même au-delà.
Et peut-être que la prochaine fois que je mangerai des framboises, elles évoqueront cette douceur et cette bienveillance en moi ?

C’est ce que je souhaite à toutes et tous aujourd’hui : douceur et bienveillance.
Avec tout mon amour, et ma gratitude.

Isabelle

 

21 JOURS de Mindsight #6 : Douche en pleine conscience !

Aujourd’hui, j’ai travaillé, beaucoup… intensément… concentrée sur mon travail, en essayant de finir ce que je m’étais fixé dans les temps que je m’étais fixé. Et « bizarrement », j’avais oublié de me connecter à la cloche de pleine conscience.
Résultat prévisible : j’ai avancé un peu à l’aveugle toute la journée, en mode « pilote automatique« .
Vous savez, ce mode sur lequel on est en réalité la majeure partie de notre journée ? Ce mode qui fait que quand vous montez sur un vélo ou conduisez une voiture, vous exécutez des gestes sans avoir à y penser ? Ce mode qui fait que vous prenez le métro tous les jours dans la même direction sans y faire attention ?

Un des signaux d’alarme pour moi qu’il était temps que je fasse quelque chose pour me recentrer sur moi-même, et qui est sans doute en partie à l’origine de ma prise de conscience que je naviguais à vue, avec cette impression étrange d’être comme une boule de billard qui serait ballotée de côté et d’autre, sans point d’accroche, est cette matinée il y a trois semaines, où je devais faire faire un vaccin à mon fils.

On avait pris le métro et, au bout d’une station, je me suis rendue compte que nous étions partis dans la mauvaise direction : le fameux « pilote automatique » !  On est donc repartis en arrière. Sans mon fils, cependant, nous aurions raté notre station ! Et pour couronner le tout, quand nous sommes arrivés à l’institut, j’ai réalisé que… j’avais oublié le vaccin dans mon frigo ! Si si. Ce matin-là, je me suis dit qu’il était temps que je reprenne les commandes de mon cerveau…

images-3

Bref, aujourd’hui, à nouveau, j’étais en « pilote automatique ». Si bien qu’au moment de prendre ma douche (je l’avoue, un peu tardivement !), j’ai réalisé que j’avais « oublié » de faire ma méditation quotidienne. Tenue par mon défi de 21 jours d’affilée de mindsight, j’ai alors décidé de tenter… la douche en pleine conscience !

Eh bien, drôle d’expérience ! J’ai trouvé ça vraiment difficile. Vous vous rappelez : l’enjeu n’est pas « d’y arriver », mais de rester conscient(e) du mouvement de notre cerveau et de ramener doucement notre attention quand on constate qu’elle s’est éloignée.

Quand je fais des méditations accompagnées (le plus souvent avec Mieux-être au travail, Christophe André ou bien sûr la grenouille), je concentre mon attention sur la voix et sur ce qu’elle me dit de « faire » : observer ma respiration, ou porter mon attention sur mes pieds, mes chevilles…, ou sur les sons extérieurs. Dans tous les cas, la voix me dit « quoi faire ».

Là, je n’avais pas d’autre son auquel m’attacher que celui de la douche, et je voulais rester attentive à mes sensations physiques : l’eau qui coulait, ma respiration…
Très vite, cependant, je me suis rendue compte que ma pensée partait. Le plus souvent, de manière plutôt amusante, comme en miroir, je pensais à cet article et au fait que cette expérience pourrait me faire un bon sujet. J’essayais donc de m’observer pour retenir ce qui se passait.
Puis je me rendais compte que je m’étais par là-même éloignée de mon objectif de départ, et je ramenais mon attention à mes sensations physiques.
Puis je surprenais à nouveau mes pensées : je devais animer un débat ce soir, quelle robe allais-je porter ? Ou je me rendais compte que j’avais faim ! La faim était une sensation physique, certes, mais aussitôt une pensée  apparaissait : qu’allais-je manger ?

animaatjes-bad-douche-nemen-92864

D’autres pensées ont traversé mon esprit pendant ces courtes minutes, et je me suis rendue compte à quel point la plupart du temps, on ne les contrôle pas : elles arrivent sans qu’on en ait conscience, défilant les unes derrière les autres.

