Entretien avec la réalisatrice

Entretien avec Isabelle Broué (tiré du dossier de presse) 

Reprenons la question que vous pose votre sœur, Caroline Broué, au micro (fantasmé) de France-Culture dans Lutine : « Lutine est votre second long-métrage, après Tout le plaisir est pour moi, sorti en 2004. Il s’appelle Lutine parce qu’il parle de “lutinage”, mot créé par Françoise Simpère, l’autrice du Guide des Amours plurielles. On peut dire  polyamour , polyamorie ,  lutinage  ou encore  amours plurielles … bref, on ne sait pas bien à quel mot se vouer. Au fond, de quoi s’agit-il ? »

D’amours plurielles, en effet. Ou plus précisément de la possibilité de vivre en parallèle plusieurs histoires amoureuses et/ou sexuelles, et que toutes les personnes concernées soient au courant, et d’accord.

Le mot le plus courant en francophonie est “polyamour”, qui nous vient du néologisme américain “polyamory”, créé à la fin des années 90 à partir d’un mot grec (poly : plusieurs) et d’un mot latin (amor : amour). À mon sens, si les Américains avaient souhaité parler de “poly-amour”, ils auraient créé “poly-love”. En effet, quand on entend “polyamory”, on est obligé·e de se poser la question : “de quoi s’agit-il ?”. En français en revanche, quand on entend “poly-amour”, on imagine tout de suite savoir de quoi il s’agit : d’être “amoureux·e” de plusieurs personnes en même temps.

Or non : la polyamorie met avant tout l’accent sur le consentement et l’éthique. Il importe, d’une part, que toutes les personnes concernées soient au courant et d’accord ; d’autre part, de faire attention à l’autre, de prendre soin de la relation. Que l’on soit amoureux·e des personnes avec lesquelles on est en relation, est optionnel : on parle de relations intimes – amoureuses ou non, sexuelles ou non.

C’est pourquoi je préfère utiliser le mot “polyamorie”, calqué sur l’anglais : il oblige les personnes à se demander : “poly-quoi ?” et à s’interroger sur ce qu’elles attendent, elles, de leurs relations.

Et “lutinage” ?

Le titre de mon film, Lutine, vient en effet du mot “lutinage” créé par Françoise Simpère, l’autrice des livres Aimer plusieurs hommes et Le Guide des Amours plurielles, à partir du vieux français “lutiner” (qui veut dire charmer, séduire, faire la cour), mais aussi en référence au monde parallèle des lutins et lutines, ce petit peuple facétieux qui peut parfois inquiéter car on le connaît mal.
J’aime bien cette sonorité des mots lutins et lutines qui renvoie à “coquin, mutin, malin” d’un côté, et lutinage, qui peut faire penser à “butinage” ou bien sûr “libertinage”.

Très bien, assumons donc dès le début ce qui peut en effet en “choquer” certain·es dans ce concept d’amours libres : quelle différence entre la polyamorie et le libertinage ?

Traditionnellement, le libertinage met avant tout l’accent sur l’aspect sexuel des relations, à l’exclusion des sentiments amoureux, tandis que la polyamorie insiste sur les relations elles-mêmes – qui peuvent être sexuelles ou non, amoureuse ou non.

En polyamorie, on part du principe que chacun·e est libre, intrinsèquement : de ses émotions, de ses sentiments, de ses relations. Des relations sentimentales, voire amoureuses, sont donc possibles en dehors d’une relation qui existerait déjà – si tant est que la référence soit en effet un “couple”.

 

Comme vous vous le demandez vous-même dans votre film, est-ce que “ polyamorie ”  n’est pas un mot nouveau inventé pour parler de quelque chose qui a toujours existé ? Quelle différence par exemple avec un “ couple  libre ” ?

Plutôt que de mettre l’accent sur le couple – qui est aujourd’hui encore la “norme” dans notre société, comme un passage obligé, un critère de réussite de sa vie amoureuse – la polyamorie met avant tout l’accent sur l’individu, et sur ce que chacun·e souhaite pour soi-même dans sa vie et ses relations.

