Lutine est né de la conjonction de trois désirs : réaliser un film sur les amours plurielles ; tourner « là maintenant tout de suite », quelles que soient les conditions – je voulais tourner mon second long-métrage moins de dix ans après le premier, Tout le plaisir est pour moi, sorti en 2004 – ; et tourner avec mon appareil photo à grand capteur.
Au final, Lutine est une « comédie documentée » (une comédie incluant une partie documentaire), une auto-fiction qui parle autant de l’ouverture d’un couple à la polyamorie que du processus de création d’un film.
C’est un OFNI – Objet Filmique Non Identifié – à tous points de vue (forme, fabrication, distribution), dans lequel il est parfois difficile de faire la part des choses entre la réalité et la fiction. C’est pour moi l’essence même du plaisir du cinéma : savoir que tout est fabriqué et pourtant, ressentir de vraies émotions.