L’enjeu de la pleine conscience est de choisir où focaliser notre attention. Ça peut être sur nos pensées si on le décide, et cela fait d’ailleurs partie des exercices que propose Dan Siegel dans ces livres. Mais en l’occurrence, le choix que j’avais fait était de prendre une douche en pleine conscience

Une des choses importantes que j’ai apprises ces dernières années, notamment en lisant Susan Jeffers, est qu’il n’y a pas d’échec : il n’y a que des expériences dont on tire partie pour faire mieux la fois suivante. Chaque jour de mieux en mieux, et pas à pas. On verra si je fais mieux la prochaine fois, et si mes exercices quotidiens m’aident à mieux garder mon attention là où je le choisis…

Et vous ? Avez-vous déjà essayé de prendre une douche en pleine conscience ?
Hâte de lire vos commentaires !

Au plaisir et à demain,
Isabelle

21 JOURS de Mindsight #5 : Faire attention à son attention

Depuis plus d’un an, peut-être deux, j’avais lu plusieurs livres parlant de méditation de pleine conscience – de « mindfulness« , comme on dit en anglais. J’avais aussi essayé plusieurs méditations accompagnées par des voix : Bernard Giraudeau d’après Jon Kabat-Zinn, Christophe André, Laurence Bibas…

« Être présent« , « vivre l’instant présent », « ici et maintenant« , « être à 100% » dans ce qu’on fait : autant d’expressions avec lesquelles je me suis familiarisée progressivement. Je pratique aussi « la grenouille » avec mes enfants depuis un an et demi – plus par périodes que de manière régulière. Et j’ai eu le plaisir d’apprendre par la maîtresse de ma fille qu’elle leur faisait « faire des grenouilles » en classe, et que ma fille parvenait assez rapidement, par rapport aux autres enfants qui en avaient moins l’habitude, à entrer dans des états de calme intérieur profond.

Unknown 51uRfVR1B0L._SX331_BO1,204,203,200_Unknown-1

J’ai eu un déclic, ensuite, il y a tout juste un an, grâce à mon amie Elisabeth Allier et à ses très courtes méditations sur sa page Facebook Mieux-être au travail : ses 2 ou 3 mn me paraissaient soudain moins insurmontables que les 10 ou 20 mn que proposent souvent les CD.
C’est aussi grâce à Elisabeth que j’ai découvert la cloche de pleine conscience inspirée par l’enseignement du moine vietnamien Thich Nhat Hanh, et que j’ai depuis intégrée à mon quotidien : sur le site fungie.info, on peut programmer les intervalles réguliers auxquels on souhaite que la cloche sonne… et elle nous ramène à nous même, nous rappelle de respirer, et de nous poser la question : suis-je bien en train de faire ce que j’avais décidé de faire ? La première fois que je l’ai entendue, j’ai sangloté longtemps… preuve s’il en est que j’en avais besoin !

J’ai alors accepté l’idée qu’il valait mieux faire tous les jours une courte méditation, que de se fixer d’en faire une plus longue mais… ne pas la faire ! C’est comme avec l’exercice physique : on conseille 3 fois 45 mn par semaine, idéalement au moins 30 mn par jour. Certes. Mais mieux vaut faire parfois 10 ou 20 mn que… rien du tout ! C’est le fameux « le mieux est souvent l’ennemi du bien ». Et, au risque de me répéter, L’Apprentissage de l’imperfection est devenu un de mes mantras, qui m’a en particulier permis de me lancer dans l’aventure de LUTINE, puis dans celle de ce site… en décidant que ça ne serait pas parfait, mais qu’au moins, ça « serait » – l’essentiel étant précisément de faire.

J’ai cependant le sentiment que, jusqu’à ma lecture des livres de Dan Siegel sur le cerveau et la « mindsight » – cette pratique qui permet d' »intégrer » les différentes fonctions et parties de notre cerveau – j’avais « entendu » que la méditation de pleine conscience était bénéfique, mais la pratiquer au quotidien restait un vœu pieu, peut-être parce que je n’avais pas « compris » comment ça fonctionnait.

Unknown-2

Qu’a donc écrit Dan Siegel qui a eu sur moi cette effet de révélation ? D’abord, il s’appuie sur des recherches scientifiques, pas seulement des pratiques empiriques ancestrales. Et ça rassure mon esprit cartésien.

Ensuite, il insiste beaucoup sur les différences – et la complémentarité – entre notre cerveau gauche (logique, linéaire, littéral, langagier) et notre cerveau droit (intuitif, créatif, émotif, global) : depuis Je pense trop de Christel Petitcollin, qui me les a fait découvrir, ces notions m’aident au quotidien depuis quelques années.

