Anne – Extrait interview

ANNE

Par essence, c’est antinomique – je vais m’expliquer – et en même temps, l’un n’exclut pas l’autre.

Dans l’échangisme, ou le libertinage dans ce sens-là, il y a en général une limite qui est qu’on a le droit d’échanger son corps, mais pas le reste. Donc le contrat typique de base, c’est du sexe sans sentiments.

C’est antinomique, pourquoi ? Parce que dans la polyamorie, par définition, on est sur la liberté de vivre ce qu’on a à vivre : on est sur l’idée que personne n’appartient à personne, et qu’on est libre d’éprouver des sentiments, d’échanger des choses, son corps, ses sentiments, ses émotions… avec un autre.

Et donc, des libertins pas polyamoureux, il y en a beaucoup ; des polyamoureux qui peuvent être libertins… c’est possible. L’un n’exclut pas l’autre.

Si on prend le livre La Salope éthique, c’est vraiment ça : il y a cette question de « l’éthique » : c’est-à-dire, je fais ce que je veux dans la mesure où je ne trahis pas, je ne trompe pas, je ne blesse pas volontairement mes partenaires.

Mais après, une fois qu’on a posé ça, oui, on peut coucher à plusieurs… – ou pas.
Si tu as envie de coucher à plusieurs, fais-le ! Si tu n’as pas envie, ne le fais pas.