Mise en perspective historique et technologique

… comme je l’ai racontée à ma grand-mère en 2013 ! 
 
C’est à une nouvelle révolution technologique dans le cinéma que l’on assiste depuis quelques années avec les appareils à grands capteurs tels que le Canon 5D, comme à la fin des années 50 au moment de la Nouvelle vague, quand les réalisateurs avaient soudain pu sortir dans la rue avec leurs caméras 16 Beaulieu et ainsi échapper à la lourdeur des tournages en plateaux.
 
C’est déjà un peu ce qu’il s’était passé à la fin des années 90, quand Pierre Chevalier avait lancé sa collection « Petites caméras » sur Arte : c’est dans cette collection que j’avais réalisé PARIS-DEAUVILLE. Ces « petites caméras » ultra sensibles permettaient de tourner sans lumière additionnelle : fini les gros projecteurs, les camions et toute l’équipe d’électros-machinos. On tournait en équipe légère, et c’était magique. Certes. Mais visuellement, ça restait de la vidéo. 

Aujourd’hui, le 5D, l’appareil photo développé par les ingénieurs de chez Canon, permet de tourner en équipe ultra-légère de la même manière, mais avec des objectifs qui ont un « rendu 35 » : son grand capteur lui permet en effet de jouer sur la profondeur de champ comme la pellicule.

On peut donc alors, avec un appareil photo, « faire des images cinéma ». C’est une véritable révolution.

Je me suis fait offrir un 5D pour mon anniversaire en 2011 : je savais qu’un jour j’en ferais quelque chose… 
J’ai suivi en avril 2013 une formation technique avec le groupe 25 Images (des réalisateurs de télévision), et j’ai été convaincue que c’était possible de se lancer dans l’aventure. C’est déjà ce qu’avaient fait Valérie Donzelli avec La Guerre est déclarée, tourné au 7D, ou Céline Sciamma avec Tomboy.
 
À cette révolution technologique, s’ajoute la montée des sites de financement participatif sur Internet. 
 
D’ici quelques années, on sera sûrement saturé et on n’en pourra plus de recevoir chaque jour dans sa boîte mail des sollicitations à participation… mais pour l’instant, ça paraît encore « magique » : on découvre le principe de pouvoir participer au financement d’un film et en échange, de suivre l’avancée du tournage et d’être dans les « petits papiers » du réalisateur, et on est content de se dire que c’est en partie grâce à nous, qu’un film peut se faire
 
D’un côté le 5D, de l’autre les débuts du financement participatif : en 2013, c’était LE bon moment pour se lancer dans l’aventure de LUTINE