Il parle aussi beaucoup des émotions, et de la manière de les apprivoiser pour s’en faire des alliées, et non chercher à les « contrôler » ou les « gérer » : là encore, voilà des années que j’y travaille, notamment depuis ma lecture de L’Intelligence émotionnelle et du Crocodile de Catherine Aymelet-Perrissol.

Il se réfère souvent aussi au transgénérationnel, à partir de la théorie de l’attachement, développée par Bowlby… et pour celles et ceux d’entre vous qui avez suivi à quel point, depuis que j’ai vu Ceci est mon corps de Jérôme Soubeyrand, ça a pris une importance dans ma vie, vous comprendrez que j’y ai été particulièrement sensible.

Enfin, mon point d’entrée dans les recherches de Dan Siegel a été son livre sur le cerveau des enfants : là aussi, voilà des années que je m’intéresse à la pédagogie bienveillante ou positive, par opposition à la violence éducative ordinaire.

Bref, Dan Siegel embrasse dans chacun de ses livres tous ces domaines de réflexion et de recherche sur lesquels je travaille moi-même de mon côté depuis des années. Pas étonnant qu’il m’ait autant accrochée…

Mais j’en viens au fait : qu’explique-t-il donc sur la méditation de pleine conscience qui a fait que lui, enfin, m’a convaincue de l’intégrer à mon quotidien comme une hygiène du cerveau, au même titre qu’on se brosse les dents sans plus se poser de questions ?

psychology

Avant de m’interroger sur cette pratique, je croyais que méditer, c’était « vider son cerveau », ne penser à rien : ce que je me suis toujours sentie incapable de faire… Depuis un ou deux ans, j’avais bien compris qu’il ne s’agissait pas de « ne penser à rien », mais de focaliser son attention sur – par exemple – sa respiration, ou des parties de son corps (comme dans le « scanner du corps »). Je pensais que l’objectif était d’y « parvenir ». Et je trouvais ça difficile, je n’y « arrivais » pas vraiment, ma pensée s’échappait constamment.

J’avais bien entendu qu’à chaque fois, les voix enregistrées nous disaient : « Si vous remarquez que votre esprit s’est échappé, ramenez-le doucement, lentement, sans jugement ». Je le voyais un peu comme un chien fou, qui échappait à notre contrôle, et qu’il fallait « maîtriser » et « contraindre ».
Or ce que j’ai compris grâce à Dan Siegel, c’est que c’est précisément ces moments où la pensée nous échappe qui font l’objet de la méditation : l’enjeu n’est pas d’être parfait (!), mais d’exercer notre attention, comme on le ferait avec un muscle. Quand on fait un entraînement physique, on contracte son muscle, on le relâche, on le contracte, on le relâche… et c’est cette alternance qui le muscle. Avec la méditation, l’enjeu est d’apprendre à ramener son attention sur ce sur quoi on a décidé d’être attentif.

Les moments où nos pensées nous échappent ne sont donc pas un signe d' »échec », mais l’occasion, au contraire, d’apprendre à nous rendre compte qu’elles sont là, à être présent à nous-mêmes… et choisir de focaliser notre attention là où on l’a décidé : sur la respiration si on a choisi la respiration, sur le corps si on a choisi le corps, sur les sons si on a choisi les sons, voire sur nos pensées si on a choisi nos pensées. Waouh !

Aussi un des éléments cruciaux sur lesquels insiste Dan Siegel est ce que les neurosciences appellent désormais communément la plasticité du cerveau : le fait qu’il n’est jamais trop tard pour avancer, progresser, et intégrer les différentes parties de notre cerveau. La méditation de pleine conscience est un des exercices pratiques que propose Dan Siegel pour avancer sur le chemin de notre vie en étant plus présent à nous-mêmes, en apprenant à mieux nous connaître, mieux nous comprendre, mieux vivre nos propres émotions et mieux déchiffrer celles des autres, et par là-même, vivre de meilleures relations avec les gens qui nous entourent. Ceci est le début de mon voyage. Pas à pas, et chaque jour de mieux en mieux.

Au plaisir de lire vos commentaires, et à demain,
avec amour et bienveillance,

Isabelle

 

21 JOURS de Mindsight #4 : Journal de bord

Mardi matin, j’ai euh… crié sur mon fils de 10 ans. Si si. Juste avant de partir à l’école.

