Marie Gillain s’est fait plaisir
ELLE AVAIT 16 ans quand elle a débuté devant les caméras avec Gérard Depardieu pour partenaire dans Mon père, ce héros. Depuis, Marie Gillain est devenue maman, et à 29 ans elle peut déjà se vanter d’avoir tourné avec Bertrand Tavernier, Ettore Scola, Cédric Klapisch, Gabriel Aghion, Philippe de Broca.
Aujourd’hui, elle est l’héroïne du premier long-métrage d’Isabelle Broué, Tout le plaisir est pour moi, une comédie qui aborde la sexualité féminine de manière ludique (lire la critique ci-dessous).
Qu’avez-vous pensé en recevant le scénario de ce film ?
MARIE GILLAIN. Qu’il s’agissait d’un sujet culotté, c’est le cas de le dire ! Je n’avais jamais lu un truc pareil. Au cinéma comme en littérature, le plaisir féminin est souvent traité de manière sombre, tourmentée ou encore de façon militante, ce qui ne me plaît pas. Là, il y a un humour cocasse et une analyse des relations humaines qui place Tout le plaisir… entre le film d’auteur et la comédie populaire.
Comment avez-vous abordé le personnage de Louise ?
Disons-le : elle est chiante, névrosée, obsessionnelle, mais aussi touchante et vulnérable. Son côté grande gueule, qui est assez éloigné de moi et pouvait être inhibant, je l’ai trouvé en l’incarnant au cours des répétitions qu’Isabelle Broué a organisées durant un mois. Pouvoir travailler un personnage autant en amont est un vrai luxe. D’autant qu’il s’agit d’un premier film…
Un premier film est un enjeu très fort pour le réalisateur, qui doit tout donner, tout mettre en oeuvre pour réussir, et pour le comédien, qui porte une énorme part de responsabilité dans le résultat.
C’est pour cela qu’Isabelle et moi avons travaillé ensemble pour bâtir un personnage non stéréotypé, qui se révèle petit à petit au spectateur et lui fait comprendre que sa peur réelle, c’est de s’engager avec le garçon qu’elle aime.