Nouvelles de printemps !

Que j’aurais aimé vous dire qu’à la veille des vacances de Pâques, le montage-image était – enfin – terminé !… Mais non : il est juste « presque » terminé

On a fait une projection-test sur grand écran à la FEMIS cette semaine : je vous avoue que  j’appréhendais un peu de me voir comme ça en grand sur un vrai écran de cinéma… mais tout s’est bien passé, et le film non seulement existe, mais tient la route ! Waouh ! Il nous reste juste encore quelques petits détails à améliorer et… on pourra passer à la suite.

Depuis l’envoi de cette newsletter, certains – bien intentionnés – m’ont fait remarquer que c’était certes intéressant de recevoir de temps en temps des vidéos en guise de « mise en bouche », mais que ça avait été en réalité un peu frustrant, pendant tous ces mois où j’avais été si silencieuse, de ne pas savoir où j’en étais, mais aussi… ce qu’il me reste à faire précisément. 

Il est en effet plus que temps de remédier à cet « oubli »… et je vous dois quelques explications.

Une fois atteinte la somme que nous avions fixée avec TousCoprod, quand j’ai pu commencer le tournage à proprement parler, si je ne vous ai alors pas donné de nouvelles régulières, c’est qu' »on » m’avait conseillé, si je souhaitais un jour obtenir de l’aide publique, de ne pas trop communiquer sur le fait que le tournage était en cours. D’où mon silence pendant tous ces mois.

Aujourd’hui, la situation est différente : de plus en plus de films sortent en salles après des conditions de tournage « hors du système » de financement classique du cinéma, et il me paraît au contraire important d’assumer cette différence.

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Nous avons donc tourné les toutes premières séquences du film (celles dont vous avez pu voir des images dans la « bande-annonce ») à l’été 2013, puis, une fois le casting réuni (Mathieu Bisson, Philippe Rebbot, Agathe Dronne, Bruno Slagmulder, Anne Benoît, Anne Kreis), la plus grande partie du film à l’automne 2013, et enfin les dernières séquences au printemps et à l’automne 2014.

Parallèlement, nous avons commencé à monter le film avec Sonia Bogdanovski, qui a débarqué un jour chez moi pour me rencontrer et… n’en est plus repartie ! – avec cependant parfois plusieurs mois d’interruption, dues aux obligations de l’une ou de l’autre. Nous montons à notre rythme, et c’est un grand luxe.

Quant à la suite…
Une fois le montage-image terminé, j’attaquerai, dans un premier temps, ce qu’on appelle le « montage des directs » : autrement dit, le montage des sons directs.
Quand on tourne une séquence par exemple en « champ-contrechamp » (imaginez deux personnes face à face : la caméra filme l’ensemble de la scène d’abord sur l’une, puis sur l’autre), il peut par exemple y avoir une mobylette qui passe dans le premier cas, et un enfant qui pleure dans l’autre (je caricature !).
Quand le montage passe de la première à la deuxième personne, le bruit de mobylette est interrompu et remplacé par les pleurs de l’enfant, eux-mêmes interrompus quand on revient à la première, à nouveau accompagnée du doux moteur de la mobylette… et ainsi de suite : vous imaginez le casse-tête !

Le montage des « directs » permet d’harmoniser tout cela, de combler les « trous », mais aussi parfois d’enlever un vilain bruit de chaise, ou un gargouillis de la comédienne principale qui avait faim (moi !), bref… de faire en sorte que l’on puisse écouter les dialogues sans être dérangés par certains accidents de tournage.

Ensuite, nous passerons au « montage-son » : le montage des sons autres que les sons du « direct ». C’est là qu’on rajoute un passage de mobylette en le choisissant parmi douze sons de mobylette différents… une sirène, une horloge, une ambiance de cour d’école pour rendre la scène plus réaliste, des petits oiseaux quand on voit un jardin à l’image, de la musique d’ambiance, la sonnerie d’un téléphone… tout ce qui vous rendra le film plus « crédible » – et qui est entièrement reconstitué.

Pour le son, il restera encore l’étape du mixage : le moment où l’on met tous ces sons en rapport les uns avec les autres. Le bruit de mobylette ne doit pas gêner la compréhension du dialogue, on peut donc le mettre fort à un moment qui nous intéresse, le baisser ensuite ; de même que la musique : à quel niveau choisir de l’entendre ? Est-ce une musique « de film », ou une musique qui appartient à l’espace de la scène (musique d’ambiance dans un café par exemple ?).

Vous comprenez que séquence après séquence, tout cela est un travail d’orfèvre, passionnant.

Mais il y aura aussi l’étalonnage pour l’image : c’est l’harmonisation des images les unes par rapport aux autres. Le soleil qui est sorti de derrière un nuage entre le moment où on a tourné une prise et la suivante, mais qu’on a montées l’une derrière l’autre dans le film… va nous obliger à travailler l’image : luminosité, densité, couleurs… On peut faire tant : c’est « Photoshop » pour le cinéma !

Là aussi, un travail minutieux, long, et de spécialiste.

Comme vous le voyez, je suis pas au bout de mes peines… mais chaque étape est excitante, et ce sont surtout les rencontres que l’on fait, les différents collaborateurs avec lesquels on est amené à travailler, qui rendent ces moments si enrichissants.