Une relation éthique et positive entre deux personnes est un espace de liberté, de dialogue, d’acceptation de l’autre tel·le qu’ielle est – et non tel·le qu’on voudrait qu’ielle soit -, de bienveillance, de communication non-violente, où chacune des personnes concernées s’engage à tenir compte des émotions, des sentiments, des besoins de l’autre, sans pour autant être dans le sacrifice de ses propres émotions, sentiments ou besoins.

Il s’agit alors pour chacun·e des partenaires de définir pour soi ce qu’ielle attend de la relation, en dehors des normes ou des habitudes imposées par la société, la culture ou, plus généralement, “les autres”.

 

Lutine a été produit en financement participatif. Comme le dit votre sœur à son micro fictif, “le sujet aurait-il fermé la porte aux producteurs”, ou bien, comme le suggère un autre personnage de Lutine, est-ce vous qui aviez peur de contacter des producteurs ?

Lutine a en effet été financé entièrement en financement participatif – et la souscription reste ouverte pour m’aider à le distribuer et à l’inscrire dans les festivals, souvent payants.

Lutine – et sa forme particulière – sont nées de la conjonction de trois éléments :

  • le désir de réaliser un documentaire sur les amours plurielles, dans lequel j’imaginais déjà de me filmer pour créer du lien entre les différent·es intervenant·es, en jouant le rôle de la “candide” : leur poser les questions que pourrait se poser le spectateur ;
  • tourner mon second long-métrage avant le dixième anniversaire du premier jour de tournage de mon premier long, tourné à l’été 2003 : c’est un défi que je m’étais fixé, et je fonctionne bien aux défis !
  • et donc, tourner avec l’appareil photo à grand capteur dans lequel j’avais investi, et qui imposait des contraintes techniques particulières – rien de tel que les contraintes pour stimuler la créativité.

Je ne me suis donc même pas posé la question d’une production : je n’avais pas le temps ! J’ai eu l’idée du film le 29 décembre 2012 et je me suis fixé de commencer à le tourner avant mi-juillet 2013, l’annonçant publiquement pour m’aider et m’obliger à m’y tenir.

En six mois, j’ai donc :

  • écrit le scénario
  • suivi une formation sur les appareils photos à grand capteur
  • créé le site internet du film
  • monté une équipe
  • lancé une souscription
  • et de fait, commencé à tourner.

J’ai tourné d’abord quatre jours, à la fois des séquences de fiction et de documentaire, pour voir si j’étais crédible en “comédienne”. Puis, avec un étudiant de la FEMIS que j’avais eu comme élève, on a tourné et monté une bande-annonce, qui m’a aidée à rassembler les 8000€ dont j’avais besoin dans un premier temps pour tourner le film. Et l’aventure de Lutine était lancée !

 

Vous avez tourné en combien de temps ?

Trente-six jours de tournage (avec parfois des “journées” de seulement deux heures, en fonction des disponibilités des un·es ou des autres, voire des décors), répartis sur plusieurs mois, la grande majorité à l’automne 2013.

On a monté en parallèle du tournage, pendant l’équivalent de six mois, répartis sur dix-huit. Sonia Bogdanovsky, qui a monté le film, faisait quasiment partie de ma famille : on montait dans la chambre de mon fils pendant qu’il était à l’école, elle partageait avec mes enfants leurs tartines de chocolat et leurs compotes pommes-châtaigne.

Vous présentez votre film comme une “comédie documentée” : c’est un genre qui n’existe pas !

En effet. C’est une comédie ET un documentaire. Une comédie dans laquelle est inclus un documentaire.

Sauf qu’il est souvent difficile de distinguer ce qui est “vrai” de ce qui est “fiction” : c’est l’idée même du film de “brouiller les pistes”, comme le dit le personnage joué par Philippe Rebbot.

 

Dans l’une des nombreuses mises en abyme avec lesquelles vous jouez dans Lutine, vous en parlez comme d’un OFNI : un Objet Filmique Non Identifié. C’est un concept que vous assumez dans la vraie vie ?

(Rires) Qu’est-ce que “la vraie vie” ? Cette interview est-elle réelle ou bien créée de toutes pièces ?