L’idée ici est de tenir comme un journal de mes 21 jours de mindsight, de voir si progressivement j’avance dans ma vie, si j’arrive à mieux « intégrer » les différentes parties de mon cerveau, à mieux m’observer, et à moins emprunter la « low road » ; pas de faire semblant, de prétendre que j’assure à tous moments, de vous donner des « leçons » : au contraire, de partager avec vous, en tant qu’être humain faillible, et perfectible

Donc voilà. Mardi, quand mon fils, à 8h20, a déboulé comme un bolide dans la cuisine en me reprochant de ne pas l’avoir prévenu qu’il était déjà si tard, et qu’il allait être en retard à l’école, et que c’était de ma faute, etc etc… et alors que de mon côté, j’étais en train d’envoyer un mail qui me stressait, que je ne suis pas « du matin » et qu’en plus, quand je n’ai pas assez dormi, tout me semble parfois déjà une agression, j’ai euh… explosé !
Je l’ai renvoyé dans ses cordes, lui faisant remarquer qu’il était assez grand pour apprendre à gérer son temps le matin, que je ne suis pas à son service, etc etc… Toutes choses que j’aurais pu dire avec le sourire et gentiment. Sauf que je les ai dites en criant. Aie. Pas fière.
Il est parti à l’école, et j’y ai longtemps repensé, d’autant plus que la veille au soir, j’avais écrit ici même à propos des choses qu’on dit ou fait quand on est en colère et qu’on regrette aussitôt… J’étais un bon terrain d’observation pour moi-même.

En réalité, cette fois-ci, j’étais physiquement tellement en colère, qu’il m’a manqué sur le moment ce recul malgré tout nécessaire pour « m’observer » : je n’avais aucune envie de m’observer. J’avais juste envie de crier ma colère. De lui dire que je n’acceptais pas ce mode de relations sous forme d’accusations et de reproches… en le lui reprochant !
Ben oui. On n’est pas toujours cohérent dans ces moments-là.

Donc voilà, c’est comme tout : il y a la théorie, et il y a la pratique !

L’idée ici, n’est pas d’être parfaite – L’Apprentissage de l’imperfection est depuis deux ans un de mes livres de chevet – mais d’avancer : chaque jour de mieux en mieux, et pas à pas. En observant (même après coup) et en cherchant à comprendre, afin de mieux faire la prochaine fois… – ou pas.

Le soir, je suis allée le chercher à l’école, l’ai embrassé et lui ai aussitôt dit : « Je suis désolée pour ce matin. Vraiment. » Ce à quoi il m’a répondu : « Moi aussi, je suis désolé, Maman. J’étais de mauvaise humeur et j’avais peur d’être en retard à l’école. » – « Je sais. Mais j’aurais dû être capable, moi, de te répondre calmement. Si j’ai explosé comme ça, ça n’a rien à voir avec toi, tout à voir avec moi, et mon histoire. Tu n’en es pas responsable. Je te présente mes excuses et te promets de travailler sur moi pour que ça n’arrive plus. »

Alors voilà, je travaille. Je cherche à comprendre. Je réfléchis. Je revis des scènes de mon passé, lointain ou moins lointain. Je crois que j’ai compris aujourd’hui à quel point, sans doute, mon fils me fait revivre des scènes de mon enfance, quand j’avais le même âge que lui aujourd’hui. Que je le vois comme en miroir. Que ces explosions soudaines qui parfois me submergent, ont de grandes chances d’être « héritées ».

Le titre original de cet article était « De l’attachement », parce que ce soir, j’avais envie de vous parler de cette théorie fondamentale de Bowlby que Dan Siegel nous permet de revisiter à la lumière des neurosciences. Sauf que dès les premières lignes, je suis partie sur tout autre chose. Alors pendant un temps, il s’est intitulé « mea culpa » : ça en dit long sur mon sentiment de culpabilité, et le travail qui me reste à faire.

J’ai finalement choisi comme titre celui que vous avez lu : « Journal de bord« . Car l’idée ici n’est pas de me jeter la pierre, mais bien de comprendre ce qui se joue en moi, afin de sortir des ornières et des schémas acquis dans lesquels mon cerveau s’embourbe quand il fonctionne en pilote automatique.

