Le 13 novembre, jour de tristesse et de commémoration, nous avons décidé de nous réunir pour nous tenir chaud et solidaires, en travaillant ensemble à imaginer comment contribuer à rendre le monde meilleur en commençant par travailler sur nous-mêmes et sur nos relations. Pour reprendre la formule du MPK (ManKind Project) dont fait partie Loïc, mon partenaire : « Rendre le monde meilleur, un homme à la fois » – que nous choisissons d’étendre à tou.te.s les humain.e.s, bien entendu.

Nous avons donc organisé un grand « goûter poly X+ » (« X+ » pour « sexualité positive ») collaboratif et participatif au café de Paris. L’idée, inspirée des OpenCon (open conferences) telle que celle à laquelle nous avons assisté en Catalogne en mai dernier, est que chaque participant.e peut proposer ou animer un atelier ou un groupe de parole.

C’est ainsi que les quelques 60 ou 70 personnes réunies cet après-midi là ont pu participer à des groupes tels que :
– « Poly-quoi ? » Ou : qu’est-ce que la polyamorie ?, par Loïc
– Découverte du Tantra, par Nathalie Giraud, de Piment Rose
– La Roue du Consentement, par Emmanuelle Duchesne
– « Désencombrants : faire place nette », par Dominique Lefèvre et Valy.
– Les Outils de la thérapie Imago pour le dialogue dans une relation, par Hannah
– « Prendre soin de soi et des autres, concilier besoins de sécurité et liberté de tout le monde »
– Polyamorie et Libertinage (Non exclusivité sexuelle et sentimentale), par Ève de Candaulie qui a aussi dédicacé son dernier roman : L’Infidélité promise
– Polyamorie et BDSM, par Chloé
– Méditation relationnelle, par Vianney Stroebel qui a créé le site Être heureux sur la psychologie positive
– Découverte de la CNV (Communication non-violente), par Loïc
– Polyamorie et Neuro-atypie, par Claire
– « Relations intimes et Inégalités sociétales entre les personnes »

Le tout orchestré de main de maître par Thierry, chercheur en psychologie positive, qui a su créer une dynamique de groupe parmi toutes les personnes présentes, avec quelques exercices simples de gestion de groupes.

Diane nous a aussi proposé un atelier sur « Transidentité, questions de genres et non-binarité« , tandis qu’on nous a demandé un groupe sur « Dépendance affectives, addictions et relations multiples » et un autre sur « Polyamorie et Sexualité »… qui seront peut-être du coup au programme de notre prochain goûter poly X+ (car au vu du succès de celui-ci, on n’a tou.te.s qu’une seule hâte : remettre le couvert !).

Par ailleurs, quelqu’un m’a écrit – et je l’en remercie – en regrettant que nous n’ayons pas proposé un groupe de discussion sur la gestion de la jalousie en Polyamorie : et en effet, c’eût été une excellente idée, et il est certain que de nombreuxes participant.e.s auraient été intéressé.e.s. Je ne peux que vous encourager, la prochaine fois, à le proposer : nul besoin d’être un.e expert.e pour proposer un thème de discussion en effet, il suffit d’en donner l’impulsion, puisque ces groupes sont auto-gérés : c’est le principe même d’une OpenCon.

Ce premier « goûter poly X+ » (après les deux pique-niques poly X+ que nous avions proposés cet été à Paris, sur le même modèle excepté… que nous étions en extérieur !) a été suivi de la projection de mes quatre courts-métrages de fiction, réalisés entre 1993 et 2000 : Chocolat amer, Presse-citron, Les Jours bleus, À corps perdu, qui avait été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2000.

Pour celles et ceux qui regretteraient de les avoir manqués (c’était la première fois qu’ils étaient re-projetés sur un grand écran depuis toutes ces années), vous pouvez tous les regarder en ligne en suivant les liens ci-dessus.

Ça a été un grand moment d’émotion pour moi, qui me permettait aussi de mesurer le chemin parcouru… et dont j’espère qu’il m’aidera à passer à la suite avec plus de confiance en moi.
J’ai notamment été très émue au moment d’À corps perdu, que j’ai tourné alors que j’habitais à 50 mètres du Café de Paris, dans un périmètre très restreint autour : la sortie du métro Ménilmontant (où, en découvrant ma grand-mère, décédée depuis, traverser l’écran, j’ai soudain fondu en larmes), la rue Oberkampf, la piscine du hammam, la rue Moret où s’est tenu notre café poly pendant deux ans, la rue Crespin du Gast où j’habitais…

Puis nous avons projeté LUTINE, et enfin discuté de polyamorie et de cinéma : certain.e.s n’étaient venu.e.s que pour le goûter, mais ont été remplacé.e.s par d’autres, et je crois que de 16h30 à 23h, nous avons bien été une soixantaine.

Enfin, à minuit, avec les quelques ami.e.s qui restaient encore, nous avons soufflé les bougies de mon 48ème anniversaire, puisque je suis née un 14 novembre. C’était une journée très forte et très puissante pour moi, et je vous en suis reconnaissante. Merci encore à toutes et à tous pour ce beau moment de partage et d’émotions.

Au plaisir,
avec amour et bienveillance,
Isabelle