Oui, j’assume pleinement ce côté OFNI de Lutine, par ailleurs totalement cohérent avec la manière dont les lutins et les lutines inventent une nouvelle façon de vivre leurs relations intimes, à la marge de ce qui “se fait” ou “ne se fait pas” habituellement dans notre société.

Quel·le producteur·trice m’aurait suivie sur un tel projet : ce mélange fiction et documentaire, où il est parfois difficile de faire la part des choses entre la fiction et la réalité, et dans lequel le rôle principal est tenu par une inconnue de 45 ans qui n’avait auparavant jamais joué de sa vie ?

 

Précisément : vous jouez le rôle principal de la réalisatrice qui n’a pas tourné depuis dix ans et “ne gagne même pas sa vie”, comme le lui fait remarquer son fils au début du film. Un auto-portrait ?

“Auto-portrait”, c’est le point de vue de Sonia Bogdanovsky, qui a monté le film. Je préfère, moi, parler d’auto-fiction : en effet, on ne peut jamais savoir ce qui est vrai, et ce qui est fabriqué de toutes pièces.

Qui joue, qui ne joue pas ?

Sur le tournage, on ne compte plus le nombre de fous-rires qu’on a eus avec les claps : il y avait les “vrais” claps et les “faux” claps, et comme souvent tous portaient le “vrai” numéro de séquence, on s’y perdait constamment !

 

Le spectateur s’y perd lui aussi s’il essaie de s’y repérer entre le “vrai” et le “faux” : c’est volontaire ?

« Volontaire », pas réellement, mais assumé, oui. En réalité, le film reflète l’état de ma propre perplexité au moment où j’écrivais le scénario et où je me faisais moi-même cette réflexion : si on essaie de suivre le fil de la fiction, de distinguer ce qui est “la vraie vie” de la “fiction dans le film” que tourne Isa, le personnage que je joue, on s’y perd. Mais si on marche à l’émotion, alors on suit très bien.

Un ami m’a dit que pour lui, Lutine était un film “hypnotique” – et comme il est lui-même hypnothérapeute, c’est pour moi l’un des plus beaux compliments que l’on m’ait faits : c’est un film qui oblige nos neurones à lâcher prise !

 

Comment avez-vous travaillé avec les comédien·nes ? Le fait que vous jouiez vous-même dans le film a-t-il changé votre façon de travailler ?

Comme je l’ai fait sur chacun de mes films, et dans la mesure du possible, j’ai répété avec chacun·e avant le tournage ; c’était important que les dialogues leur correspondent parfaitement, et j’ai parfois réajusté certaines séquences en fonction de leurs remarques ; et ça m’a permis également d’avoir en retour leur regard de “pro” sur mon propre jeu.

Pour mon jeu, je me suis beaucoup reposée sur les technicien·nes : le plus souvent Isabelle Razavet, à l’image ; les ingénieurs du son, et notamment Laurent Benaïm, avec qui j’avais tourné mes trois films précédents, et qui était là pour les séquences les plus difficiles à jouer pour moi ; et mon “bras droit”, véritable continuité du film : Solène Belleux, qui a assuré le rôle de scripte sur quasiment l’ensemble du film.

 

Au générique, on voit en effet de nombreux·es technicien·nes ?

Oui, car comme tou·tes étaient en participation, ielles ne venaient que quand ielles étaient disponibles. Parfois j’ai pu m’organiser en fonction d’elleux, notamment par rapport à Isabelle Razavet pour avoir une cohérence à l’image dans tout ce que je tournais chez moi, mais d’autres fois, ce sont d’autres paramètres qui ont eu priorité, comme les disponibilités de certain·es comédien·nes, ou lorsque nous avons tourné les séquences dans le café poly : il fallait se caler sur les vraies dates des événements, quand les gens qui acceptaient d’être filmés en “figurant·es” étaient là.

 

Vous avez donc vraiment tourné dans un “vrai” café poly ?

Oui. Ce ne serait plus possible aujourd’hui, car nous sommes passé·es d’une trentaine de “régulièr·es” au moment du tournage, à une centaine de personnes chaque mois.

 

Ces séquences sont donc de véritables séquences documentaires ?