L’un des exercices phares de mindsight que conseille Dan Siegel est en effet d’écrire, de tenir un journal. C’est un peu ce que je fais ici, en le partageant avec vous.
En  espérant que ce travail de réflexion que je mène avec ces 21 jours de mindsight m’aidera à mieux articuler ma vie et mes émotions.
FullSizeRender

***

Ce soir, avec ma fille, nous avons fait cette « Petite Grenouille », la méditation n°2 sur le CD enregistré par Sarah Giraudeau. Je vous l’offre, puisque c’est celle-ci que l’on trouve sur  Internet. Hâte de savoir si elle vous plaît, à vous aussi…

Au plaisir, et à demain.
Isabelle

21 JOURS de Mindsight #3 : Sensation et Observation

De nos jours, on est tellement constamment sollicité par des informations ou obligations extérieures (travail, enfants, bruits, mails, textos qui interrompent, réseaux sociaux) qu’on en oublie souvent de se réserver du temps pour soi, ce temps que Dan Siegel appelle le « time-in » (par rapport à « time-out« ) : notre capacité à observer et noter comment on se sent à l’intérieur.

Unknown

Dimanche matin, dans Brainstorm de Dan Siegel, j’ai lu qu’une sensation peut arriver au cerveau par deux moyens :

  • l’information directe ressentie par le corps (parfois on n’en a pas conscience, mais elle modifie notre perception de la réalité, voire notre comportement) ;
  • l’observation qu’on en fait, grâce à la capacité de notre esprit (mind) à regarder à l’intérieur de soi.

Intéressant en soi, mais… un peu abstrait, dit comme ça.

41qPibHq1IL._SX332_BO1,204,203,200_

Un peu plus tard, j’avais décidé de méditer quelques minutes : prendre un temps pour moi, où je choisirais sur quoi focaliser mon attention.
C’est alors que ma fille a commencé à jouer au piano. Plutôt que de chercher à modifier la réalité, j’ai alors choisi de faire une méditation sur les bruits extérieurs, et je me suis concentrée sur son piano.
Peu après, un de mes chats m’a rejointe sur mon lit. J’ai essayé de me concentrer sur son ronron (je suis fan de ronronthérapie !), mais pas facile avec le piano. Je suis donc retournée au piano.

Mon amoureux a gentiment décidé d’aider ma fille avec son piano : j’ai continué à me concentrer sur les sons – le piano, plus leurs voix. Juste observer, noter, sans jugement.
Sauf que leurs voix ont commencé à s’emballer un peu : ils n’étaient pas d’accord.

images-3

Je me suis alors sentie légèrement agacée : allais-je devoir intervenir, alors que j’avais décidé de méditer ? Ils me dérangeaient ! Je me sentais petit à petit sortir de mon état de concentration, comme « en alerte ».

Je me suis interrogée sur cette sensation d’alerte : d’où venait-elle ? Qu’est-ce qui avait changé en moi ? Plutôt que de céder à ma pulsion d’aller leur faire remarquer qu’ils faisaient « trop de bruit »… j’ai choisi de tourner mon attention, non plus sur les sons extérieurs, mais sur mes sensations physiques intérieures.

J’ai alors pris conscience dans mon corps d’une légère tension qui me donnait l’impression d’être agitée, jusque dans mes poignets. J’ai décidé de l’observer, simplement, sans jugement.

images-4

Et alors soudain, j’ai compris, physiquement ressenti, ce que Dan Siegel voulait dire par les deux chemins par lesquels une sensation peut arriver à l’esprit : la sensation physique, qui m’informait directement qu’il y avait potentiel « danger » (je me sentais agitée et je sortais progressivement de mon état méditatif) ; et l’observation que je pouvais faire de cette sensation physique, qui lui donnait sens.

Dan Siegel appelle appelle ça : « OWN your sensation » – pour Observe, Witness, Narrate. L’observer simplement, en rendre compte et être capable de la raconter.

J’ai pris conscience de cette sensation de tension intérieure que je ressentais et qui, si je n’avais pas choisi de l’observer et si j’y avais été simplement réactive, aurait pu me conduire à me lever, soudain énervée, et à intervenir dans leur dispute sous prétexte qu’ils avaient interrompu ma méditation. Et on aurait été trois, alors, à être énervés.

Là, j’ai simplement observé, noté… et j’ai continué à me concentrer sur les sons qui me parvenaient du salon et sur mes sensations intérieures. Et tout s’est finalement très bien passé. Waouh !

C’est une chose de lire, c’en est une autre d’expérimenter physiquement.

10375957_685368438237030_7043752883762691531_n

Aujourd’hui, j’ai fait avec ma fille la grenouille n°1 : « Calme comme une grenouille ».
Où la voix de Sara Giraudeau explique qu’une grenouille, quand ça s’agite autour d’elle, reste calme et parfois ne bouge qu’un œil.

Au plaisir de partager ces expériences avec vous. Hâte de lire vos commentaires, et vos propres expériences.

Isabelle