Voilà, j’espère avoir ainsi répondu aux quelques questions que certain(e)s m’avaient posées pour comprendre exactement où j’en étais.

Surtout, n’hésitez pas à me faire part de vos réflexions dans l’espace des commentaires ci-dessous, qui vous est réservé.

Au plaisir,
Isabelle

PS. Et pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore vu, ou souhaitent le revoir (car il est encore mieux la deuxième fois), CECI EST MON CORPS est – miraculeusement !- en 19ème semaine d’exploitation à Paris : nouvelles séances cette semaine samedi 18 à 15h50 et mardi 21 à 17h30 : foncez-y  !!! Et ensuite… revenez m’en donner des nouvelles !
Un « petit » film, produit comme moi avec les moyens du bord, mais tant de bonnes volontés et un plaisir manifeste de tous les jours qui se sent à l’écran… Auto-produit, auto-distribué, auto-promu… et qui aujourd’hui lance lui aussi une souscription pour aider à l’exploitation : je partage ! N’hésitez pas à faire de même, et vive la solidarité et la création libre !

 

Enfin des nouvelles !!!

Mieux vaut tard que jamais…;-)

Il y a tout juste deux ans, le 29 décembre 2012, encore fiévreuse d’une grosse grippe, j’ai eu la toute première intuition de ce film Lutine, cet OFNI (Objet Filmique Non Identifié), une comédie documentaire sur le polyamour dont j’interpréterais le rôle principal.

Aujourd’hui, je le dis et l’assume : vive la grippe !

Mon objectif, fixé ce même jour, était de donner le premier tour de manivelle de ce nouveau film avant le 10ème anniversaire du premier jour de tournage de Tout le plaisir est pour moi, en juillet 2003. Clairement, je ne devais pas être possession de toute ma raison !

Et pourtant… j’ai tenu mon pari ! Six mois plus tard, je lançais une souscription pour financer le tournage. Grâce à l’enthousiasme et à la générosité de 178 « coproductrices et coproducteurs », nous avons rassemblé les 8000 € dont nous avions besoin pour nous lancer dans l’aventure…

Nous avons tourné la première séquence du film… le 12 juillet 2013 !

La suite s’est tournée en plusieurs étapes : une grosse partie aux vacances de la Toussaint 2013, puis avant Noël, puis encore quelques séquences, notamment documentaires, au printemps 2014, et enfin, les derniers plans du personnage d’Isa (euh… donc moi !) regardant sur mon ordinateur des séquences déjà montées… il y a seulement deux semaines, juste avant les vacances !

La preuve… en photo : 
Photo tournage-141216… avec Julia Colin, qui était notre scripte ce jour-là, derrière moi au clap !  

Aujourd’hui, le montage-image est quasi terminé : j’aurais aimé vous dire qu’il l’est complètement – j’ai tout fait pour finir avant cette date-anniversaire des deux ans – mais en réalité, on aimerait encore se faire quelques visionnages – voire projections – en janvier.

(Si d’ailleurs cela intéresse certain(e)s d’entre vous, n’hésitez pas à nous le signaler : après plusieurs mois en immersion totale… quelques regards extérieurs et « neufs » seront les bienvenus !)

Je dois avouer que c’est un luxe incroyable de pouvoir prendre son temps ainsi en montage… et ce n’est sans doute pas Sonia (Bogdanovsky, qui est entrée dans ma maison pour me rencontrer il y a… un an et demi, et n’en est plus repartie) qui dira le contraire. Sonia monte dans la chambre de mon fils pendant qu’il est à l’école – il râle quand même parfois pour le principe – et ma vie de famille n’a (presque) plus de secrets pour elle…

Ces mois de montage, pendant lesquels on s’est arrêtées parfois pendant quelques semaines, voire plusieurs mois cet été, nous ont permis d’avoir du recul, mais surtout de garder intact notre plaisir, et de travailler sans pressions, sans tensions, et dans une bonne humeur constante. Quel bonheur !

Nous avons véritablement pu envisager le montage comme une étape de l’écriture à part entière, d’autant plus importante sur ce film que le documentaire prend une vraie place par rapport à la fiction. On a tourné les derniers plans par rapport au montage… c’était inédit et fort excitant !

Bref… je devrais revenir rapidement vers vous pour vous annoncer simultanément… la fin du montage-image ET du tournage ! L’occasion, sans aucun doute, d’une belle fête !

Ensuite… eh bien nous entamerons la 2ème partie de la post-production (montage-son, mixage, étalonnage, DCP, et toutes ces étapes numériques dont j’ignore encore tout, et dont je ne doute pas, je vais devenir spécialiste dans quelque temps), mais… c’est une autre histoire, et ce sera l’occasion de revenir vous donner des nouvelles.

En attendant, l’espace des commentaires ci-dessous vous est réservé : n’hésitez pas ! 

Quant à moi, je vous souhaite à toutes et tous une très belle fin d’année 2014 et vous dis encore une fois un grand, un immense MERCI !!! Sans vous, ce film n’existerait pas !

Au plaisir, et à bientôt en 2015 !
Isabelle