Tout dépend ce que vous appelez une “véritable” séquence documentaire ! (Rires)

Au moment où on a tourné ces séquences, deux des réponses qui revenaient souvent dans les cafés poly étaient : “ça dépend” et “c’est compliqué”. Je pourrais vous dire la même chose ici.

La plupart (mais la plupart seulement !) des intervenant·es sont en effet des “vraies personnes de la vraie vie”, mais elles avaient malgré tout un texte ou une idée à respecter – sur lesquels on s’était mises d’accord auparavant.

Le film mêle constamment et joyeusement la réalité et la fiction, tant et si bien que moi-même, parfois, je m’y perds. L’important est que cela marche à l’émotion…

 

Vous brouillez vraiment les pistes ?

Oui ! Ça fait partie du plaisir du jeu.

Par exemple, Caroline, ma sœur, présentait réellement “La Grande Table” sur France Culture au moment où on a tourné. Comme je savais que jamais elle ne m’interviewerait pour la sortie du film, je nous ai écrit une séquence sur mesure. Sur le tournage, elle a cependant réécrit ses questions à sa sauce “radio”. Et Françoise Simpère lui a vraiment répondu en mode documentaire.

L’autre séquence devant France Culture, où elle me dit qu’elle n’a pas eu le temps de lire le scénario, était en revanche écrite à la virgule près (même si le jour du tournage, elle m’a avoué qu’elle ne l’avait vraiment pas lu : la réalité rattrapait la fiction !). Et si ses répliques m’ont vraiment été dites par une personne de ma famille dans la “vraie vie”, elles ne venaient pas d’elle, qui a joué le jeu de la fiction.

 

Qu’est-ce qui est fiction, qu’est-ce qui est réalité ? C’est véritablement l’un des enjeux de ce film…

Oui. En réalité (je n’en avais pas conscience en l’écrivant), Lutine parle autant -si ce n’est plus – de création que d’amours plurielles.

Ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si le premier festival de cinéma français auquel il a été sélectionné est le festival “Indépendance(s) et Création”.

J’ai écrit Lutine tout en découvrant en parallèle le livre de Maureen Murdoch : Le Parcours de l’héroïne, ou la féminité retrouvée, qui été pour moi une révélation et ne cesse de m’inspirer depuis. La structure du scénario reflète directement ce “voyage de l’héroïne” (pour reprendre Joseph Campbell) et notamment avec cette allusion au “fond de la caverne” et l’histoire de la “Grande Déesse”.

 

Vous parlez du scénario, mais la forme du film est aussi très travaillée ?

Oui. Au moment où j’écrivais le scénario, je donnais des cours de “langage cinématographique” à des étudiant·es dans des écoles de cinéma (dont la FEMIS, dont je suis diplômée, et l’École de la Cité où j’ai d’ailleurs tourné une séquence finalement coupée au montage).

J’aimais particulièrement les inciter à réfléchir sur : qui raconte, qui est le narrateur – ou la narratrice ! – de cette scène, de quel point de vue se place-t-on ? Je les faisais travailler sur ce qu’est une “caméra subjective”, sur pourquoi on utilise si rarement les “regards caméra” au cinéma, et comment ils sont ressentis par le spectateur.

Je leur montrais des films, et notamment de Woody Allen. Je dois avouer que sa liberté de ton et de narration a grandement contribué à me décomplexer : après tout, c’est moi (ou mon personnage ?) qui racontais ce film, et si j’avais envie de jouer avec les codes de la narration, c’était ma liberté ! Et comme je savais dès le départ que je n’aurais de comptes à rendre à personne d’autre qu’au spectateur, je me sentais réellement libre.

Cependant, en effet, la forme du film est ultra-rigoureuse, et le film pourrait être étudié en cours de cinéma : ce qui est “making of” est filmé en plans-séquences (l’un d’eux avec Philippe Rebbot fait plus de 6 minutes, passant de la lumière du jour à de la lumière artificielle, d’intérieur à extérieur : une véritable performance d’Isabelle Razavet, seule, vraiment seule, à l’image), tandis que quand les séquences ont un statut de “fiction”, elles sont découpées. Et parfois, bien sûr, ce n’est plus si “évident” – sinon ce ne serait pas drôle.

Je dois dire que j’ai pris un grand plaisir à écrire ce film, à le tourner, à le monter… et maintenant à le montrer, et à entendre les salles parfois s’étrangler de rire – d’ailleurs, et c’est surprenant, pas toujours aux mêmes endroits selon qu’il s’agit d’un public francophone ou étranger. J’ai hâte que le film sorte en salles et d’aller à la rencontre du public !

 

Gros travail de montage ?

Oui, toujours dans le plaisir. Quel luxe de pouvoir ainsi s’arrêter un temps, voire quelques semaines, le temps de laisser reposer, de gagner en recul, puis de retrouver le film avec excitation, plutôt que de s’épuiser et de finir ne plus rien voir, comme cela m’était arrivé avec mon premier long.
Et la suite de la post-production ?

Que des femmes : Sonia Bogdanovsky au montage, Rym Debbarh-Mounir au montage-son, Mélissa Petitjean au mixage, qui ont toutes fait la FEMIS, ce qui nous donnait incontestablement un langage commun. Qu’est-ce qu’on a ri ! Puis à l’étalonnage, encore une femme : Isabelle Laclau. Le tout, en étant accueillies comme des princesses au Studio Orlando, qui avait des disponibilités parce que c’était l’été. Que du bonheur.

En parallèle, c’est la société Autre Chose, sous la direction de Mathias Weber, qui a fabriqué les effets spéciaux (comme par exemple, les séquences du film montrées dans l’ordinateur, qui ne sont pas toujours celles qui avaient été tournées).

 

Vous tenez à ce que le film soit accessible au plus grand nombre ?

Oui. Cela fait partie de ma démarche inclusive et activiste engagée. Le film sera projeté systématiquement avec des sous-titres dits « SME » : pour personnes sourdes et malentendantes.

Quant à l’audio-description pour les personnes aveugles et mal-voyantes, que nous avons enregistrée à l’association Valentin Haüy, j’espère la mettre sur la plate-forme de l’application allemande Greta, qui permettrait à chacun·e de l’activer dans n’importe quelle salle à partir de son smart-phone.

 

Comment le film a-t-il été accueilli par la communauté poly ?

Avec enthousiasme. La communauté poly internationale s’en est réellement emparé, et l’a déjà traduit dans de nombreuses langues (en plus de l’anglais, les sous-titres existent en italien, espagnol, catalan, allemand et même chinois) et il a été projeté – entre autres – à Lisbonne, Barcelone, Rome, Bern, Hambourg, Berlin, Berkeley, New-York, Montréal, Melbourne et même à Bangalore, en Inde.

Il a également gagné deux grands prix au Vancouver International Women in Film Festival : le Best Feature Award et le Best Screenplay Award. J’étais aux anges.

 

Comment voyez-vous la suite de l’aventure ?

Je suis excitée comme une puce ! Lutine sort en sortie nationale le 4 avril 2018.
À Paris, il sera aux 3 Luxembourg les 4 et le 6 avril, puis à partir du 13, il s’installera à l’Accattone pour une projection hebdomadaire suivie d’une discussion avec la salle chaque vendredi soir, et ce, tant que le public sera au rendez-vous : je l’espère pour plusieurs mois.

Avec ce film, je crois au bouche-à-oreille : le livre d’or et les retours emballés et émus des premier·es spectateurs et spectatrices me portent au quotidien, et à chaque projection, je vois des personnes revenir, parfois pour la 3ème ou 4ème fois, en y amenant des ami·es. Je crois à une autre manière de sortir les films, dans le contact et l’échange avec le public, et sur la durée.

Je conçois presque la sortie de Lutine comme un spectacle vivant : chaque projection sera suivie d’une discussion sur la polyamorie, et le public viendra autant, je l’espère, pour découvrir le film (et le plaisir de rire ensemble) que pour partager une expérience de vie.

Je suis évidemment également à la disposition des exploitant·es pour aller présenter Lutine et rencontrer le public en régions. Cinq ans après avoir eu l’idée de Lutine un soir de fièvre… ce n’est que le début de l’aventure !